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Critique de ramettes


Ce qui fait le charme et la spécificité dans les deux romans de Martha Batalha que j'ai lu, c'est la façon de traiter les personnages. Nous avons une narration avec des personnages qui arrivent et qui sont présentés, quand cette partie de l'histoire arrive à une certaine conclusion nous avons alors un chapitre qui est consacré à ce personnage avec toute sa biographie ou presque et elle raccroche le wagon de l'histoire qui nous occupe à ce moment de l'intrigue. Ainsi chaque personnage devient u personnage important. Cela va de la maîtresse de maison à l'employée de maison. Elle va même chercher des personnages qu'on a perdus de vu à un certain moment. Il y a une certaines déstructuration du temps dans cette construction narrative.

Martha Batalha semble très attachée à l'histoire du Brésil mais en partant des changements dans le quartier, la famille, la maison. On voit ainsi l'évolution des moeurs et de l'architecture. Elle montre aussi qu'un quartier c'est aussi des amis pour la vie. L'un des personnage va même jusqu'à faire un "état des lieux" des contrées les plus perdues pour mieux se reconstruire grâce aux rencontres. La roue de la vie a beau tourner il semble qu'il y a comme des boucles qui se créent tant que tout n'est pas résolu.

On trouve dans ce roman la vie de certaines femmes et leurs particularités selon leurs milieux sociaux, avec les évolutions des temps modernes. La télévision brésilienne semble avoir évolué avec elles. On va voir dans les années 70-80 le langage changer et elles entendent parler d'émancipation, on leur parle de sexualité. On est dans un monde patriarcal avec un rejet de l'homosexualité ce qui va compliquer la vie de certains personnages. On a par exemple un père qui martèle semaine après semaine que tous ceux qui passent à la télévision sont des pédales ce qui n'est pas sans conséquences. On est dans la souffrance, le déni, les excès. l'alcoolisme et la violence sont aussi présents. La prostitution aussi fait parti du paysage urbain avec ses quartiers et l'hypocrisie. On a d'un côté la modernité et de l'autre les traditions et les croyances qui ont la dent dur, notamment en ce qui concerne les envoûtements et les mondes des morts.



On va passer d'une femme à l'autre, d'un homme à l'autre dans un enchaînement qui n'est pas toujours un passage de relais mais presque. On a une fresque historique qui nous montre les hauts et les bas des gens qu'on pourrait croire "privilégiés". Les rivalités entre les femmes ne sont pas toujours celles qu'on croit... Dans ce roman il y a assez peu de solidarité entre les femmes. On est dans l'idée de "royaume" où chacune veut régner sur leur château intérieur.

La musique, la vie sociale, les vêtements, la cuisine, les intérieurs impeccables, les relations intimes, ils sont dans la recherche de la perfection et de la satisfaction. On a des sortes de travelling de l'extérieur vers l'intérieur et inversement.

Il y a beaucoup de moments forts et souvent liés à la souffrance, morale ou physique. Beaucoup d'émotions... c'est parfois viscéral et parfois psychique. Cela peut venir de l'extérieur mais aussi de l'intérieur.[...]
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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