Décidemment, les récits des Scènes de la vie à la campagne" sont loin d'être les oeuvres
De Balzac que je préfère. Peut-être parce qu'on y trouve la même idée : la nature doit être exploitée pour produire de l'argent, et elle ne peut l'être que par des personnes d'élite, nobles ou bourgeois éclairés, qui seuls ont les compétences - et les idées - pour transformer les terres incultes en éclairant
les paysans sur ceux qu'ils doivent faire. Dans
les Paysans, ceux-ci incarnent le conservatisme face au progrès, alors que dans
le Médecin de Campagne et dans
le Curé de Village, ils obéissent presque fanatiquement à leurs supérieurs - les deux romans exposent des idées très proches.
Balzac s'inscrit donc dans certaines théories de son siècle, paternalisme et culte du progrès, mais avec un paternalisme plein de religiosité lourd à supporter pour une lectrice moderne comme moi. le curé Bonnet est, comme
le Médecin de Campagne, tellement parfait et dévoué à ses paroissiens qu'il perd de l'intérêt, trop inhumain - alors que
Balzac nous habitue à des personnages complexes.
C'est cependant le cas de Véronique, même si on comprend assez vite ses raisons d'agir,
Marie-Madeleine pècheresse que tous prennent pour une sainte alors qu'elle est la plus coupable - mais aux riches, il sera beaucoup pardonné...
Je rajoute quelques mots sur la lettre de Gérard, où celui-ci se plaint des grandes écoles françaises qui "produisent" les élites, fonctionnaires, scientifiques ou ingénieurs, en les forçant à s'abrutir pour le concours, et en les détruisant en n'employant pas leurs connaissances de manière utile. Des mots que réutiliseraient certains de nos politiciens actuels...