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Critique de kuroineko


Passionné par l'art, l'Histoire - le XVIIIème siècle en particulier - et les intrigues policières, Olivier Barde-Cabuçon a mélangé tous ces éléments pour créer sa série d'enquêtes du commissaire aux morts étranges.

Casanova et la femme sans visage en est le premier tome et se déroule en l'an de grâce 1759, sous le règne luxurieux de Louis XV. Un beau soir de printemps, le corps d'une jeune femme est retrouvé, le visage arraché. Qui a pu se rendre coupable d'une telle barbarie? Et pour quels motifs? C'est ce que va devoir découvrir le fameux (et jeune) commissaire aux morts étranges, chevalier de Volnay, secondé par un moine des plus singulier, excommunié mais versé dans les sciences. A eux deux ils forment les prémices de la police scientifique et de la criminologie.

Ayant découvert le cadavre en voulant raccompagner une de ses conquêtes, le chevalier autoproclamé de Seingalt, plus connu sous le nom de Giacomo Casanova, entre en scène dès le début du roman et va s'imposer tout au long de l'enquête, au grand déplaisir de Volnay qui n'apprécie pas vraiment le libertin Vénitien. Ses anecdotes sur sa propre vie - principalement des "secrets" d'alcôve - et sa philosophie très libre en font un riche atout au roman.

J'ai trouvé que ce premier opus était meilleur en tant que roman historique que pour son intrigue policière. Olivier Barde-Cabuçon met toute sa connaissance de l'époque au service du cadre contextuel de son livre. On y rencontre les grands de ce monde, à commencer par le roi lui-même, présenté comme un homme libidineux amateur de tendrons et de chair fraîche, et sa Favorite, la marquise de Pompadour. Siècle des Lumières oblige, la mode est aux découvertes scientifiques et à la lecture des philosophes, en dépit des dangers de la censure. Qui dit Lumières dit également ombres et le siècle dit éclairé reste malgré tout attaché à l'occulte, la divination, les recherches alchimiques, etc. le moine et Casanova, à plusieurs reprises, ne manquent pas de se gausser de la crédulité d'une bonne partie de l'aristocratie qui se veut pourtant savante mais se laisse duper aisément contre la promesse d'un élixir de jeunesse ou d'une crème redonnant toute sa magnificence à une beauté fanée par les années. A noter que de ce point de vue, le XXIème siècle répond toujours à ces aspirations, il suffit de dénombrer les publicités diverses en la matière.

En tant que personnage, Volnay représente la droiture et l'intégrité. Pas simple pour lui de naviguer dans la faune versaillaise et parisienne où intrigues et complots pullulent, où la justice dépend plus souvent des bonnes accointances que de la vérité. Par sa rigidité parfois excessive, Volnay s'attire moult ennuis. Son assistant moine, lui, est beaucoup plus souple de caractère quoique d'une grande rigueur intellectuelle. Ses sarcasmes et remarques ironiques offrent un pendant complémentaire au commissaire.

Casanova et la femme sans visage réjouira les amateurs de bonne trame historique. J'ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans ce XVIIIème siècle clair-obscur. J'espère que les tomes suivants continueront à m'enchanter par leur qualité.
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