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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Souvent lors de collectes, de campagnes de dons, je me suis demandé : où va mon argent ? est-il utilisé intelligemment, pour des projets viables, indispensables.
Mais jamais je n'avais réfléchi vraiment aux questions que posent Esther Duflo et Abhijit Banerjee dans leur livre.
Les deux économistes sont partis des comportements des individus et des programmes mis en place par les différentes institutions pour lutter contre la maladie, pour promouvoir l'éducation et la contraception, pour améliorer les ressources.
Ce que montre très bien ce livre c'est que la pauvreté est un piège dont il est difficile de sortir.
On sait que le niveau de vie augmente quand les enfants sont vaccinés, quand les hommes ont accès à l'eau, quand les enfants sont scolarisés, quand le nombre d'enfants par famille est en lien avec les ressources, quand l'agriculture est bien menée.
Alors ?
Pourquoi les pauvres ne vaccinent-ils pas leurs enfants alors même que c'est gratuit ?
Pourquoi n'épargnent -ils pas un peu en prévision d'un mauvaise récolte ?
Pourquoi n'utilise-t-il pas les comprimés de désinfection de l'eau qu'on leur distribue ?
Pourquoi n'utilisent-ils pas les moustiquaires distribuées pour lutter contre le paludisme ?
Pourquoi quand leur ressources augmentent un peu ne consacrent-ils pas l'argent à améliorer leur nourriture ou les cultures ?
Si nous nous posons ces questions c'est parce que nous dans le même cas c'est ce que nous ferions !
C'est oublier un peu vite que nous vivions dans des pays où nous avons accès à l'information, où nous pouvons (presque toujours) faire confiance au médecin, aux médicaments. Nos croyances et nos représentations ont évoluées et nous permettent la plupart du temps de prendre les bonnes décisions. Mais les modèles sociaux qui nous régissent sont forts et il ne faut pas oublier que parfois les programmes de limitation des naissances se sont transformés en campagne de stérilisation obligatoire sans que les pauvres aient leur mot à dire, que les contrefaçons médicamenteuses sont une plaie en Afrique, comprendre les bienfaits d'une action préventive est compliqué et que parfois une désinformation peut mettre à mal la santé y compris dans les pays occidentaux ( recrudescence de mort par rougeole aux USA).
Avoir une famille nombreuse est indispensable quand vous n'avez ni sécurité sociale ni système de retraite. Il est inutile d'espérer améliorer votre outil de travail si vous n'accédez pas au crédit.


Esther Duflo et Abijit Banerjee s'attaquent aux idée reçue bien ancrées dans nos façons de voir et nous montrent le piège de la pauvreté qui est basé sur l'intrication de multiples facteurs.
Le livre incarne les problèmes à travers des individus, des familles ce qui rend à la fois le propos plus proche, plus concret et en même temps rend la lecture très facile et les données statistiques et économiques moins ardues.
Ce que les auteurs pointent comme problème c'est :
Le manque d'informations des pauvres et les croyances qui freinent leurs choix, le fait qu'ils assument trop de responsabilités alors que nous sommes en permanence soutenu (école, hôpital, prêts, assurances, stabilité politique), qu'ils manquent de confiance en l'avenir, si nous acceptons de nous priver aujourd'hui c'est pour utiliser notre argent demain, mais ce discours n'a pas de sens quand l'avenir est très incertain.
Ces problèmes ils les ont identifiés à travers des expériences concrètes dont on peut mesurer scientifiquement les résultats.
Un exemple :
Des vendeuses de légumes verraient leur affaire se développer et prospérer si elles s'achetaient un chariot pour les transporter, elles pourraient économiser en se privant du thé qu'elles consomment chaque jour, pourquoi ne pas le faire ? simplement parce que l'effort consenti est certain alors que l'avenir ne l'est pas, que leur vie n'est pas suffisamment stable pour qu'elles aient confiance dans le résultat.

