C'est d'abord un roman assez drôle, où
Balzac continue son observation des ridicules des provinciaux - qui est une étude de l'âme humaine, puisque la bêtise, l'avarice, la vanité... sont des vices que l'on retrouve partout.
Balzac décrit une femme, encore relativement belle à sa manière, pouvant encore avoir des enfants - ce n'est donc pas une "vieille" fille trop vieille, mais pressée par l'horloge biologique : elle veut des enfants pour se réaliser en tant qu'être humain, n'être que "mademoiselle", c'est être une femme incomplète pour elle, et pour la bonne société du XIXème siècle. Son coeur est trop plein d'amour, il lui faut quelqu'un à aimer - même si elle est trop naïve, trop bête aussi pour connaître l'aspect physique du désir...
Cependant, cette femme ridicule devient touchante à la fin, quand ni ses désirs physiques réprimés, ni ses envies de tendresses maternelles ne sont assouvis, et qu'elle se rend compte qu'elle a été épousée pour sa fortune.
Mais dans cette petite ville d'Alençon, aucun amour n'est pur et désintéressé, tout et lié à l'argent - sauf le sentiment de Suzanne pour Anastase, qui permet un contrepoint.