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Critique de umezzu


Cédric Bannel avait déjà montré sa capacité à bâtir un thriller efficace avec un roman comme Kaboul express. Ce nouveau roman, L'espion français, confirme cette qualité, qui lui permet de happer le lecteur dès les premières pages.

Un groupe d'humanitaires Japonaises se retrouve déposé sur le tarmac de la base aérienne de Bagram en Afghanistan, suite à un incident de moteur sur leur avion à destination du Pakistan. Pleines de bonne volonté, elles changent leurs plans, et partent rejoindre l'orphelinat tenu sur place par leur organisation caritative. Un voyage qui s'arrêtera quand elles seront prises en otage par un groupe de bandits locaux. le qomaandan Kandar est chargé avec son équipe de la police criminelle de Kaboul de cette enquête sensible. Une trace qui le conduit vers les organisateurs de ce rapt, mais entretemps un seigneur de la guerre local, spécialisé dans le proxénétisme, a racheté les Japonaises.
La DGSE apprend de son côté que ces otages sont aussi ciblées par la cheffe d'une katiba issue de Daesch, opérant en territoire afghan. Une personnalité hors-norme qui a su s'imposer grâce à ses ressources financières et à sa totale insensibilité aux crimes commis par les djihadistes. En plus, elle est d'origine française.
La DGSE transfère l'information aux Afghans via la commissaire Nicole Laguna de la DGSI, en contact avec Kandar, et décide d'éliminer cette « veuve blanche ». Cette mission est confiée à une structure officieuse, autour d'un exécuteur patenté, Edgar Scan.

Bannel démontre une nouvelle fois une parfaite connaissance de l'afghanistan, de ses querelles de clans, de religion, et de sa situation géopolitique explosive. Et, même si le roman a été écrit avant la prise de pouvoir par les Talibans, suite au départ des forces américaines, les personnages du roman envisageaient déjà, avec fatalisme, cette arrivée inéluctable.
Tout dans ce roman sent le vécu, la connaissance du terrain. L'intrigue n'est est que plus vraisemblable.
Les trois personnages principaux (Laguna, Kandar, et la Veuve blanche) ont tous des caractères trempés, qui s'expliquent en partie par leur histoire. Mais les figures qui se dégagent sont d'abord celles des équipiers de Kandar : un ancien de la lutte contre les Soviétiques, un ex-champion de lutte toujours prêt à en découdre, un jeune, volontaire et droit. Autant de personnages qui représentent l'espoir d'une société « normale » dans ce pays sans cesse en guerre.

Du rythme, une parfaite maîtrise des lieux et des coutumes, et une présentation de l'envers du décor des services secrets : la combinaison des grands thrillers. Bannel s'inscrit parfaitement dans ce genre, longtemps limité aux anglo-saxons (Tom Clancy ou Frederick Forsyth entre autres).
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