AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 90 notes
5
9 avis
4
25 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
0 avis
S'il peut se lire indépendamment, ce récit s'inscrit dans la continuité Des jours sans fin, dont on retrouve les protagonistes, Thomas McNulty, John Cole et Winona, leur fille adoptive rescapée du massacre de sa famille sioux, trimant pour joindre les deux bouts dans la ferme de leur ami Lige Magan, dans l'Ouest du Tennessee. Eux qui, en ces lendemains de guerre de Sécession, n'aspirent qu'à vivre enfin en toute tranquillité, doivent se défendre quotidiennement contre la violence. Quand ils ne sont pas assaillis par les pilleurs, ce sont Winona, puis Tennyson, l'un des deux esclaves affranchis qu'ils emploient, qui sont sauvagement attaqués par des inconnus. Mais, alors que l'amertume des anciens Confédérés ne cesse de bouillonner, multipliant les troubles, la petite communauté peut-elle seulement compter sur les autorités pour faire toute la lumière sur ces agressions et pour obtenir justice ?


Comme à son habitude, Sebastian Barry excelle à nous faire ressentir son histoire. Caractérisés au plus fin de leurs attitudes, de leurs émotions et de leur langage, ses personnages prennent vie au point que l'on croirait les voir et les entendre, et l'on ressort de la narration avec l'illusion d'avoir soi-même, le temps de cette lecture, vécu à leurs côtés. Si action et aventure sont bien sûr encore au rendez-vous de ce western, elles se fondent dans une évocation historique particulièrement suggestive de cette Amérique de 1870 encore à feu et à sang, où règnent la faim, la violence et la peur. Entre bandits de grand chemin et rebelles sécessionnistes encore en campagne, meurtres, passages à tabac et incendies criminels entretiennent un sentiment de menace larvée et de paix bien fragile, tandis que le début de reprise en main du Sud par les démocrates conservateurs ne laisse augurer rien de bon, ni pour les Indiens traités comme des animaux, ni pour les Noirs que leurs droits tout neufs ne protègent aucunement des tabassages en règle dès qu'ils risquent un pied en ville.


Centrée cette fois sur Winona, la narration adopte le point de vue doublement meurtri d'une jeune Indienne en passe de devenir femme. Sa douloureuse émancipation dans un imbroglio où s'affrontent désir de justice et vengeance aiguise chez elle une lucidité acérée que le souvenir de la tendresse maternelle et le soutien indéfectible de sa drôle de famille d'adoption vont néanmoins préserver du désespoir et de la haine. A travers elle se pose toute la question de l'identité amérindienne dans la nouvelle Amérique suprémaciste blanche. Si la guerre de Sécession et la défaite des Confédérés avaient alors ouvert quelques espoirs, certes rapidement douchés, pour le sort des Noirs dans l'Union, combats et massacres se poursuivraient encore longtemps à l'encontre des Amérindiens. Pour les survivants comme Winona, se construire est une terrible gageure que leurs descendants peinent encore à réussir aujourd'hui.


Après la violence des guerres et de leurs tueries, ce nouvel opus enchaîne sur une autre forme de brutalité : celle des persécutions racistes qui n'ont pas fini d'agiter l'Amérique. Qu'il s'agisse de la jeune indienne Winona, ou de la vieille esclave noire affranchie Rosalee, la même tendresse envahit peu à peu le lecteur, en même temps emporté par le rythme incessant de ce très immersif western.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          867
Si les lecteurs de Des Jours sans fin ont déjà fait connaissance avec Winona, la jeune indienne Lakota dont la famille a été décimée quelques années plus tôt, les nouveaux lecteurs de Sébastien Barry ne resteront pas sur leur faim et pourront savourer cette histoire où l'héroïne vit dans une ferme près de Paris, Tennessee, auprès d'une famille pas comme les autres. La jeune fille a mérité par son intelligence d'accéder à un emploi près d'un avocat et malgré ses origines indiennes, est convoitée par Jas Jonski qui voudrait en faire son épouse. Jusqu'au jour où un drame éclate…

Quelques années après la guerre de Sécession, les esclaves ont été affranchis et pour beaucoup cette liberté retrouvée ne signifie pas la disparition des obstacles et des malheurs. Mais les peaux-rouges sont encore plus mal lotis dans cette échelle de valeur inique : même la loi ne s'applique pas à leur cas. Autrement dit pas question de demander réparations pour les outrages ou les injustices subies.

