AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070391653
416 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.8/5   12607 notes
Résumé :
"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

Je m'appelle Palo... >Voir plus
Que lire après L'élégance du hérissonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (877) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 12607 notes
Je ne partage pas du tout l'engouement de certains pour l'Élégance du Hérisson. Au lieu d'un roman, j'ai cru lire le Bescherelle.

D'abord, j'ai pensé aux cours magistraux atroces de ma vieille prof de français de 4e, qui, complexée de son statut et fanatique de la grammaire, usait de mots improbables pour se donner l'allure d'une académicienne. le dos cambré, les lunettes en demi-lune au bout du nez, elle en prononçait chaque syllabe avec jouissance puis claquait sa langue, triomphant de son audience inculte.
Après « chuinter », je me suis dit que c'était pire encore et j'étais convaincu que la co-présentatrice de « Des Chiffres et des Lettres » avait écrit le livre en y plaçant sa collection privée de mots de 9 lettres à 7 consonnes.
Puis, je me suis fait une raison.

Heureusement, la profonde complexité des relations humaines fut subtilement dépeinte dans le roman avec les « méchants pas beaux » contre les « gentils mignons tout plein ».
Du côté des « gentils mignons tout plein », la concierge, forcément. Je dois bien admettre que l'idée d'une concierge brillante, férue d'Anna Karénine, était hors du commun et a attisé ma curiosité (ou peut-être c'était le présentoir à la Fnac, je ne sais plus). Mais après quelques pages, on se rend vite compte que la concierge inouïe se confond avec son stéréotype: antipathique, fermée d'esprit, repliée sur soi et maniaque (de la grammaire). Même remarque pour Paloma, la seconde héroïne du roman. L'adolescente surdouée qui se veut en dehors du troupeau est finalement le cliché même de la pré pubère en mal de devenir: « mes parents, c'est trop des cons d'abord, ils me comprennent pas, ma soeur est une pouffiasse, la société elle n'a que des problèmes et je veux me suicider ». Il ne manquait que Tokyo Hotel.
De l'autre côté, celui des « méchants pas beaux », les riches…évidemment, puisqu'il sont riches.

Enfin, l'amour du Japon, à la fois dans les références aux Soeurs Munakata et incarné dans la relation entre Renée et Kakuro, parachève le côté bobo du hérisson. Contrairement à iris, cette passion me parait terriblement banale de nos jours. Comble de l'originalité, il se tient même un salon exclusivement dédié au Japon aujourd'hui même.
A terme, si nos profs de philo se mettent au yoga et au feng shui, suivent la mode bobo obsédée par le bien-être oriental, la satisfaction béate et la « zen-attitude », oubliez les Kant, Nietzsche et Husserl, dans deux ans, on lira « Le Bonheur en 7 jours » , « Etre bien dans son corps et dans son esprit » et autres niaiseries en vogue.
Une petite diatribe de Mme Michel sur le tri sélectif des poubelles de l'immeuble et on avait la totale bobo…

Le style ampoulé et le ton péremptoire, les références pédantes et élitistes, pour tartiner sa culture et aboutir sur une histoire d'amour aussi enivrante qu'une relation minitel, sont une insulte à ces pauvres hérissons.
Commenter  J’apprécie          44939
Livre très pédant, où l'auteur a trop tendance à étaler sa culture élitiste. La première partie est limite ennuyeuse : le récit en parallèle de la jeune fille super intelligente et de la concierge hyper cultivée (2 personnages pas toujours très crédibles d'ailleurs), les deux cachant leurs grandes qualités intellectuelles et méprisant royalement tous ceux qui les entourent, tous plus idiots et superficiels les uns que les autres.
A la moitié du livre arrive le héros de ces dames, un vieux Japonais aussi intelligent et cultivé que riche et aimable. le récit devient un peu plus palpitant (c'est un grand mot) et les personnages principaux plus attachants car ils quittent leurs masques de froideur et de mépris pour se montrer tels qu'ils sont.
La fin est même touchante dans certains aspects.
L'auteur met aussi des touches d'humour dans son livre.
Je garde cependant une impression de grande déception par rapport au succès immense du livre auprès des libraires. Ce livre exclut, par ses références élitistes et ultra spécialisées (Ozu, littérature russe, réflexions sur l'art, etc.), une grande partie du public, le faisant passer pour sous-cultivé.
Assez désagréable…
Commenter  J’apprécie          22417
C'est une belle rencontre et de loin le meilleur livre que j'ai lu cette année là, sans doute chanceuse de l'avoir découvert dès sa sortie, vierge de toute propagande médiatique.

Brillant, spirituel et délicat, certainement pas prétentieux (juste intelligent, eh oui) il reste pour moi un conte humaniste d'une grande... élégance.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          2089
L'élégance du hérisson serait le troisième roman que j'emmènerai sur une île déserte pour la simple et bonne raison qu'en plus d'être une belle histoire, c'est aussi une déclaration d'amour à la langue française. Et de notre temps, il est rare de trouver un aussi subtil éloge. Oui, quel bel hymne à la langue de Molière !

