AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 362 notes
Je remercie Babelio, les éditions Robert Laffont et surtout Cédric Bannel de m'avoir ouvert les yeux sur un pays que je ne connaissais guère : l'Afghanistan.

Objectivement... on tient ici un très bon recit, doublé de deux intrigues policières (celle des fillettes violentées et assassinées à Kaboul et celle franco-italienne -si j'ose dire- sur la mafia et le trafic ô combien "profitable" des stupéfiants)... qui, inévitablement, convergent... en Afghanistan, pays aussi légendaire que funèbre, principal et véritable sujet du livre.

Dans sa préface, l'auteur dit être un voyageur et résident régulier des régions afghanes. Il remercie également, en fin du livre, ses contacts là-bas, non-nommés... et après lecture de ce livre, on comprend aisément pourquoi. Ceci pour souligner que le texte de C. Bannel est indéniablement bien documenté. On le suit sans hésiter, mais avec effarement, dans ces exposés sur la géopolitique, les prises de pouvoirs corruptibles consécutives et les convictions religieuses coraniques (fanatiques comme modérées) des multiples clans, ethnies et factions qui parfois se rejoignent, souvent s'éloignent les uns des autres et qui sont les causes principales et directes d'une société économiquement affaiblie, n'ayant connu une x-ième guerre que pour en entrer dans une autre...

Subjectivement... j'étais indignée et révoltée par les faits ! Je n'ai pas pu lire ce livre d'un trait et je me suis souvent arrêtée pour "digérer". C'est peut-être parce que je suis une femme ...? Dans ce pays où les hommes sont rois et maîtres, la femme n'est rien, au mieux un objet auquel on s'attache.
Les hommes (les djihadistes en particulier) sont presque tous manipulateurs, fourbes, malhonnêtes, corrompus, méchants... en un mot : ils sont Baad !
Les hommes moralement droits et fiables, au moins autant qu'ils puissent l'être dans un pays où l'argent (et son pouvoir) est devenu un deuxième dieu, sont à compter sur les doigt d'une main.
Il est possible que je n'aurai pas terminé ma lecture sans la très riche présence d'Oussama Kandar, chef de la criminelle à Kaboul, ancien combattant et sniper au côté de Massoud, qui veut attraper avec tous les pauvres moyens dont il dispose (et même avec les moyens dont il ne dispose pas) le tueur pervers des petites filles...
L'enquête parallèle sur le réseau d'une nouvelle drogue est menée par la "flic" française Nicole Laguna qui, par un argument de pression effroyable, est obligée par la mafia italienne d'aller jusqu'au bout... coûte que coûte...
Et bien, oui, c'est une femme (et mère !), or je n'ai ressenti que peu de sympathie pour elle. Soit, parce que l'auteur a développé son caractère trop sommairement dans le strict cadre de son histoire, soit, plus probable, parce qu'Oussama Kandar éclipse les autres par sa forte personnalité.
C'est un homme croyant, physiquement imposant, d'une cinquantaine d'années, qui essaie de rester tel qu'il a toujours été : juste et intègre. Et j'ai particulièrement aimé les rares instants d'intimité complice entre lui et sa femme Malalai qu'il aime par-dessus sa vie... dans ce pays où on joue avec la mort comme d'autres s'amusent avec des pions sur un échiquier.
Commenter  J’apprécie          889
Il y a 40 ans, à Kaboul, On pouvait voir des femmes se promener en jean's ou mini-jupes, s'asseoir sur les bancs de l'université ou travailler pendant que leurs filles allaient à l'école en rêvant du métier qu'elles pourraient faire plus tard.

Ces femmes n'étaient pas légion, mais encourageaient, celles qui étaient toujours sous le joug des traditions, à y croire... "Les lendemains des Afghanes chanteront, au siècle prochain !", croyait-on du haut de nos tours d'ivoire occidentales. Elles ont à vrai dire, toutes ces femmes, rapidement déchanté. Et la situation de 2016 est bien loin derrière ce passé. Même si l'on voit dans les rues de Kaboul de plus en plus de hidjabs, les burqas sont toujours là. Et sur le papier, me direz-vous, les choses avancent ? Non. Mais les mères et les filles continuent de se battre pour obtenir le premier de tous les droits (la reconnaissance de leur humanité), et d'espérer. Elles ne sont pas les seules.

"Dans le classement mondial Win-Gallup de l'optimisme, les Afghans arrivaient en 2015 dans les tout premiers, avec soixante et onze pour cent de ses habitants qui se déclaraient confiants en l'avenir."

