Le vouvoiement s'est à nouveau immiscé entre nous. Comme une barrière invisible. Comme un retour en arrière. Mon coeur se serre. il veut prendreses distances avec moi, tirer un trait sur ce qui s'est passé. Faire comme si de rien n'était...
Le seul voyage qu'on regrette est celui qu'on n'ose pas.
- Je cultive des sapins.
Ah bah oui, que je suis bête ! Nous sommes dans un téléfilm de Noël. Le mec, c'est logique, il a un métier de saison. Vendeur de pains d'épices, de guirlandes ou de jouets. S'il était huissier ou éboueur, cela ferait clairement moins rêver la ménagère de cinquante ans.
Il n'y a pas de hasard. [...] Il n'y a que des rencontres.
A sa fille, il n'offre qu'un visage aimant, souriant. Je devine qu'il lui tait sa douleur, et ses doutes. En cet instant, son armure se fend, et je me retiens d'aller le prendre dans mes bras pour le consoler. La peur qu'il me rejette violemment m'empêche de me lever.
Je parie que votre héros est aussi un type parfait, s'agace t-il. Drôle, gentil, toujours de bonne humeur, pas un mot plus haut que l'autre. Un gentleman auprès de la gente féminine, un père en or, présent pour ses gosses. Je suis loin de correspondre au rôle.
Je suis dans un p... de téléfilm de Noël, incapable de lâcher la flopée de jurons qui m'aurait pourtant soulagée. Les voix d'Amy et d'Aidan se mêlent et semblent soudain lointaines. J'ai basculé de l'autre côté de l'écran. Oh, nom d'un père Noël.