Outre ce petit préambule qui porte sur la forme linguistique, je vais brièvement me concentrer sur le fond.
Ma première rencontre avec le roman fut un appel visuel. le manuscrit était exposé sur un comptoir, entouré de la célèbre banderole qui annonce un joli prix décerné, grand, blanc, avec le magnifique titre "L'élégance du hérisson". Moi qu'on surnommait souvent le petit hérisson, j'ai couru vers le livre comme s'il me criait de venir le chercher et je me suis pressée d'en lire la quatrième de couverture. Et qu'ai-je lu ? L'histoire de deux personnes marquées par la vie. Deux vies abimées qui vont être amenées à se rencontrer et se sauver l'une l'autre. Et je l'avoue, je suis faible face à d'aussi belles histoires car pour moi, ce sont les plus belles, celles qui portent le plus d'espoir dans cette société où on voit peu à peu l'humanité s'en aller en laissant derrière elle de pauvres âmes perdues et solitaires.
Et de très loin, je ne regrette pas mon achat et cette rencontre fortuite dans une petite librairie.
Je ne pourrai expliquer en détail ce que ce livre m'a fait ressentir, ce qu'il m'a apporté. Mais je puis dire qu'il est émouvant. Qu'il partage des émotions fortes à travers ses pages. Vous touche. Vous accroche à lui. Vous entraine dans des amitiés insolites. Vous fait rire, vous fait pleurer, vous excède, vous gratifie.
Il est loin de vous laisser indifférent.
Commenter  J’apprécie          1453

J'aurai l'élégance de ne pas m'étaler sur ce livre, il avait piqué ma curiosité, mais finalement , je n'ai pas réussi à poursuivre au-delà de 100 pages, il m'a hérissée.

Le vocabulaire ne m'a pas dérangée, j'aime ouvrir mon dictionnaire pour enrichir ma base de données, mais c'est l'ensemble, cette gardienne improbable et cette jeune nantie, leurs pensées, le style même…

J'ai insisté un peu, au vu des myriades d'étoiles apparues dans le ciel babélien, mais dans mon ciel, seule l'étoile du berger brille.

Je ne le note pas.
Commenter  J’apprécie          11746

Citations et extraits (818) Voir plus Ajouter une citation
Sous les globes chutent les flocons.
Devant les yeux de ma mémoire, sur le bureau de Mademoiselle, mon institutrice jusqu'à la classe des grands de Monsieur Servant, se matérialise la petite boule de verre. Lorsque nous avions été méritants, nous avions le droit de la retourner et de la tenir au creux de la main jusqu'à la chute du dernier flocon au pied de la tour Eiffel chromée. Je n'avais pas sept ans que je savais déjà que le lente mélopée des petites particules ouatées préfigure ce que ressent le coeur pendant une grande joie. La durée se ralentit et se dilate, le ballet s'éternise dans l'absence de heurts et lorsque le dernier flocon se pose, nous savons que nous avons vécu ce hors-temps qui est la marque des grandes illuminations. Enfant, souvent, je me demandais s'il me serait donné de vivre de pareils instants et de me tenir au coeur du lent et majestueux ballet des flocons, enfin arrachée à la morne frénésie du temps.
Commenter  J’apprécie          10
Lorsque je suis angoissée, je me rends au refuge. Nul besoin de voyager ; m'en aller rejoindre les sphères de ma mémoire littéraire suffit à l'affaire. Car quelle plus noble distraction, n'est-ce-pas, quelle plus distrayante compagnie, quelle plus délicieuse transe que celle de la littérature ?
Commenter  J’apprécie          10
Trois jours passent sur le fil. Je me convaincs que ce à quoi je décide ne pas penser n'existe pas mais je n'arrête pas d'y penser, au point que j'en oublie une fois de nourrir Léon, qui est désormais le reproche muet félinifié.
Commenter  J’apprécie          10
Il faut vivre avec cette certitude que nous vieillirons et que ce ne sera pas beau, pas bon, pas gai. Et se dire que c'est maintenant qui importe : construire maintenant, quelque chose, à tout prix, de toutes ses forces. Toujours avoir en tête la maison de retraite pour se dépasser chaque jour, le rendre impérissable. Gravir pas à pas son Everest à soi et le faire de telle sorte que chaque pas soit un peu d'éternité.
Le futur ça sert à ça : à construire le présent avec des vrais projets de vivants.
Commenter  J’apprécie          20
Mais là, et pour la première fois, j'ai eu mal, tellement mal. Un coup de poing dans le ventre, le souffle coupé, le coeur en compote, l'estomac complètement écrabouillé. Une douleur physique insoutenable. Mais je n'ai pas hurlé. Ce que je ressens maintenant que la douleur est toujours là mais qu'elle ne m'empêche plus de marcher ou de parler, c'est une sensation d'impuissance et d'absurdité totales. Alors c'est comme ça ? Tout d'un coup, tous les possibles s'éteignent ? Une vie pleine de projets, de discussions à peine commencées, de désirs même pas accomplis, s'éteint en une seconde et il n'y a plus rien, il n'y a plus rien à faire, on ne peut plus revenir en arrière ?
Pour la première fois de ma vie, j'ai ressenti le sens du mot jamais. Eh bien, c'est terrible. On prononce ce mot cent fois par jour mais on ne sait pas ce qu'on dit avant d'avoir été confronté à un vrai "plus jamais". Finalement, on a toujours l'illusion qu'on contrôle ce qui arrive, rien ne nous semble définitif. [...] Mais quand quelqu'un qu'on aime meurt... alors je peux vous dire qu'on ressent ce que ça veut dire et fait très très très mal. C'est comme un feu d'artifice qui s'éteint d'un coup et tout devient noir. Je me sens seule, malade, j'ai mal au cour et chaque mouvement me coûte des efforts colossaux.
Commenter  J’apprécie          1332

Videos de Muriel Barbery (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Muriel Barbery
Payot - Marque Page - Muriel Barbery - Une heure de ferveur
autres livres classés : conciergeVoir plus
Notre sélection Littérature française Voir plus


Lecteurs (41849) Voir plus



Quiz Voir plus

L'élégance du hérisson

Ce roman est-il le premier ou le deuxième de Muriel Barbery ?

Le premier
Le deuxième

10 questions
629 lecteurs ont répondu
Thème : L'élégance du hérisson de Muriel BarberyCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..