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Critique de jeranjou


♫ C'est l'horreur
Bienvenue à bord c'est l'horreur ♪ (1)

Assurément ! Lorsqu'un roman fait escale au Mexique, le lecteur se retrouve à des années-lumière de la « croisière s'amuse ».

De la phénoménale « Griffe du chien » de Winslow en passant par le prometteur « Triple crossing » de Sebastian Rotella ou bien encore du loufoque « Tape-cul » aérien de Lansdale, les excursions au pays de la tortilla sont synonymes de violence exacerbée virant souvent au bain de sang.

Néanmoins, je pensais avoir tout de même touché l'abime de l'horreur humaine dans « La griffe du chien » (notamment sur un pont pour ceux qui l'ont lu) mais Patrick Bard semble démontrer qu'il n'y a aucune limite physique et psychologique à la violence au Mexique.

A ce stade, on peut plus parler de meurtres mais de violence mortelle quotidienne.

Et dire que nous autres français, fort de trois millions d'individus, sommes descendus dans les rues pour dix-sept victimes assassinées, seulement dix-sept serais-je tenter de dire en comparaison avec les soixante et onze victimes quotidiennes de meurtres au Mexique ?

Ainsi, sitôt la frontière franchie entre les Etats-Unis et le Mexique, Ciudad Juàrez vous ouvre ses portes, les portes de l'horreur.

Toni Zambudio, journaliste espagnol au quotidien El Diario et natif du Mexique, débarque à Ciudad Juarez afin d'enquêter sur une série de plus de cinquante meurtres de jeunes femmes perpétrés depuis deux ans.

Sur place, Toni va tenter de démêler le faux du vrai en sachant pertinemment que l'institution administrative et policière mexicaine est complètement corrompue.

En recoupant différentes sources ainsi que les témoignages de parents proches des victimes, le journaliste va s'approcher d'un peu trop près des secrets de cette tuerie programmée à grande échelle et savamment orchestrée par un ou plusieurs hommes sans scrupule.

Pourra-t-il aller au bout de sa quête de la vérité comme tout bon journaliste qui se respecte ou se brulera-t-il les ailes à vouloir toucher de trop près à un système trop puissant pour un seul homme ?

A vous de découvrir ce roman de Patrick Bard, terriblement noir, oscillant entre fiction et réalité, qui ne pourra pas vous laisser indifférent au final. A éviter absolument pour ceux qui attendent un livre qui leur remonterait le moral.

(1) Les paroles du générique « La croisière s'amuse » sonnent ainsi :

♫ It's love
Welcome aboard
It's love.♪

♫ C'est l'amour
Bienvenue à bord c'est l'amour♪
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