Sebastian Barry dépeint avec beaucoup d'empathie le sort de cette population traitée avec cruauté et dépossédée de ses droits, de ses terres et souvent anéantie par des combats inégaux.

On aime aussi les étapes de la lunaison qui ponctuent les chapitres, qui restitue au coeur de la narration un peu de l'âme de la civilisation détruite.

On aime cette jeune fille courageuse, et maligne, qui tente de se défendre malgré sa cause perdue d'avance, consciente de l'opprobre qui lui a été jetée.

Belle découverte et je remercie Babelio et les éditions Joelle Losfeld.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          770
C'est tout près de Paris, Tennessee, dans la ferme de Lige Magan, que se sont installés John Cole et son compagnon, Thomas McNulty. À leurs côtés, la jeune Winona, adoptée par John, seule survivante de sa tribu lakota, ainsi que deux esclaves affranchis, Rosalee et son frère Tennyson. Parce que son père a tenu à l'éduquer correctement et lui enseigner non seulement les lettres mais aussi les chiffres, la jeune fille travaille pour l'avocat Briscoe, un ami de Lige. Une vie paisible jusqu'au jour où un certain Jas Jonski, qui travaille à l'épicerie, lui fait la cour, allant jusqu'à lui demander de l'épouser, même si John n'y semble pas favorable. La tension s'installe dès lors que Winona est agressée...

Si la guerre de Sécession est bel et bien finie, ce sont d'autres guerres que se livrent les hommes dans les années 1870. Racisme (aussi bien envers les Indiens que les Noirs qui n'ont aucun droit), violence, lynchage... Aussi, lorsque Winona se fait agresser violemment, John Cole et Thomas McNulty n'ont d'autre choix que de se faire justice, sans se douter des malheureuses conséquences. Si Thomas McNulty était le narrateur « Des jours sans fin », c'est ici Winona, à tout juste 17 ans, qui prend la parole pour nous raconter son histoire, celle de sa famille adoptive, sa place qu'elle peine à trouver dans une société encore raciste mais aussi l'ambiance pesante, sinon violente, qui règne dans le Tennessee avec l'émergence du KKK. Empreint de sensibilité, ce roman initiatique et profondément humain explore, tout en finesse, la complexité d'un pays en devenir. Sebastian Barry en saisit aussi bien la beauté que l'horreur. Ses personnages, si magnifiquement dépeints, témoignent d'une force, d'un amour et d'une tendresse incroyables.

Commenter  J’apprécie          642
Répercutions de la toute fraîchement achevée guerre de Sécession du côté du Tennessee où beaucoup ont encore la défaite coincée en travers de la gorge et le remède au bout du fusil. C'est dans cette région échauffée où la loi et l'ordre sont des concepts chimériques qu'on retrouve John Cole et Thomas McNulty, héros et, pour ce dernier, narrateur des Jours sans Fin.
Ayant pris un peu de bouteille mais toujours aussi amoureux, ces deux-là vivent maintenant, en compagnie de deux esclaves affranchis, dans la ferme d'un compagnon-soldat de fortune du temps où, sous l'uniforme yankee, ils avaient fait la guerre aux rebs, aux bandits de grands chemins et aux Indiens, récupérant dans la foulée la petite Ojanjintka, jeune Lakota de son état, que leur troupe venait de rendre orpheline après un massacre aussi sanglant que révoltant de gratuité.
Ojanjintka renommée Winona Cole et fille adoptive de ce couple atypique prend les commandes de ces Milliers de Lunes pour faire entendre sa voix, son traumatisme et ses souvenirs qui peinent souvent à faire surface au milieu des rudes conditions d'une exploitation de tabac dans une contrée où le racisme et les préjugés relèguent les Indiens si bas dans l'échelle humaine qu'ils n'y apparaissent même plus.
On peut leur faire tout ce qu'on veut à ces peaux-rouges et Winona va en faire les frais, battue et violée sans que personne ne s'en émeuve et n'ait encore moins l'idée d'en appeler à la justice de toute façon inexistante pour certaines ethnies.
Alors quand sa famille adoptive décide d'essayer de la venger, elle ignore encore qu'elle va déchaîner contre elle l'enfer de l'imbécilité ségrégationniste.

