AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Montecristof


Comparé à "Des jours sans fin", "Des milliers de lunes" est un peu en retrait sur le plan de l'impact qu'il produit, de l'ampleur du cadre.

Il y a ici en effet une unité de lieu plus resserrée, une montée en tension moins soulevée par le souffle de la grande histoire, une action moins spectaculaire et... des morts qui ne se comptent plus QUE par dizaines.
Et pourtant, si elles sont plus quotidiennes, la peur et la révolte que Sebastian Barry nous donne a ressentir sont bien les mêmes que dans la saga précédente : le camp de l'esclavage a perdu mais les vaincus ont recommencé à se croire tout permis, à peine conscients d'être devenus hors-la-loi quand ils passent à l'acte, qu'ils violent, tabassent ou pendent leurs victimes aux arbres.

Toujours aussi efficace, la traductrice se met au service de l'auteur et son phrasé fluide, énergique et poétique nous donne a ressentir une autre personnalité : celle de Winona, fille d'un chef sioux que John et Thomas ont soustraite au massacre de sa tribu auquel, il faut bien le reconnaître, ils ont contribué.

Comme ses deux pères adoptifs, Winona n'a que faire des conventions et si la voix de ses origines s'est cachée dans les arcanes de son inconscient, elle reste présente et se montre une énorme richesse, qui exsude jusque dans les mots que reçoit le lecteur.

La transgression qu'elle ose nous dire est comme une symétrie de celle qu'ont vécue si hardiment ses deux pères : c'est son amour pour une jeune indienne, son seul vrai bonheur tant les temps de ce temps-là sont difficiles...
Mais ce n'est pas de cette transgression que la loi des blancs l'accuse. C'est du meurtre de son prétendant, dont elle ne peut se souvenir si c'est lui qui l'a violée et battue quelques semaines avant d'être assassiné, tellement il l'avait fait boire le jour où il lui a déclaré sa flamme..

Ce prétendant qu'elle n'a pas tué.
Ca en tous cas, elle en est sûre !

Alors certes, je préfère quand même "Des jours sans fin" où tout est un peu une taille au dessus, que ce soit le cadre ou la geste ou le choc des mots. Mais "Des milliers de lunes" trouve sa place un peu comme une petite soeur hardie qui se cherche, après son aîné entré dans l"Histoire ...
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}