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Citations sur La Maison Nucingen (précédé de) Melmoth réconcilié (46)

Attaquer la liberté commerciale à cause de ces inconvénients, ce serait attaquer la Justice sous prétexte qu'il y a des délits qu'elle ne punit pas, ou accuser la Société d'être mal organisée à cause des malheurs qu'elle engendre ! [...] Que les lois interdisent aux passions tel ou tel développement (le jeu, la loterie, tout ce que vous voudrez), elles n'extirperont jamais les passions. Tuer les passions, ce serait tuer la Société, qui, si elle ne les engendre pas, du moins les développe. Ainsi, vous entravez par des restrictions l'envie de jouer qui gît au fond de tous les cœurs, chez la jeune fille, chez l'homme de province, comme chez le diplomate, car tout le monde souhaite une fortune gratis, le Jeu s'exerce aussitôt dans d'autres sphères. Vous supprimez stupidement la loterie, les cuisinières n'en volent pas moins leur maîtres, elles portent leurs vols à une Caisse d'Épargne. [...] On joue toujours, seulement le bénéfice n'est plus à l'État. [...] L'encouragement donné aux caisses d'épargnes est une grosse sottise politique. [...] Une caisse d'épargne est l'inoculation des vices engendrés par l'intérêt à des gens que ni l'éducation ni le raisonnement ne retiennent dans leurs combinaisons tacitement criminelles.
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C'était une de ces filles qui, soit par la misère la plus profonde, soit par défaut de travail ou par l'effroi de la mort, souvent aussi par la trahison d'un premier amant, sont poussées à prendre un métier que la plupart d'entre elles font avec dégoût, beaucoup avec insouciance, quelques-unes pour obéir aux lois de leur constitution.
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Le gouvernement, lui, lève sur les jeunes intelligences, entre dix-huit et vingt ans, une conscription de talents précoces ; il use par un travail prématuré de grands cerveaux qu’il convoque afin de les trier sur le volet comme les jardiniers font de leurs graines. Il dresse à ce métier des jurés peseurs de talents qui essaient les cervelles comme on essaie l’or à la Monnaie. Puis, sur les cinq cents têtes chauffées à l'espérance que la population la plus avancée lui donne annuellement. Il en accepte un tiers, le met dans de grands sacs appelés ses Écoles, et I'y remue pendant trois ans. Quoique chacune de ces greffes représente d'énormes capitaux, il en fait pour ainsi dire des caissiers ; il les nomme ingénieurs ordinaires, il les emploie comme capitaines d'artillerie ; enfin, il leur assure tout ce qu'il y a de plus élevé dans les grades subalternes. Puis, quand ces hommes d'élite, engraissés de mathématiques et bourrés de science ont atteint l'âge de cinquante ans, il leur procure en récompense de leurs services le troisième étage, la femme accompagnée d'enfants, et toutes les douceurs de la médiocrité.
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Les lois sont des toiles d'araignées à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites.

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Vous connaissez l'effet des cheveux blonds et des yeux bleus, combinés avec une danse molle, voluptueuse et décente ? Une jeune personne ne vous frappe pas alors audacieusement au coeur, comme ces brunes qui par le regard ont l'air de vous dire, en mendiant espagnol : La bourse ou la vie ! cinq francs ou je te méprise.Ces beautés insolentes ( et quelque peu dangeureuses ! ) peuvent plaire à beaucoup d'hommes; mais selon moi, la blonde qui a le bonheur de paraître excessivement tendre et complaisante, sans perdre ses droits de remontrance, de taquinage, de discours immoderés, de jalousie à faux et tout ce qui rend la femme adorable, sera toujours plus sûre de se marier que la brune ardente. Le bois est cher.

(p.154-155)
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Étrange civilisation ! La société décerne à la vertu cent louis de rente pour sa vieillesse, un second étage, du pain à discrétion, quelques foulards neufs, et une vieille femme accompagnée de ses enfants. Quant au vice, s'il a quelque hardiesse, s'il peut tourner habilement un article du Code comme Turenne tournait Montecuculli, la société légitime ses millions volés, lui jette des rubans, le farcit d'honneurs et l'accable de considération. Le gouvernement est d'ailleurs en harmonie avec cette société profondément illogique.
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Il est une nature d'hommes que la civilisation obtient dans le règne social, comme les fleuristes créent dans le règne végétal, par l'éducation de la serre, une espèce hybride qu'ils ne peuvent reproduire ni par semis, ni par bouture. Cet homme est un caissier, véritable produit anthropomorphe, arrosé par les idées religieuses, maintenu par la guillotine, ébranché par le vice, et qui pousse, à un troisième étage, entre une femme estimable et des enfants ennuyeux.
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Godefroid, si heureux garçon,sans soucis, qui n'avait qu'à se laisser vivre, se vit chargé d'une petite femme bête comme une oie, incapable de supporter l'infortune, car au bout de six mois, il s'était aperçu du changement de l'objet aimé en volatile; et, de plus, il est chargé d'une belle-mère sans pain qui rêve toilettes.

Malvina ne possède rien, elle donne des leçons de piano pour ne pas être à charge de son beau-frère. Noire, grande, mince, sèche, elle ressemble à une momie échappée de chez Passalacqua qui court à pied dans Paris.

(p.207)
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En ce moment, les bureaux étaient déserts, les courriers expédiés, les employés partis, les femmes des chefs de la maison attendaient leurs amants, les deux banquiers dînaient chez leurs maîtresses. Tout était en ordre.
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Maigre, à cheveux roux, les yeux couleur tabac d'Espagne, un teint aigre, l'air froid et flegmatique, mais âpre à la veuve, tranchant sur l'orphelin, travailleur, la terreur de ses clercs... instruit, retors, double, d'une élocution mielleuse, ne s'emportant jamais, haineux à la manière de l'homme judiciaire.

p.162)

Puis, il y a l'avoué famélique à qui tout est bon pourvu que les frais soient assurés, qui ferait battre non pas des montagnes, il les vend, mais des planètes; qui se charge du triomphe d'un coquin sur un honnête homme, quand par hasard l'honnête homme ne s'est pas mis en règle...Desroches, notre ami Desroches a compris ce métier assez pauvrement fait par de pauvres hères : il a acheté des causes aux gens qui tremblaient de les perdre , il s'est rué sur la chicane en homme déterminé à sortir de la misère.

(p.162-163)
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