AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de brumaire


Je me demande toujours par quelle perversité je me suis infligé la lecture du Lys dans la vallée. Quelle faute devais-je expier pour que le Grand Dieu des Livres m'imposa l'absorption de ces phrases tout emplies de boursouflures .
J'avais échappé à sa lecture en 1ere (au programme à l'époque) puis j'avais découvert d'autres Balzac, dont l'extraordinaire Cousine Bette que je tiens pour un des meilleurs de la Comédie Humaine. Sauf que l'objet du délit continuait à me narguer sur les rayons de ma bibliothèque : une vieille édition Folio de 1972 dans laquelle j'ai retrouvé des annotations comme : " ...petits bourges" , "...l'homme est méchant..." , vous voyez le niveau :-).
Le roman De Balzac est paru en 1836. L'éducation sentimentale de Flaubert en 1866 . Trente ans. Trente siècles. Et le même sujet. Les deux oeuvres sont deux romans d'apprentissage, chez Balzac Felix de Vendenesse est amoureux fou (c'est pas peu dire...) de Mme de Mortsauf ; chez Flaubert Frédéric Moreau est amoureux fou (c'est pas peu dire...) de Marie Arnoux. Ils prennent tout deux naissance (les romans) dans des souvenirs d'enfance et d'adolescence des auteurs . Autant j'ai adoré le livre de Flaubert ( à l'emporter sur une île déserte) autant la lecture du Lys m'a été difficile. Je ne compte pas les mots comme "âme", "vertu", "religion", "idéal", "souffrir", "souffrance".....qui font de la lecture de ce livre un chemin de croix littéraire. Et que l'on ne me dise pas que c'est là le "style De Balzac" ! dans" le Père Goriot", dans "La cousine Bette", dans "Les illusions perdues", l'écriture De Balzac, toujours rhapsodique et dont je fais mon miel de ses longues descriptions (comme les "divines longueurs des sonates de Schubert:-), emporte le lecteur. Dans le Lys je n'ai eu qu'une envie : arriver à la fin !
Finalement ce que j'ai apprécié le plus dans cette édition Folio de 1972 ce sont la préface de Paul Morand et la postface de A.M Meininger. La première est cavalière, bien dans le style de Morand qui , j'en suis persuadé , a du, à part lui, se dire : " Quelle mijaurée cette Henriette ! et ce Félix quelle gourde ! " . Sûr que Paul aurait déjà peut-être déjà conclu... ( à la lecture de son Journal c'était un homme encore très...vert ...). La postface de Meininger est intéressante et bienvenue car elle replace l'oeuvre dans le contexte (l'enfance De Balzac, l'identification de Mme de Mortsauf à la mère de l'écrivain...). Comme Paul Morand j'ai un faible pour Mr de Mortsauf : malade (imaginaire ?) , emporté, cyclothymique,violent,aimant....un être humain quoi. Peut-être le seul "être humain" de cette galerie de Monstres trop idéalisés.....
Commenter  J’apprécie          104



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}