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Critique de Verdorie


Je remercie Babelio, les éditions Robert Laffont et surtout Cédric Bannel de m'avoir ouvert les yeux sur un pays que je ne connaissais guère : l'Afghanistan.

Objectivement... on tient ici un très bon recit, doublé de deux intrigues policières (celle des fillettes violentées et assassinées à Kaboul et celle franco-italienne -si j'ose dire- sur la mafia et le trafic ô combien "profitable" des stupéfiants)... qui, inévitablement, convergent... en Afghanistan, pays aussi légendaire que funèbre, principal et véritable sujet du livre.

Dans sa préface, l'auteur dit être un voyageur et résident régulier des régions afghanes. Il remercie également, en fin du livre, ses contacts là-bas, non-nommés... et après lecture de ce livre, on comprend aisément pourquoi. Ceci pour souligner que le texte de C. Bannel est indéniablement bien documenté. On le suit sans hésiter, mais avec effarement, dans ces exposés sur la géopolitique, les prises de pouvoirs corruptibles consécutives et les convictions religieuses coraniques (fanatiques comme modérées) des multiples clans, ethnies et factions qui parfois se rejoignent, souvent s'éloignent les uns des autres et qui sont les causes principales et directes d'une société économiquement affaiblie, n'ayant connu une x-ième guerre que pour en entrer dans une autre...

Subjectivement... j'étais indignée et révoltée par les faits ! Je n'ai pas pu lire ce livre d'un trait et je me suis souvent arrêtée pour "digérer". C'est peut-être parce que je suis une femme ...? Dans ce pays où les hommes sont rois et maîtres, la femme n'est rien, au mieux un objet auquel on s'attache.
Les hommes (les djihadistes en particulier) sont presque tous manipulateurs, fourbes, malhonnêtes, corrompus, méchants... en un mot : ils sont Baad !
Les hommes moralement droits et fiables, au moins autant qu'ils puissent l'être dans un pays où l'argent (et son pouvoir) est devenu un deuxième dieu, sont à compter sur les doigt d'une main.
Il est possible que je n'aurai pas terminé ma lecture sans la très riche présence d'Oussama Kandar, chef de la criminelle à Kaboul, ancien combattant et sniper au côté de Massoud, qui veut attraper avec tous les pauvres moyens dont il dispose (et même avec les moyens dont il ne dispose pas) le tueur pervers des petites filles...
L'enquête parallèle sur le réseau d'une nouvelle drogue est menée par la "flic" française Nicole Laguna qui, par un argument de pression effroyable, est obligée par la mafia italienne d'aller jusqu'au bout... coûte que coûte...
Et bien, oui, c'est une femme (et mère !), or je n'ai ressenti que peu de sympathie pour elle. Soit, parce que l'auteur a développé son caractère trop sommairement dans le strict cadre de son histoire, soit, plus probable, parce qu'Oussama Kandar éclipse les autres par sa forte personnalité.
C'est un homme croyant, physiquement imposant, d'une cinquantaine d'années, qui essaie de rester tel qu'il a toujours été : juste et intègre. Et j'ai particulièrement aimé les rares instants d'intimité complice entre lui et sa femme Malalai qu'il aime par-dessus sa vie... dans ce pays où on joue avec la mort comme d'autres s'amusent avec des pions sur un échiquier.
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