AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Tricape


Ce roman, en grande partie autobiographique, a été écrit en bengali vers 1937-1939. Son auteur est décédé en 1950.

Il nous emmène faire un séjour prolongé dans une jungle profonde de l'état du Bihar, au nord-est de l'Inde. Les tigres, ours, serpents et autres prédateurs nous y attendent. Mais aussi et surtout des hommes et des femmes qui luttent contre la pauvreté.

Il s'agit tout à la fois d'un hymne à la nature et de la description des conditions de vie dans une partie très pauvre de l'état le plus démuni de l'Inde. Un jeune homme est chargé par le propriétaire d'un immense territoire forestier de lotir ce dernier en parcelles louées à de pauvres gens. Il participe à son corps défendant à la destruction de la beauté qu'il découvre, lui le résident de Calcutta soudain confronté simultanément à la beauté naturelle et à la misère humaine.

Pour ce qui est de la description de la forêt, le rapprochement est immédiat avec l'oeuvre de Henry David Thoreau : de là est sans doute venue la tentation à l'éditeur de qualifier cet ouvrage de premier "grand roman écologique". On pense plutôt au Douanier Rousseau, à la contemplation émerveillée des paysages, arbres et fleurs ; John Muir n'est pas loin non plus.

Au milieu de la splendeur de la jungle, survivent des hommes et des femmes aux destins attachants. Leurs noms et ceux de leurs villages sont un peu déroutants pour nous, mais on comprend vite toute l'empathie de l'auteur pour ce petit peuple semi-nomade, tenaillé en permanence par la faim et à la merci des grands propriétaires et des usuriers. le régime des castes leur impose de surcroît des contraintes que l'on découvre au gré des rencontres.

Ce roman est une belle découverte de ce que la sensibilité d'une culture fort différente de la nôtre peut nous apporter.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}