C'est surprenant, n'est-ce pas, pour nous qui nous plaignons tout le temps et voyons toujours tout en noir ? - D'ailleurs à ce propos, nous sommes l'un des pays les plus pessimistes au monde, à en croire le même sondage - Peut-être est-ce le sentiment d'avoir touché le fond et que, quoiqu'il arrive, les Afghans pensent ne pouvoir que "remonter" ? Est-ce la ferveur religieuse ou une fierté à toute épreuve, même celle des faits ?

Enfin, me direz-vous quel rapport les droits des femmes afghanes avec BAAD de Cédric Bannel, si ce n'est cette tradition pachtoune qui porte son nom et permet de régler conflits, dettes d'argent ou d'honneur, par le "don" de jeunes femmes de 4 à 14 ans, mariées de force comme 60 à 80 % des femmes de ce pays, pour servir d'esclaves et de souffre-douleurs et, accessoirement, assurer ainsi la paix au sein des clans et des familles ? Depuis 1976 en Afghanistan, le Baad est une infraction pénale... Réjouissons-nous ! Quand il concerne une femme de plus de 18 ans... Pleurs et grincements de dents !

Je vous l'accorde, c'est une bien longue introduction. Mais elle est loin d'être hors sujet, tant ce livre nous plonge dans un Afghanistan réaliste, aussi beau que violent, miné par la corruption, la drogue, l'intégrisme religieux... et nous fait approcher avec beaucoup de justesse et de lucidité mais aussi de respect pour ce peuple, à tout ce qui le gangrène et finira bien un jour par avoir sa peau, nonobstant l'espoir, l'accueil extraordinaire de ces âmes guerrières et la beauté de ses territoires à couper le souffle. BAAD, sur fond de thriller et d'enquête policière, c'est tout cela réunit. Et c'est ce qui fait que je l'ai adoré, malgré le thème (ces petites filles de 10 ans violées, torturées et jetées mortes sur le bord des routes par un serial killer, (encore un !) poursuivi, de France à Kaboul, par une ex-flic d'élite, Nicole Laguna, prête à tout pour sauver sa famille, et le qomaandaan Kandar, mojahid ayant lutté au côté de Massoud... qui a les talibans et tous les extrémistes en horreur, autant que les tueurs d'enfants.

Cédric Bannel nous offre de très beaux personnages, qui donnent vraiment cette impression d'être au plus près des hommes et femmes qui vivent là-bas.

Les pires, comme les meilleurs, mais également les "petites gens" dont le seul but est d'arriver à gagner quelques afghanis pour pouvoir simplement se nourrir et nourrir leur famille. Kandar est le personnage central de ce récit, homme fort et attachant, on le quitte à regret. L'auteur mêle la petite et la grande histoire et esquisse les liens entre tous les protagonistes de son roman, pour certains, les mêmes que dans la vraie vie : les chefs de clan, les talibans, les religieux modérés et extrémistes, l'ombre de DAESH qui plane et s'immisce dans les montagnes afghanes... Et cela, sans donner de leçons. (Ce que je craignais un peu à la lecture du curriculum vitae de l'auteur, sorti de l'ENA avec une carrière déjà longue comme mon bras à pas 40 ans, mais non... Il est bien en retrait, à tenir fermement les rênes de son récit pour nous mener où il veut, sans nous faire accroire).

Inch'Allah, pourrait être sa conclusion...
La mienne sera pour remercier Babelio de m'avoir permis de découvrir et le livre et l'auteur, ainsi que les éditions Robert Laffont pour ce partenariat Masse Critique qui, à en croire les premiers retours, n'a pas ravi que moi !
Lien : http://page39.eklablog.com/b..
Commenter  J’apprécie          6610
♫ You know I'm baad, I'm baad
You know it, HI, HI !
You know I'm baad, I'm baad...♪

Effectivement, l'univers dépeint ici est bigrement cradingue.

Kaboul, Kandar, ex-sniper, époque Massoud, néo-boss de la brigade criminelle, est en chasse. Sa proie, un vil salopiot amateur de fillettes torturées puis fracassées sans état d'âme.
Paris, Nicole Laguna, surnommée dCI 110 cv -enfin ça aurait pu- , spécialisée en recherche de fugitifs, est en proie à une légère pression. Son objectif, retrouver rapidement une cible imposée.
En cas de manquement avéré à sa mission, son mari et ses gamins pourraient bien avoir rendez-vous avec la grande faucheuse de façon plus que douloureuse et forcément définitive, de par le fait.
A priori, rien de commun entre ces deux traques.
Mais on le sait tous, les a priori, c'est moche.

