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Critique de traversay


Sa prose rugueuse et élégante, qui s'enroule parfois dans des phrases interminables, à la James Joyce, le prouve indéniablement : Sebastian Barry est un écrivain irlandais pur malt. L'homme provisoire raconte une triste histoire, celle d'un homme qui fuit, est incapable de prendre ses responsabilités et se réfugie dans l'alcool. D'une indépendance à une autre, de l'Irlande des années 20 au Ghana des années 50, la trajectoire de Jack suit une ligne brisée. Quand les remords arrivent, le sentiment d'avoir gâché deux vies, la sienne et celle de son épouse Mai, il est déjà trop tard. Jack est un homme ordinaire, qui échappe miraculeusement à la mort pendant la deuxième guerre mondiale mais qui ne voit pas que son couple se désintègre au fur et à mesure. Trop d'alcool, trop d'absences, trop de faiblesse. Jack n'est pas un salaud, mais il n'a pas en lui la volonté ni la lucidité de protéger celle qu'il aime par-dessus tout et dont il refuse de voir les démons -alcoolisme également, dépression, tendances suicidaires- qui la rongent de l'intérieur. le roman est parfois complexe à suivre dans sa construction qui chahute la chronologie. Il manque surtout la voix de May qui n'est vue que par les yeux de son époux. Mais le récit est prenant dans cette lente et inéluctable déchéance. Au soir d'une vie, ne demeurent plus que la détresse et des regrets éternels.
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