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Critique de fanfan50


Un roman consacré à la passion amoureuse façon Gabrielle Russier dans le film Mourir d'aimer, du moins au début. Raymond Radiguet dans le Diable au corps a aussi écrit sur l'histoire d'un jeune homme amoureux d'une femme mûre. Plus loin encore dans le temps, relire Stendhal dans le Rouge et le Noir dans sa première partie, où la forte attirance entre Mme de Rênal et Julien Sorel faisait aussi tout le charme du récit. En fait, une liaison hors normes inspire beaucoup ces messieurs les écrivains même par-delà le Channel.
Ici, en vacances chez ses parents, Paul - dix-neuf ans - joue pour se désennuyer avec Mrs Susan Macleod au tennis. Cette femme mûre d'environ la quarantaine bien sonnée l'inspire et devient rapidement sa maîtresse. On assiste à la montée de la passion puis à sa lente dégradation jusqu'au final, assez triste. Tout cela pour dire que le premier amour d'un ado le marque pour la vie.
C'est bien écrit avec sa petite touche d'humour anglo-saxon. Ainsi quand « quelques semaines plus tard, elle vous tend deux ou trois feuilles de papier. « Ne lis pas ça devant moi. » Vous vous éloignez et, dès la première phrase lue, votre optimisme s'évapore. Elle a transformé sa vie, et son mariage, en une courte histoire comique, qui vous semble tirée de quelque écrit de l'humoriste américain James Thurber. C'est peut-être le cas. L'histoire d'un homme en costume trois-pièces, appelé Mr Elephant Pants, qui chaque soir va au pub – ou au bar de la gare de Manhattan - et rentre chez lui dans un état qui inquiète fort sa femme et ses enfants. Il renverse le portemanteau, frappe du pied les pots de fleurs, crie après le chien, provoquant un sentiment de Grande Alarme et d'Abattement, et n'arrête son tapage que lorsqu'il finit par s'endormir sur le canapé et ronfle à en faire tomber les tuiles du toit » (page 135).
Elle parle de l'alcoolisme de son époux mais lui, son jeune amant, parle de son état d'ébriété avancé et à vingt-cinq ans, il se trouve démuni face à une telle situation. Avec humour, il remarque qu'il n'y a pas d'articles dans la presse intitulés : « Comment s'y prendre avec son amante alcoolique d'âge mûr ». Il doit se débrouiller seul et finalement il jette l'éponge. Je pense que la situation décrite est très réaliste et que l'écrivain a bien su nous la faire comprendre. Mourir d'aimer ! Qu'on aime ou pas ce roman, c'est une question de goût mais difficile de reprocher à cet auteur d'être aussi près de la réalité entre deux êtres qui s'aiment et se détestent tout à la fois.

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