Le monde post-capitaliste sera tout sauf UN.
Le peuple qui se soulève aujourd’hui et qui est bien décidé à ne plus s’en laisser conter, c’est toutes celles et tous ceux qui, dans l’esprit dérangé des élites qui prétendent nous gouverner, ne sont rien.
Le capitalisme vert et le développement durable sont les labels rassurants qui tentent de convaincre l’opinion qu’on pourra surmonter les problèmes climatiques et écologiques en les transformant en nouveaux marchés, sans rien changer à la logique qui les a produits.
La collapsologie unifie les scénarios, alors qu’il est crucial de les pluraliser.
Dans un mode débarrassé du productivisme capitaliste, ce qui est pertinent de produire n’est rien d’autre que ce qui est collectivement défini comme tel, à travers les décisions assumées par les assemblées concernées.
Au total, le choix est assez simple, du moins à énoncer : la croissance ou le climat. Mais la croissance n’est elle-même que l’expression d’un impératif constitutif du capitalisme ; et tant que celui-ci continuera de prévaloir, la catastrophe climatique et biosphérique ne pourra que s’approfondir.
Concrètement, on peut estimer qu’environ la moitié des activités économiques actuellement réalisées sous l’emprise du productivisme capitaliste correspond à des tâches à la fois nuisibles et humainement dépourvues de toute pertinence.
La question est donc aujourd’hui de savoir si l’humanité parviendra à se débarrasser du capitalisme avant que celui-ci ne se débarrasse d’elle.
Une véritable irruption populaire a fait vaciller le pouvoir.
Et là où beaucoup s’affligeaient de ne voir que le marécage stagnant d’une majorité dite silencieuse et passive ont surgit mille torrents impétueux et imprévisibles, qui sortent de leur cours, ouvrent des voies inimaginables il y a un mois encore, renversent tout sur leur passage et, malgré quelques dévoiements initiaux, démontrent une maturité et une intelligence collective impressionnante.