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Critique de Mome35


S'attaquer à des mythes littéraires tels que Ian Fleming (James Bond), Robert Ludlum (Jason Bourne) ou Raymond Chandler (Philip Marlowe), n'est pas à la portée de tout le monde. Pour ce dernier, Benjamin Black alia John Banville a osé. Il l'a fait. Et sans affirmer que l'élève a dépassé le maître, il l'a, à notre avis, égalé. On retrouve cette même gouaille du héros Marlowe, cette même construction narrative, une écriture orale, populaire sortie de l'esprit de Chandler par (pour) la voix de Marlowe. Cette même atmosphère enfumée et alcoolisée des années cinquante, le feutre sur le chef, le costume croisé, la vieille et imposante Oldsmobile. Marlowe n'a pas pris une ride. On peut même dire qu'il a rajeuni, malgré cette propension très américaine du milieu du siècle dernier (B.B. est pourtant anglais et très contemporain) à l'absortion massive de toutes sortes d'alcools divers (cocktails, bourbon, bières) et son addiction au tabac.
Avec les cigarettes, le whisky, il y a, bien sûr, les petites pépées. L'une d'entre elles « la blonde aux yeux noirs » est omniprésente. Elle entre un jour dans le bureau de Marlowe. Il est sous le charme. Elle l'envoute. Elle tombe dans son lit, pure tactique féminine. Elle veut que Marlowe retrouve son amant disparu accidentellement, mais ressuscité, car elle l'a aperçu à San Fransisco alors qu'il est sensé avoir été incinéré à L.A. L'intrigue, comme souvent chez Chandler paraît banale. Marlowe, ne peut refuser l'enquête. Mais il n'est pas le seul à s'intéresser à ce Nico, sorte de gigolo. Toute une faune de personnes mal intentionnées veut aussi le retrouver. Dès lors, s'enchaînent bagarres où Marlowe n'a pas toujours le dessus, interrogatoires et victimes (co)latérales. Marlowe arrivera à ses fins, comme toujours avec le sentiment de s'être fait mener en bateau mais aussi d'avoir accompli son devoir de détective. Il est pourtant plus que cela, un philosophe matiné philanthrope au grand coeur (de quoi vit-il ? Il se fait payer rarement ses prestations). Plus qu'un polar également, ce livre est un divertissement. Benjamin Black a dû le prendre comme tel en l'écrivant.
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