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Critique de lerital31


Excellent roman d'anticipation. Je suis épaté par la clairvoyance de l'auteur. Certains trouveront son scénario d'évolution de notre civilisation ridicule ou absurde. Personnellement, je trouve qu'il a vu juste dans l'ensemble. Un tableau symbolique de notre époque. Ne pas oublier que ce récit est écrit dans les années 40!
Barjavel nous décrit un futur où la vie des hommes est entièrement dépendante de la technique: assistance dans toute action, agriculture hors sol, société hors sol grâce à des transports ultra rapides, l'homme est complètement déconnecté de la nature. le seul hic est l'attachement aux ancêtres qui est poussé à son paroxysme dans le roman mais qui, de nos jours, est plutôt folklorique. Barjavel ne prédit pas l'avènement de l'informatique non plus mais, sans avoir imaginé le moyen, il a tout de même trouvé la fin: la dépendance totale de l'homme à la technique pour sa survie.
Face à cette civilisation urbaine du Progrès , une poche de résistance subsiste à travers les descendants du monde rural, vu comme des barbares aux coutumes moyenâgeuses. Serait-ce nos décroissants, vieux "beaufs" des campagnes, hippies new-âge, survivalistes ou autres "marginaux" en rupture avec la société de consommation?
Le tableau est dressé, survient la catastrophe! Plus d'électricité, le monde de la technique s'écroule et avec lui l'ensemble de la civilisation et de l'humanité. Il y a un côté mystique indéniable dans sa vision de cette Apocalypse. (scène de la grande messe qui finit en barbecue géant) La destruction est totale et impitoyable, les hommes se comportent tels des bêtes sauvages, ça fait froid dans le dos...
L'histoire de François et Blanchette (qui s'efface rapidement) est l'histoire d'un combat pour survivre. On perçoit un attachement de l'auteur aux valeurs traditionnelles voir antiques à travers l' attitude du héros ou du chef et à travers les différentes péripéties du groupe des candidats à la survie.
Cette histoire apocalyptique me semble porter des pistes de réflexion pour aujourd'hui. Barjavel nous a laissé un message radical: technophobe et traditionnaliste, il propose un retour en arrière comme échappatoire. Sans aller jusque là, peut être devrions nous songer à repenser notre rapport à la technologie et à la nature.
Dans ce trio de dépendance Homme / Nature / Technologie, la Nature est la grande perdante aujourd'hui: méprisé, ignorée et détruite. Pourtant de ce trio, qui est le membre indispensable aux autres? Et qui survivra facilement sans les autres? J'espère que nous serons capables de prendre conscience de tout ça sans avoir à passer par de tels ravages!
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