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Citations sur Un château à Ipanema (9)

Son regard se posa sur le "morro" de Cantagalo, à l'opposé, et pour la première fois elle remarqua la présence de petites maisons miséreuses qui avaient poussé sur le flanc de la colline. Une, deux, trois, beaucoup. Un tas de pauvres qui s'amoncelaient si près de son luxueux appartement. Comment cela était-il possible, comment avait-elle fait pour ne pas se rendre compte de cette invasion ? Et que faisaient les autorités, qu'attendaient-elles pour mettre un terme à tout cela ? Rio était une ville impossible, sans hiérarchie, sans ordre, sans solutions.
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Quand elle assaisonnait la salade, elle avait le temps de chanter deux fois "frère Jacques" avant de redresser la bouteille d'huile d'olive.
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Le fait d’avoir accès à toutes ces informations était extrêmement gratifiant. Il suffisait à Estela d’entendre le générique de TV Mulher pour qu’elle se sente d’emblée émancipée. Elle en venait même à faire du féminisme appliqué chez elle, comme lorsqu’elle avait demandé à Tavinho de faire la vaisselle les jours où Dalvanise ne travaillait pas. Il s’y plia une fois.
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Elle avait été une grande comédienne, en son temps. Elle avait été vénérée par des hommes portant monocle qui se pinçaient la moustache lorsqu’on les présentait. « Pietra… », disaient-ils d’un ton qui transformait son prénom en véritable déclaration d’amour. Ceux qui l’avaient admirée et ceux qui l’avaient jalousée s’accordaient à dire que sa jeunesse n’avait été qu’un long cortège d’hommes transis, d’éloges de la critique, de bouquets toujours plus nombreux que les vases qu’elle possédait, et de bouteilles de champagne, parfois plusieurs par jour. Mais ce n’était pas ainsi que Pietra voyait les choses. À ses yeux, les meilleurs moments de son existence, ç’avait été d’être Juliette et de rendre l’âme, fidèle à Roméo pour le restant de l’éternité ; d’être Marguerite et de quitter ce monde entourée de camélias ou encore d’être Jeanne, de remporter des batailles et de mourir en martyre (elle mourut beaucoup au long de sa carrière).
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À ses yeux, apprendre à lire des partitions, à déclamer des vers ou à peindre des idéogrammes, ça ne rimait à rien. Tout changea le jour de ses quatorze ans, lorsqu’elle alla au théâtre pour la première fois de sa vie. Une pièce jouée dans l’un des plus grands théâtres de la ville, le Lyrique. Un édifice aux porches voûtés, aux murs intérieurs recouverts de gigantesques glaces, où mille quatre cents personnes attendaient que le rideau de velours rouge se lève. Des femmes secouaient leurs éventails, d’autres relevaient leurs jumelles, un jeune noir en frac vendait des cacahuètes, des hommes tendaient le cou derrière des chapeaux à plume. Tout cela, ce fut avant le début de la pièce. Car, au lever de rideau, tout disparut.
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En ces temps, les appareils photo étaient rares, et les caméras étaient des objets qui par définition n’appartenaient qu’à d’autres, de sorte que l’ampleur des tempêtes et des vagues qu’elles soulevaient ne dépendait que du bagout et de la mémoire des gens. On racontait que l’océan avalait des maisons, que le vent emportait des chariots et que la pluie ne cessait qu’après avoir fait déborder la lagune. Que la foudre abattait les arbres, que les arbres abattaient les murs et que la nuit tombait à midi. Il n’y avait plus d’éclairage public, et les habitants du quartier passaient leur après-midi à la lueur des bougies, inventant des histoires afin d’étouffer les bruits qui leur parvenaient de l’extérieur. Ipanema se transformait en quartier fantôme avec ses rues désertes, ses violents éclairs et ses volets qui claquaient.
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Il arrivait qu’une vieille s’interrompe dans son tricot pour préciser que ce n’était pas tout à fait vrai, que les souvenirs fantastiques de ses contemporains n’étaient que le fruit des mirages de la mémoire et des dérapages de la raison. Cet homme était grand, soit, mais pas à ce point, à en croire sa mère qui jadis habitait dans le coin et connaissait tous ceux qui y avaient vécu.
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Chaque journée devint une journée de plus à Rio, avec ses va-et-vient incessants, ses bruits de travaux et ses silences de sacristie, ses parfums appétissants et ses odeurs moins ragoûtantes, les enfants qui jouaient comme si le temps n’existait pas, et cette blonde qui souriait au noir à la jambe difforme. Qui pressait le pas, évitant les pelures de fruits et les petits tas marronnasses dont il valait mieux ne pas imaginer l’origine.
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La mélancolie arrivait avec l’âge mûr, et les géants de la famille annulaient alors leurs parties de jeu de boules pour s’abandonner à leur canapé, qu’ils ne quittaient que pour leur cercueil. Mais son pauvre petit Johan était en pleine croissance : il avait encore toute sa vie devant lui.
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