Je découvre Bannel et son flic Kaboulois ? Kaboulien ? Kaboulox ! et le moins que je puisse dire, c'est le panard pris à évoluer en terrain aussi hostile qu'inhabituel.
Le dépaysement est total et bienfaiteur.
Outre le fait d'avoir développé une intrigue à la colonne vertébrale aussi rigide que la baguette du père Lapudeur, souvenir ému de cathé, Cédric Bannel y adjoint les us et coutumes d'une contrée un tantinet misogyne, gangrénée par la drogue, la violence et la corruption.
L'Afghanistan semble alors en proie à un chaos sans nom, un chambard admirablement dépeint par un auteur très au fait de la situation là-bas.
♫C'est pour ça que j'nirai poiiint...là-baaaaas.♪
Tut, tut, mon Jean-Jacques, ton insistance devient gênante!

Bref, si vous êtes à la recherche d'un polar atypique et sordide, c'est Bannel qu'il vous faut !
Commenter  J’apprécie          4911
Afghanistan. Difficile de mener une enquête sans risquer sa peau dans ce pays gangréné par la violence, la corruption, les trafics en tous genres, la mort rode quotidiennement. le « quomaandaan » Kandar et son équipe sont sur les traces d'un « barge » qui assassine, après une macabre cérémonie, de jeunes fillettes arrachées à leurs parents. Mais l'enquête dévoile un autre pan, un réseau de drogue à grande échelle. A Paris, Nicole, une ex flic s'intéresse elle aussi, sans le savoir à la même affaire. Pour elle, l'enjeu est vital, la mafia détient mari et enfants, et elle doit mettre la main sur un trafiquant qui fait de l'ombre aux ritals si elle veut retrouver le cocon familial.
Voilà un polar aussi original que passionnant. Cédric Bannel nous dévoile un Afghanistan qui tente par certaines bonnes volontés de redevenir un pays respirable, mais la route est bien longue et l'air souvent irrespirable. Il faut un sacré tempérament pour ne pas céder au découragement. L'intrigue centrée en grande partie à Kaboul nous tient facilement en haleine. Celle à Paris, un peu moins tenue. Mais ça tient solidement la route quand même. Un polar qui porte mal son titre « Baad », pour moi c'est plutôt « Good ».
Un grand merci aux Editions Robert Laffont (et cette collection « La bête noire » et à Babelio bien évidemment.
Commenter  J’apprécie          490
C'est du très bon polar comme on en lit que trop rarement. Cédric Bannel tient toutes ses promesses dans ce deuxième opus de sa trilogie afghane. Dépaysement, intrigue, action et suspense sont largement bien représentés dans cette histoire haletante où l'ennui n'a pas sa place.
Dans un Kaboul où règnent la corruption et le fanatisme religieux, le Qomaandaan Oussama Kandar mène ses investigations pour retrouver l'horrible pédophile qui assassine des gamines d'à peine treize ans après les avoir violées.
A Paris, la commissaire Nicole Laguna est enlevée par la mafia italienne et doit retrouver un chimiste français qui a découvert la formule d'une nouvelle drogue plus puissante que l'héroïne et bien moins addictive. Cette drogue risque de bouleverser l'échiquier des filières bien établies. La famille de la policière est prise en otage par l'organisation criminelle. La policière n'a d'autre choix que de réussir sa mission.
Deux lieux, deux histoires qui vont n'en faire qu'une...
Prix 2017 du meilleur polar des lecteurs de POINTS.
Editions Robert Laffont, 483 pages.
Commenter  J’apprécie          480
A Kaboul, la police vient de découvrir le corps d'une troisième petite fille, violée et tuée, dans un bidonville de la ville. Pour le qomaandaan Oussama Kandar, chef de la brigade criminelle, le doute n'est plus possible : il s'agit d'un tueur en série qui sévit tous les dix jours. le policier sait qu'il doit faire vite s'il veut éviter un nouveau meurtre. Mais en Afghanistan, rien n'est simple. Pour l'ancien sniper de Massoud, soldat décoré et respecté, l'heure tourne et les obstacles sont nombreux
A Paris, Nicole Laguna, une ancienne de la DGSE spécialisée dans la traque de grands criminels, est elle aussi confrontée au pire. le chef suprême de toutes les mafias italiennes séquestre sa famille qui ne sera libérée que si elle retrouve le chimiste qui a mis au point une nouvelle drogue et s'apprête à inonder l'Europe de cette substance qui ne rendrait pas dépendant. Hors de question pour les italiens de perdre le monopole du trafic de drogue. Ou Nicole leur livre l'homme, ou son mari et ses enfants meurent.
Deux villes, deux flics, la drogue...A l'heure de la mondialisation et alors que l'Afghanistan est le premier pays producteur de pavot, leurs chemins devaient se rencontrer...