D'une écriture toujours élégante, Sebastian Barry nous livre une suite Des Jours sans Fin dans la même veine brutalement poétique. Ne nous épargnant rien des injustices et méfaits commis sur les « sauvages » au nom de la race blanche, Barry met une fois de plus son lyrisme au service de la cruauté et de la bêtise humaines qu'il entend bien dénoncer à travers l'attachante Winona car, qu'importe l'époque à laquelle son roman se situe, si certaines choses ont évolué juridiquement parlant, les mentalités racistes et patriarcales, elles, se gardent bien souvent de suivre le mouvement.
Malgré tout moins ambitieux et accrocheur que le premier opus, pas question pour autant de bouder Des Milliers de Lunes et si Sebastian Barry s'attèle par hasard à jouer les prolongations avec un troisième tome, j'en serai avec enthousiasme.
Commenter  J’apprécie          516
Coïncidence, alors que je venais d'entamer la lecture de « Des jours sans fin » de Sébastian Barry, j'ai gagné la suite qui vient juste d'être publiée grâce à une Opération Masse Critique de Babelio ! C'est dire que j'étais ravie ! Encore merci à Babelio et aux Editions Joelle Losfeld pour l'envoi de » Des milliers de lunes ».
Winona, c'est la petite indienne rescapée des massacres et recueillie par John Cole et Thomas McNulty. C'est ce dernier qui était le narrateur de « Des jours sans fin » et qui nous a permis de découvrir cette petite fille si attachante.
Dans la suite, c'est Winona qui prend la plume et elle est à présent une jeune fille.
C'est à travers la suite de son histoire que nous pouvons mesurer la terrible réalité du statut des indiens à l'époque de la fin de la guerre de Sécession. Ils n'ont absolument aucun droit, encore moins que les noirs et survire à cette époque au milieu de blancs dans l'état du Tennessee, qui est, ne l'oublions pas l'état qui a vu naître le tristement célèbre klu-klux-klan, est un défi quotidien.
Car oui, Winona a beau être capable de travailler chez un avocat du coin et s'occuper de sa comptabilité, elle ne compte pour rien et quand elle va se faire agresser personne, à part son entourage ne va s'émouvoir et chercher à l'aider.
Une histoire dominée par la personnalité de cette jeune fille qui est aussi en quête de vérité et d'identité avec comme décor le style si particulier de Sébastian Barry.
J'ai vraiment apprécié ces retrouvailles avec Winona et son entourage…..

Challenge Mauvais Genres 2021
Commenter  J’apprécie          400
Malgré la plume lyrique et bouleversante de Sébastien Barry, cette lecture m' a été particulièrement difficile par le réalisme témoigné par l'écriture , la douleur exprimée par la jeune Winona persécutée, opprimée, les conditions de vie intolérables des gens de couleur dans ce Sud de l'Amérique
Commenter  J’apprécie          380
"Des milliers de lunes" est une suite d'un roman que je n'ai pas lu mais l'éditeur le présente comme un tome pouvant être lu indépendamment. Toutefois, je pense que si j'ai ressenti peu d'attachement pour les personnages, c'est en partie parce que j'ai pris leur histoire en cours de route.

L'écriture de Sebastian Barry est incisive et poétique à la fois, très évocatrice grâce à des descriptions figuratives et naturalistes des grands espaces du Tennessee. Un récit d'Indiens et de cow-boys mais que je ne peux toutefois pas qualifier de "roman d'aventures". Les ingrédients sont tous là mais il manque le souffle de l'épopée, des prairies sans fin. L'hostilité de l'environnement, qu'il soit naturel ou humain, est bien dépeint mais à la façon d'un préparateur de décors de cinéma, l'immersion est restée superficielle en ce qui me concerne.

