J'aime de temps en temps lire un
Julian Barnes. Les derniers en date, -
Une fille, qui danse - et -
Rien à craindre - m'ont plutôt permis de passer quelques heures agréables.
Cette fois-ci, c'est le thème qui m'a paru attractif : un "polar" non fictionnel mettant en scène
Sir Arthur Conan Doyle, alias
Sherlock Holmes, enquêtant dans une sombre affaire "de maltraitance animale" pour laquelle le fils d'un pasteur parsi, George Edalji, est injustement condamné à sept ans de travaux forcés...
Surprise !... C'est la structure narrative plus que le "polar" en lui-même qui m'a séduit.
Quelle heureuse idée que celle de Barnes que d'alterner des chapitres "Arthur" et "George" pour nous permettre, sans l'effet lassant du genre, de découvrir les biographies "respectées" de ces deux hommes que tout opposait (
Arthur Conan Doyle et George Edalji) et d'y insérer ce qui sera le trait d'union, la raison de leur rencontre : l'affaire précédemment mentionnée !
Deux plaisirs en un donc dans cet ouvrage : deux biographies pleines de vie, de relief, extrêmement bien contextualisées, et une enquête... avec des temps forts... et d'autres moins. Mais le lecteur n'est jamais perdant.
Le bémol se situe, à mon sens, dans la comparaison totalement déraisonnable entre l'affaire Edalji et l'affaire Dreyfus. J'ajouterais quelques libertés prises par l'auteur dans les dates et les circonstances qui ont rapproché ces deux hommes.
C'est un travail littéraire d'honorable facture... auquel il manque cependant l'intensité dramatique qu'auraient méritée ces deux destins et les épreuves auxquelles la vie les a confrontés.