Effroyable constat de ce qu'est devenu l'Afghanistan où tout ce qui n'a pas été détruit par la guerre l'est dorénavant par la violence, la drogue, la corruption, les rivalités tribales et l'intégrisme religieux. Pauvre pays qui a lutté contre les russes puis les talibans et pauvre population qui n'en finit pas de plier sous la loi du plus fort, du plus riche, du plus pourri. Dans une société qui a perdu ses valeurs, l'homme n'est rien, sa vie ne compte pas et que dire des femmes ? Mariées contre leur gré, reniées pour une broutille, battues à mort au moindre faux pas, réel ou supposé, violées, molestées, dissimulées sous la burqa imposée par des religieux dévoyés, les femmes gardent-elle en mémoire le souvenir d'une époque où elles déambulaient dans Kaboul en mini-jupes en rêvant d'amour et de liberté ? Dans la province de Hazarajat que visite le qomaandaan Kandar, les grands Bouddhas de Bâmiyân ont été dynamités et avec eux le respect de la vie humaine, le droit des femmes et des enfants.
Indigné, révolté par tant de violence, d'injustice et d'hypocrisie, on se plaît à croire que tout cela n'est que fiction, un roman où l'auteur force le trait pour effrayer, scandaliser, vendre son livre, mais on sait qu'il n'en est rien... L'Afghanistan, un pays parmi tant d'autres, où ils sont peu nombreux ceux qui rêvent à la paix et oeuvrent pour l'obtenir.
Fort de sa connaissance de cette région du monde, Cédric Bannel réussit à combiner une solide enquête policière avec une description réaliste de l'Afghanistan, sans juger ou donner des leçons, mais en nous offrant, au milieu de toute cette noirceur, un aperçu de la beauté d'un pays aux paysages somptueux. Une lecture difficile mais passionnante qui doit beaucoup à son héros, le qomaandaan Oussama Kandar, un homme bon, juste et intègre, très épris et respectueux de sa femme, pieux sans être bigot, une espèce rare.
Commenter  J’apprécie          480
Pourtant habitué à la lecture de polars, je viens de prendre une claque. Bon, une de plus me direz-vous, dans un milieu qui en distribue beaucoup. Mais là, j'avoue que celle-ci m'a marqué, genre, comme si il y avait un poing américain... Bref, j'ai adoré ce bouquin.
Parce que Baad, c'est pas tout à fait un polar comme les autres.
L'histoire ?
Classique, des fillettes sont retrouvées violées et mutilées. La police enquête. Oui, mais voilà, le Qomaandaan Kandar n'est pas un flic comme les autres.
Parce que tout ça se passe en Afghanistan.
Parce que Oussama Kandar est un ancien sniper du Commandant Massoud.
Parce que Baad, c'est la violence faite homme.
Parce que dans ce pays aux coutumes ancestrales, la femme, reléguée au rang de faire-valoir, doit se cacher sous la burka.
Parce qu'on vit pauvrement dans un pays entre islamistes radicaux et modérés.
Parce que les talibans.
Parce que la Charia.
Parce que la paix n'est que factice.
Parce que la drogue, qui fait des ravages, fait l'économie d'un pays résigné et corrompu. Kandar doit retrouver un terrible sérial killer, mais il doit aussi protéger ses proches et se protéger soi-même. Les traîtres sont partout, même aux plus hauts sommets de l'Etat.
Bannel maitrise totalement son sujet, plus qu'un roman, une photo d'une partie de notre monde contemporain.
Il nous fait pénétrer dans le quotidien de la population afghane, nous montre la misère, la souffrance et la résignation parfois, nous qui avons le bonheur (mais en sommes-nous conscients ) de ne pas avoir à choisir un camp, nous qui ne vivons pas avec la peur permanente, nous qui connaissons (pour la plupart) le confort.
Merci Cédric Bannel, de nous ouvrir les yeux.
LE polar dépaysant et efficace que vous devez lire.
Quant à moi, je vais me précipiter sur la suite des aventures de ce policier incorruptible.
Commenter  J’apprécie          342
La fiction, quelle qu'elle soit, est un baromètre sociétal. Une façon de prendre le pouls de générations entières.
Cédric Bannel maîtrise son sujet. Il raconte l'Afghanistan qu'il a appris à connaître et à aimer et pas seulement le pays envahi par la hargne et l'obscurantisme des talibans, gangrené par la pauvreté et la violence.