La narratrice, également principale protagoniste, est une jeune indienne orpheline de dix-huit ans dont le caractère farouche s'accommode assez mal de la vie à la ferme qui est la sienne. Son sens de la justice lui fait prendre des risques et s'empêtrer dans des situations épineuses dont les conséquences pour elle-même et ses proches sont aussi imprévisibles que dramatiques. Avec un rythme plus enlevé, je pense que le récit aurait fini par me happer.

Un rendez-vous presque manqué.


Challenge MULTI-DEFIS 2021
Commenter  J’apprécie          375
Dans « Des jours sans fin », Sebastian Barry nous racontait la vie de Thomas McNulty et John Cole, deux jeunes soldats plongés dans les batailles des guerres indiennes et de la guerre de sécession.
Winona, nièce d'un grand chef Sioux Lakota, est adoptée par la famille qu'ils se sont créées. Dans le premier tome c'est surtout leur combat et leur survie qui sont mis en avant.
Dans ce nouveau livre de Sebastian Barry « Des milliers de lunes », c'est Winona qui est au centre de l'histoire. Sa recherche d'identité, de place dans la société des blancs, surtout dans ce Tennessee qui est pris entre deux idéologies : l'Union avec l'abolition de l'esclavage et les Confédérés vaincus mais qui petit à petit se relèvent et veulent se venger des esclaves libres qui ont obtenu le droit de vote.
Les politiques vont et viennent et au bout de quelques années après la guerre de sécession, on voit émerger une nouvelle mouvance, les prémices du Ku Klux Klan, ces hommes qui se cachent sous des cagoules et se font leur propre guérilla vis à vis des anciens esclaves libres. Dans ce monde de violence, Winona, jeune indienne est considérée comme moins que rien, car issue de ce peuple que les colons ont massacré et enfermé sur des terres inhospitalières.
Elle n'arrive pas à trouver sa place malgré l'amour inconditionnel de son père d'adoption et de son compagnon. de plus ils sont très pauvres, soumis au aléas d'une région ravagée par la guerre. Des dissensions sont vives dans la population où les idéologies esclavagistes et non esclavagistes s'affrontent.
Winona a un caractère bien trempé et n'écoute que son courage et sa pugnacité pour aller de l'avant et se défendre des injustices qu'elle subit ou que ses proches qu'elle aime, subissent.
Alors que « Des jours sans fin » est un roman épique, qui traverse les turbulences des différentes guerres qui ont secoué la création des États-Unis, « Des milliers de lune » est beaucoup plus intimiste. Winona nous raconte l'amour de sa famille d'adoption tout en ayant des réminiscences de sa famille Lakota, avec sa mère qui était considérée comme une grande guerrière par son peuple. Elle est prise entre deux cultures. Celle des Blancs ne l'acceptant pas comme être à part entière.
J'ai beaucoup aimé ces deux romans, ce dernier nous apportant la vision de la petite indienne arrachée aux siens et qui doit faire son chemin dans ce nouveau monde que l'homme blanc à créer.
Bien que « Des milliers de lunes » puisse se lire indépendamment de « Des jours sans fin » j'ai pris grand plaisir à suivre les aventures de tous ces héros fort attachant et courageux d'une seule traite.
Merci à Babelio et aux éditions Joelle Losfeld pour cette avant-première qui sort le 19 août...