Autre exemple en matière d'incitation à la vaccination donné par Esther Duflo dans le livre
« Une des solutions est de donner un petit encouragement, 1 kg de lentilles, par exemple. Petit, car cela ne forcera pas les gens qui ne le veulent pas. On a fait cette expérience dans 120 villages en 2007. Résultat, si l'on ne fait rien pour les inciter, 6% des gens se font vacciner ; après avoir mis en place des campagnes d'informations, on passe à 17%, et lorsqu'on donne un sac de lentilles, on arrive à 38%. Depuis, les taux ont même augmenté. »
Le livre fourmille d'anecdotes très concrètes comme celles là et aide à comprendre les motivations et les freins à la lutte contre la pauvreté même lorsque comme moi on a des notions d'économie très très basiques.
Il faut nous disent-ils mettre en place et tester des programmes d'aide selon des protocoles scientifiquement choisis, lister ce qui marche et ce qui ne marche pas, ce ne sera pas une panacée universelle mais aujourd'hui 204 expérimentations sont en route dans 40 pays pour des programmes de santé, d'éducation, de microcrédit, d'amélioration des techniques agricoles.
J'ai aimé leur foi forte dans l'idée que « Les petites changements ont de grands effets » et que la lutte se construit brique à brique.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Dans ce livre, Abhjit V. Banerjee et Esther Duflo, économistes de renom, fondateurs du laboratoire d'action contre la pauvreté, analysent avec rigueur les causes de la pauvreté et les raisons pour lesquelles les pauvres ont beaucoup de mal à échapper à cet piège qu'est le manque de ressources.
Leur objectif est de démontrer que les politiques d'aide au développement ne donnent pas de résultats satisfaisants en raison d'une méconnaissance du monde réel. En abordant tous les secteurs de la vie des pauvres de plusieurs pays, alimentation, éducation, santé, économie, épargne, entreprenariat, les auteurs ont essayé de comprendre comment ceux-ci vivaient. Ils nous livrent les résultats de leurs études sur le terrain, après plusieurs années passées à comparer et à analyser les programmes mis en place pour lutter contre la pauvreté, les raisons pour lesquelles ces programmes échouent ou réussissent. Ils démontrent, par exemple, que la réussite du micro-crédit n'est pas aussi miraculeuse qu'annoncée. Ce système de crédit, en raison des petites sommes prêtées ne permet pas aux pauvres qui en ont le désir et la capacité de se lancer dans des entreprises rentables. de même, la rigidité du système de remboursement ne permet de toucher qu'une proportion variable des personnes potentiellement concernées par le micro-crédit.
La conclusion de cette étude est que si nous acceptons de remettre en cause nos préjugés et nos idéologies, de nous mettre à l'écoute des pauvres et de leurs besoins et de soumettre tout projet à une évaluation rigoureuse, il sera possible de développer des politiques efficaces au niveau local ou national.
Cet ouvrage est incontestablement une mine d'informations. Il nous rappelle que les pauvres ont les mêmes préoccupations que nous, mais de fait de leur situation financière, ces préoccupations prennent des proportions énormes. Ainsi, se soigner peut devenir un parcours du combattant. Enfin, la pauvreté n'est pas seulement un manque d'argent, elle est aussi un immense gâchis en terme de talents et de créativité.
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Note : J'ai lu ce livre en anglais

Repenser la pauvreté a été publié en 2011 par les économistes de MIT, Abhijit Banerjee et Esther Duflo, des années avant qu'ils aient éventuellement reçu le prix Nobel d'économie. Ce livre explore la vie des pauvres dans les pays en développement, avec des échantillons provenant principalement d'Inde, Indonésie, Kenya et un peu d'Amérique latine. Ce livre a deux parties – la première est la vie privée où les écrivains discutent les vies et la gestion des finances personnelles des pauvres. Il y a de question classique – « comment pouvez-vous de vivre 99 centimes par jour ? ». La deuxième partie se concentre sur les institutions, tant gouvernementales que privées (comme la microfinance).

