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Critique de Coeurdechene


Dominium Mundi est le premier roman de François Baranger. Il est surtout connu à la base pour son travail d'illustrateur, première chose que voit le lecteur, car il a lui-même réalisé la couverture du roman.

Avec ce premier roman, il s'attaque à une grosse partie. Résolument SF, son univers propose une Terre ravagée par un cataclysme que les hommes ont déclenché, ce qui a provoqué un retour à une féodalité pure et dure et surtout l'expansion hégémonique de la religion chrétienne.
Le Pape est alors un personnage tout puissant, et les cours du monde encore peuplé, de vastes arènes où les courtisans font assaut de flatteries et de jeux de pouvoir.

Parallèlement, l'espace est en voie de colonisation, et c'est là tout le propos du roman. En effet, une délégation a été attaquée sur une planète lointaine où la vie est possible. Les indigènes auraient massacré tout le contingent de colons et la soldatesque. Pour le Pape, c'est une déclaration de guerre.
Deux ans plus tard, on achève d'armer le St Michel, gigantesque bâtiment qui peut contenir 1 millions d'âmes et les emmener à l'autre bout de l'univers pour asséner l'évangile à coup de blasters.
Au sein de la tourmente, le destin va réunir le Méta-guerrier Tancrède de Tarente, noble et Templier, et Albéric Villejust, un enrôlé de force, génie de l'Infocosme.

Le roman est un petit pavé de plus de 600 pages, premier volume d'un diptyque et je remercie Babelio et Masse Critique de m'avoir permis de le découvrir.
François Baranger entraîne son lecteur dans le futur dès les premières pages et le laisse pantelant à la fin, avide de connaître la suite de cette histoire palpitante.
Tel un maître, il brosse par petites touches son univers, en dévoilant un peu plus à chaque passage, mais pas assez pour avoir dès le début son idée et une vision d'ensemble. du coup, il tient son lecteur en haleine, curieux de savoir le pourquoi du comment de telle situation. Bien qu'un peu lent à démarrer, le roman trouve rapidement son rythme de croisière et ne laisse aucun répit à la lecture, enchaînant les questionnements, les situations délicates, les événements et les découvertes. du moment que le lecteur embarque, il ne peut qu'aller au bout de l'aventure. Impossible de lâcher avant la fin.

L'univers féodal est bien tenu, et les avancées technologiques telles que l'Infocosme suffisamment crédibles pour qu'on se demande quand il sera possible réellement d'accéder à cette technologie. A côté de ça, les références constantes à la première croisade tant dans les faits que les personnages sont autant d'éléments dont la présence pourrait alourdir l'ouvrage mais qui au contraire lui confèrent une unité certaine. L'auteur n'est pas tombé dans le piège de la parodie ou du plagiat et se sort de cette réinterprétation historique avec panache. Il dit d'ailleurs lui-même en fin d'ouvrage qu'il faut voir dans cette histoire "une sorte de relecture personnelle de l'Histoire, assise sur le constat à la fois évident et quelque peu déprimant, que l'histoire se répète inlassablement, y compris - et surtout - dans ses aspects les plus négatifs".

Outre la réutilisation de noms et de lieux liés à la Première Croisade, il utilise aussi, et c'est son inspiration principale, le poème épique La Jérusalem délivrée, poème du XVIème siècle de Torquato Tasso, dit Le Tasse. Il s'agit d'un récit reprenant les événement liés à cette croisade, mais avec assez peu d'exactitude historique, semblerait-il. "A la manière dont Homère immortalise la guerre de Troie dans l'Illiade", précise Baranger.

Reste que le roman forme un tout extrêmement cohérent et plaisant à lire. Je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec le film Mission, de Roland Joffé (1986) dont la thématique me semble assez proche pour tout ce qui concerne la manière dont l'Eglise préconise d'agir face aux païens et le fanatisme qui en découle.

En bref, pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Et un coup de coeur pour moi. Chapeau bas, monsieur Baranger. A découvrir absolument !
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