Commenter  J’apprécie          375
Un western sans John Wayne, est-ce encore un western ? Réponse : c'est encore mieux que ça !
Après la Guerre de Sécession, Winona, jeune survivante de la tribu des Lakotas, a été recueillie par un couple d'Unionistes qui ont veillé à lui dispenser une éducation éclairée. Vers l'âge de 17 ans, elle se fait méchamment agresser (mais par qui ?), et vu qu'elle n'est qu'une Indienne -et donc pas considérée comme une citoyenne des Etats Unis, puisque "impossible à civiliser"-, la loi ne peut rien pour elle. Qu'à cela ne tienne, nécessité n'a pas de loi non plus quand on s'appelle Winona et qu'on recherche la vérité.
Attention, on n'est pas dans une histoire de vengeance, c'est beaucoup plus subtil que cela. Et le Tennessee des années 1870 est encore plus terrible que le Texas de John Wayne : misère, violence, racisme y règnent. Pourtant, ce roman n'a rien de plombant ; au contraire, il est d'une légèreté exquise grâce à l'écriture éthérée de Sebastian Barry, d'une grande douceur, même quand il raconte des choses affreuses. Faisant preuve d'une maîtrise impressionnante, il réussit parfaitement à insuffler de la poésie, de la fantaisie, de l'amour et de la lumière, dans un genre habituellement testostéroné, et sans rien lui enlever de sa rudesse, ni sombrer dans la mièvrerie.
J'ai beaucoup aimé Winona, toujours prompte à enfiler son pantalon, à dégainer son couteau et à enfourcher son mulet pour partir dans des aventures qui la dépassent, à la fois naïve et maligne, la tête remplie de rêves dorés où sa guerrière de mère lui apparaît, et observant son époque avec discernement : "Les hommes blancs ne connaissent pas de belles histoires, ils n'ont que des histoires terribles dont ils aimeraient qu'elles soient différentes." Elle m'a plu, cette gamine ancrée dans la Nature, errant parmi les esprits de son peuple décimé, et cependant épanouie au sein de sa drôle de famille d'adoption. Et d'ailleurs, j'ai adoré ces hommes qui veillent affectueusement sur elle (et qui étaient les sujets du précédent roman de Barry, "Des jours sans fin", que je n'ai pas lu, mais que j'ai hâte de me procurer).
C'est donc un roman envoutant, tout en finesse et délicatesse, que je vous invite à découvrir à votre tour (même en imaginant John Wayne dans le rôle de l'avocat Briscoe !).

Je remercie vivement Babelio et les Editions Joëlle Losfeld pour ce bel envoi.
Commenter  J’apprécie          348
Cela faisait longtemps que j'avais coché Des jours sans fin parmi les livres qu'il me fallait lire. Et finalement, ma découverte de Sebastian Barry aura débuté avec Des milliers de lunes, traduit par Laetitia Devaux. Pas vraiment grave puisque même en se suivant, ils peuvent être lus indépendamment.

Si la guerre de Sécession est bien terminée, ses traces sont encore bien présentes dans les ex-bastions confédérés, où l'affranchissement des noirs est davantage dans les textes que dans les faits, et où les Indiens restent des sous-citoyens que la loi ne protège de rien.

Réfugiée à Paris dans le Tennessee, la jeune Winona - indienne Iakota séparée des siens et adoptée par John et Thomas qui partagent un peu de leur amour marginal avec elle - participe aux travaux de la ferme Magan. Avec Tennyson et sa soeur Rosalee, jeunes noirs affranchis, ils tentent de survivre en attendant des jours meilleurs, sans trop se faire remarquer.

C'est sans compter sur Jas Jonski, amoureux éconduit de Winona dont la frustration va déclencher le drame et conduire à un enchaînement de vengeance d'autant plus aveugle qu'elle fera remonter tous les relents raciaux de la défaite non digérée.

Des Milliers de lunes est une belle réussite, flirtant constamment entre l'émotion, le drame, l'histoire et le western sans jamais se perdre entre ces genres, dans un équilibre dû à la seule écriture sensible de Barry.

Et parallèlement, Barry creuse le portrait de son héroïne en pleine interrogation sur ses racines, son peuple et son identité. Et donc forcément sur sa place : là-bas où l'on a concédé quelques terres aux Iakotas mais où elle n'a plus de repères, ou ici, un endroit où nul ne l'attend.

C'est à la fois touchant, parfois un peu candide, mais assurément beau et suffisamment émouvant pour donner envie de lire le précédent, comme un jour la suite qui ne manquera pas de venir !
Commenter  J’apprécie          330




Lecteurs (226) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz de la Saint-Patrick

Qui est Saint-Patrick?

Le saint patron de l’Irlande
Le saint-patron des brasseurs

8 questions
251 lecteurs ont répondu
Thèmes : fêtes , irlandais , irlande , bière , barCréer un quiz sur ce livre

{* *}