Les deux économistes sont connus pour la mise en oeuvre de leurs essais contrôles randomisés, utilisés principalement en médicine dans le domaine de l'économie. Nous n'avons pas des réponses claires quant à savoir si les régimes d'aide sociale ou d'autres politiques publiques fonctionnent et malgré cela, les économistes et les gens en général ont des opinions fortes sur leur efficacité. Pour explorer la même, l'auteurs utilisent des essais contrôles randomisés dans différentes parties du monde en développement.

La question que l'auteurs explorent est l'existence du piège de la pauvreté – où, si les gens se trouvent dans le piège de la pauvreté, ils ne pourraient jamais atteindre des niveaux de revenus qui peux leur aider d'échapper ce piège. Les économistes ont de vue contradictoire sur ce sujet, certains d'entre eux niant l'existence de ce piège. Les auteurs nous présentent des résultats de leur essais contrôles randomisés qu'ils ont menés sur les personnes échappant au piège de la pauvreté.

Nous avons certaines notions fondamentales selon lesquelles, dans les économies en développement, le fait d'être envoyé à l'école et d'avoir des revenus plus élevés pourrait être une panacée au problème de la pauvreté. Cependant, de nombreux enfants qui ont suivi plusieurs années d'études au Kenya ou en Inde sont incapables de lire un paragraphe de base dans une langue quelconque (leur langue maternelle ou la lingua franca). Des problèmes similaires ont été constatés en termes d'augmentation des niveaux de revenus – où les gens ne consomment pas plus de calories, mais préfèrent avoir des aliments plus savoureux ou sucrés (dépenses élevées en sucre, riz de meilleure qualité, etc.

Ce livre nous donne une vision de la vie moyenne des pauvres – en particulier la question de la vision à court terme contre par rapport à celle à long terme. Tout comme il y a un consensus sur l'inclination politique des auteurs de ce livre, celui-ci est objectif dans chacun de ses exemples ; il explore également les arguments des économistes qui ont des points de vue opposés (on pourrait m'accuser de parti pris de confirmation en choisissant ce livre compte tenu de mon alignement avec les économistes en termes de politique).

La première moitié nous a fait découvrir le monde des pauvres et a même dissipé certaines idées populaires selon lesquelles les programmes sont difficiles à mettre en oeuvre chez les pauvres en raison de l'analphabétisme ou de l'ignorance, alors que leurs croyances déclenchant une résistance sont souvent échangées contre une petite mesure sociale (comme un sac de lentilles pour vacciner votre enfant).

La deuxième partie sur les institutions est la partie la plus faible du livre, où l'auteur explore la microfinance, les politiques et la politique qui l'entoure et, les entrepreneurs (qu'il s'agisse de réussites ou non). L'analyse portait moins sur les institutions et semblait être une extension de la première partie du livre où les auteurs avaient encore une fois analysé l'impact sur la vie des individus en fonction de l'aide apportée par l'institution. Bien que je comprenne qu'à travers ces essais contrôlés randomisés, on en vienne finalement à analyser des vies individuelles, le titre était une fausse appellation qui m'a donné une expectation différente.

L'un des points forts et l'un des points faibles de ce livre est qu'il a été simplifié. Il n'est pas nécessaire d'être diplômé en économie pour comprendre ou apprécier le livre et vous n'êtes pas surchargé d'équations ou de courbes incompréhensibles et les graphiques utilisés ont été expliqués en détail par les auteurs. Cependant, j'aurais préféré qu'ils utilisent davantage d'illustrations pour démontrer certains de leurs résultats. Quelqu'un qui connaît bien l'économie aurait pu penser que le livre manquait de profondeur.

Le livre ne promettait aucune solution et en fait, le titre du chapitre de conclusion est « au lieu d'une conclusion générale » (je ne connais pas le titre exact en français, mais bien sûr il sera quelque chose similaire). Pour ceux qui n'ont pas beaucoup d'expérience ou de connaissances sur la vie dans les pays en développement, ce livre pourrait fournir des indications - sur les facteurs économiques et sociaux qui entrent en jeu.

Sur ce point, je donnerais au livre une note de quatre sur cinq.
Lien : https://lastute.blogspot.com..
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