Basculements

À production locale, décisions locales.

Il ne s'agit en aucun cas de proposer un modèle, mais simplement d'ouvrir les imaginaires en tentant une hypothèse de politique non étatique postcapitaliste.

En finir avec le capitalisme, ce n’est ni encadrer le marché ni abolir la propriété privée des moyens de production. C'est briser la logique de la valeur, qui ramène tout à de pures quantités et exige que l'argent investi se transforme en davantage d’argent.

De fait, le basculement hors de la tyrannie marchande doit se concevoir non selon la classique perspective d'une réappropriation et d'une collectivisation des moyens de production, mais d'abord comme un véritable démantèlement de l'actuel système productif-destructif, dont l'existence même ne tient qu'à l'exigence de valorisation de la valeur. 

La pandémie a entraîné un basculement dans une situation inédite et imprévue. On peut plus d'un an auparavant, Le soulèvement des Gilets jaunes avaient déjà suscité une immense surprise et amorcer des dynamiques jusque-là tenues pour inenvisageables ; et cela n'est pas moins vrai du cycle planétaire des insurrections de l'année 2019. Lorsque la réalité se met à dépasser avec une telle fréquence ce que l'on s'autorise à imaginer, c’est qu’on est entré dans une période de très grande instabilité, dans laquelle la gamme des possibles est bien plus ouverte qu'on ne le croit. C'est dans cet brèche des possibles élargies que l'on souhaite s'engouffrer. C'est indispensable, si l'on veut avoir la moindre chance d'être à la hauteur de la puissance d'avertissement de la situation actuelle. Car s'il est vrai que la Covid-19 est une maladie du Capitalocène, alors il y a quelque raison de pousser l'ouverture des possibles au-delà du capitalisme lui-même.