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Critique de Fava


Fava
10 décembre 2010
Plutôt déçue…
J'avais tellement aimé L'Elégance du Hérisson !
Ce 1er roman de Muriel Barbery n'est pas à la même hauteur.

Bien sûr, l'écriture de cette prof de Lettres est tout à fait éblouissante. Un exercice de style, d'une virtuosité remarquable ! Quelle élégance, quel vocabulaire, quelle capacité à décrire par le menu, avec un enthousiasme communicatif, les moindres sensations gustatives ! C'est une étonnante plongée dans le monde des gourmets, que l'on découvre avec un plaisir incontestable. Cela me fait penser à la façon dont Patrick Süskind nous fait découvrir le monde de l'odorat dans le Parfum. Les changements de narrateur d'un chapitre à l'autre sont aussi une technique narrative intéressante, que l'auteur reprendra d'ailleurs avec brio dans L'Elégance du Hérisson.

Mais… il y a quelque chose qui ne trompe pas. Un bon roman, un « grand » roman, j'en tourne les pages avec avidité, et en même temps je n'ai pas envie qu'il finisse, je vois approcher avec regret les dernières pages, parce je voudrais rester dans son atmosphère, avec ses personnages attachants, son intrigue palpitante, sa problématique passionnante… C'est ce qui m'était arrivé avec L'Elégance du Hérisson, qui, du coup, était monté au Top 50 de mes lectures préférées, avec Cent Ans de solitude, le Hussard sur le Toit, ou le Roi des Aulnes…
Une Gourmandise ? Non. Pas d'avidité à le lire (dommage pour une gourmandise…). Pas de regret de le voir finir. Il n'est pas épais, ce livre. Et pourtant, je m'ennuyais. Les personnages ? Des silhouettes à peine esquissées pour la plupart, et un héros antipathique. La structure ? Répétitive et lassante : un retour en arrière, l'exploration d'un souvenir et d'une saveur, et on recommence au chapitre suivant. L'intrigue ? On sait dès le début que le protagoniste va mourir. Qu'attendons-nous alors ? Qu'il retrouve une certaine saveur perdue, comme Proust recherchant le temps perdu… Fort bien. Mais que trouve-t-il au moment ultime ? Des choux à la crème de supermarché !! Est-ce que j'ai sauté un chapitre ??? Est-ce qu'il faut comprendre une subtilité que je ne vois pas ??? Expliquez-moi !!! Cette fin est terriblement décevante. J'espérais sans trop y croire qu'une ultime prise de conscience révèlerait à notre héros qu'il n'était qu'un égoïste, que ses préoccupations uniquement culinaires l'avaient empêché de voir l'essentiel de la vie….Je ne sais pas, moi…. Que ce soi-disant grand homme devienne vraiment grand, dans le bien ou dans le mal ! Au lieu de cela… Faut-il rire ou pleurer de cette chute dans les choux à la crème ?
Il ne se passe rien, dans ce roman, la forme y est, mais pas le fond… !

Bilan : Oui, à mes yeux, Muriel Barbery écrit exceptionnellement bien. Il y a des pages d'anthologie (comme la description de la 1ere gorgée de whisky…). Ce 1er roman l'a fait entrer dans la cour des grands. Mais ce n'était qu'un coup d'essai, le coup de maître est venu plus tard.
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