J'ai surnommé ces infirmières "les fées" Elles ont des pouvoirs magiques, les fées. Elles soignent, apaisent, rassurent, caressent, réchauffent, réconfortent.
Mais les fées ne savent pas ouvrir les portes fermées à clef. p.55
il y a toujours, puisque je le dis
puisque je l'affirme
au bout du chagrin
une fenêtre ouverte
une fenêtre éclairée
il y a toujours un rêve qui veille
désir à combler
faim à satisfaire
un cœur généreux
une main tendue
une main ouverte
des yeux attentifs
une vie, la vie à partager.
"la nuit n'est jamais complète".
Paul eluard
Le mal à des milliers de visages et une multitude d'images et d'odeurs mensongères, mais Le bien ne trompe pas au contact de la main.
la maladie d alzheimer, c'est un adulte qui retourne dans l'univers des enfants, ce n'est pas un adulte qui redeviens un enfant.
Si on met un peu de joie dans Alzheimer, même si cela peut paraître difficile, la vie reprend des couleurs et redevient belle. p.257
Nabilla sifflait comme un oiseau pour attirer son attention et les yeux de ma mère s’illuminaient.
Nous n'étions pas jaloux, non, même si on râlait un peu et plutôt avec le sourire, car oui, de nouveaux échanges et de nouvelles relations peuvent naître, avec de grandes joies, des moments extraordinaires, aussi rares qu'intenses... en ces lieux peu propices au bonheur. p.242
Au fond de moi, je savais qu'elle ne m'avait pas oubliée. Elle était juste enfermée dans un monde dont elle ne pouvait sortir, elle était juste dans l'incapacité de communiquer avec moi comme avant.
Tant que l'on peut penser à ceux que l'on a aimés et aime, ils ne sont pas tout à fait partis, même s'ils sont un peu plus loin. p.232
Dans la majorité des cas, les équipes sont opiniâtres, de bonne volonté, mais certaines ne tiennent pas le rythme et préfèrent partir. Un personnel qui craque, ce sont des patients qui trinquent. Leur métier est si épuisant. p. 229
J'ai souvent eu du mal à garder l'équilibre sur mon grand huit émotionnel... entre la colère, l'injustice et la culpabilité que je portais comme une croix. Le psychiatre qui m'a suivie pendant quelques années m'a soulagée d'un poids énorme en prononçant cette phrase : "Votre mère n'a peut-être pas la vie dont vous rêviez pour elle, mais c'est sa vie, c'est la sienne. Laissez-la vivre sa vie." p.226