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Critique de Cath36


Qui dit littérature danoise ne dit pas forcément frimas. Mais cette oeuvre, glaciale, fait vraiment froid dans le dos. Herman Bang analyse la perversité des milieux bourgeois, ses mensonges, ses hypocrisies, son orgueil de classe et son mépris des humbles (dont on profite un maximum avant que de les rejetter) dissimulé sous de la fausse compassion et des commérages bien-pensants avec une férocité qui banalise volontairement le mal (cf Hannah Arendt) pour mieux en décrire la cruauté. Cette histoire de servante séduite puis abandonnée par l'amant qui épousera une femme plus riche et mieux née serait banale si on ne la lisait pas à travers les yeux de la victime, jeune femme pure et confiante qui se donne corps et âme à celui qu'elle aime.
Lecture à deux niveaux : celui de l'apparence, des conversations bienséantes, et celui de l'intime, qu'on tait et qu'on cache au fond de soi, pour ne pas rompre avec cette bienséance justement.
Agacée au début par ces conversations futiles et sans grand intérêt, il m'a fallu arriver presque à la fin du livre pour en saisir toute la portée, me laissant prendre par cet esprit XIX issu de la mondanité que l'on a du mal aujourd'hui à percevoir dans sa totalité, et dont l'exigence de maîtrise de soi avait pour contrepartie hypocrisie et suffisance.
Bref un bon roman, écrit dans un style à la fois démonstratif et pragmatique, mais à remettre dans son contexte historique et nordique.
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