DORA MAAR, SUBLIME ET PATHÉTIQUE
D'une plume acérée, la journaliste et écrivain
Louise Baring raconte le destin flamboyant et pathétique d'Henriette Markovitch, alias Dora Maar (1907-1997), connue pour avoir été pendant une décennie la muse de Picasso, la fameuse «femme qui pleure», et le «reporter» de la naissance de Guernica. le grand public n'a mis un visage sur son nom qu'après sa disparition, lors de la vente aux enchères des oeuvres de Picasso qu'elle avait religieusement gardées dans son appartement parisien où elle vivait en recluse, marquée à jamais par l'abandon du peintre pour la jeune
Françoise Gilot en 1945.
Ce qu'on sait moins, c'est que Dora Maar fut une pionnière de la photographie surréaliste. le livre reproduit de nombreux clichés, d'une grande force plastique, dont beaucoup doivent leur étrangeté à la technique du photomontage. Ayant rencontré Jacqueline Lamba, future femme d'
André Breton, vers la fin des années 1920, Dora Maar a été une amie intime du couple, ainsi que de
Man Ray, Lee Miller et Marie-Laure de Noailles. Et, bien sûr, de Paul Éluard et sa femme Nush, dont elle fera de sublimes portraits, comme Les années vous guettent, avec une toile d'araignée en surimpression sur le visage de la jeune femme. Cinq personnes assistèrent à son enterrement, en 1997.
Connaissance des Arts /C.L .