Il dénonce l'assourdissante conspiration du silence qui permet aux plus forts de régner impunément.
Le rythme sans temps mort, les scènes de bagarre épiques et les nombreuses phrases chocs ravissent le lecteur.

L'acide mordant de Cédric Bannel est savamment utilisé pour raconter la fraternité indissoluble qui lie les hommes en temps de guerre mais aussi tout un peuple qui rêve de pouvoir rebâtir une culture commune perdue.

Le coeur de l'oeuvre est dans la description d'un monde à la fois cynique et optimiste.


Commenter  J’apprécie          300
Polar d'Afghanistan et d'organisations criminelles internationales.

Deux intrigues en parallèle, celle d'abord du policier afghan Ossama qui tente d'élucider le meurtre sordide de petites filles et d'autre part, la Française Nicole, ex-spécialiste de la recherche de grands criminels, dont la famille a été enlevée.

Un polar plutôt brutal, où il sera question de trafic de drogue, mais aussi de la déplorable situation de l'Afghanistan, rongée par la corruption et les guerres entre factions rivales, et avec une population souvent privée de tout.

Malgré ces difficultés, on y trouve aussi des gens déterminés à faire progresser la justice, des gens qui aiment leur pays :
« Il s'arrêta pour humer l'air froid du matin. Un air sublime, sec et vivifiant, qui sentait bon les herbes des montagnes. Il habitait un si beau pays, pourquoi fallait-il qu'il soit pourri de la sorte par la violence, la rapacité et la haine? »
Commenter  J’apprécie          290
Doit-on ajouter de l'horreur à l'horreur ? Ajouter de la nuit à la nuit ?
le néant au néant ?


Pourquoi ai-je choisi ce livre ? Moi, qui ne lis jamais de roman policier,
de thriller, moi, qui n'aime pas que l'on prenne prétexte de meurtres
pour commettre tous les crimes.


Baad c'est un peu l'air irrespirable de notre temps. Une certaine idée
phénoménale. Une remise gracieuse d'un ordre que l'on voudrait moral.
Un happy-end qui se voudrait fondamental. Une utopie peut être.


Alors pourquoi avoir choisi ce livre ?

Parce que le coeur de son histoire bat en Afghanistan.

Parce qu'il décrit l'enfer que traversent des femmes , des filles,
tous ces enfants, tous ces peuples, ces villages.

Parce qu'il me rappelle également la beauté de ce pays, malgré tout,
malgré ces innombrables guerres, le carnage, malgré le trafic de
drogue, l'esclavage des corps, malgré l'horreur fanatique engendrée
par une pseudo secte politico-religieuse de mafieux.

Non il n'était pas nécessaire d'ajouter de l'horreur à l'horreur.
Mais j'aime croire que Jehol reviendra.
Qu'il n'est pas mort, qu'il est là-bas, quelque part sur ces montagnes.
Qu'il veille sur l'esprit du Lion du Pandjchir.

Alors voilà pourquoi ce titre a retenu mon attention.
Voilà pourquoi je l'ai choisi.
Même si parfois l'action est par trop véloce, par trop évidente ,
les ficelles un peu grosses.


On voudrait croire que tout est possible. Que les méchants seront bien
les perdants. Que l'horreur s'arrêtera.
Mais est- ce là le rôle de la littérature ? Mettre de l'ordre ?
Il y a eu ,déjà, tellement, tellement de fois.

Est-ce que je demande trop ? Peut on écrire sans littérature ?

Est ce bien sur ce terrain que mes propos doivent rejoindre le propos de
ce livre ?


Ces sales guerres ne finiront qu'en décompte de faits.

Une longue, si longue liste de crimes, d'abominables méfaits.

Il fait tellement nuit qu'on ne distingue plus l'immensité du mal.


Bien sur il faudra du courage, de l'obstination, beaucoup d'espoir pour
que l'horreur s'arrête. Bien sur. Certainement.
Mais il faudrait surtout l'innocence, l'innocence de le croire.
Pour cela il faudra qu'il nous en reste, encore, ne serait ce même
qu'un peu.

Opération Masse critique, mai 2016, Babelio.


« I call. You're stone.

One day you'll look and find I'm gone. »

Landay.


http://www.poetryfoundation.org/media/landays.html

Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          250





Lecteurs (794) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..