En 1735, le père de Solis débarque avec ses frères, leurs femmes et une ribambelle de neveux à Santo Domingo de Palenque. A la recherche de terres à cultiver, la famille s’égaille dans la forêt… et tombe sur des « maisons de pierre », manifestement abandonnées depuis longtemps. Incrédules, ils viennent de pénétrer, les premiers, sur l’un des plus fabuleux sites mayas.
Del Rìo suit à la lettre les instructions royales, décrivant et mesurant les monuments, prélevant le plus possible d'échantillons. Il arrache ici une tête en stuc, là un panneau en calcaire sculpté de glyphes. Plus loin, il rend bancal un trône de pierre en prélevant un de ses pieds sculptés. Il mutile une inscription modelée en stuc en faisant sauter les glyphes les mieux conservés. il fait des trous ici et là dans les pièces des édifices du palais, dans les temples et, à plusieurs reprises, découvre des offrandes de poteries et d'armes de pierre. Les produits de ce saccage sont envoyés au Cabinet royal d'histoire naturelle à Madrid.
Chapitre II : Artistes et aventuriers
Les Lacandons vénèrent les ruines de leurs ancêtres, qu'ils considèrent comme la résidence des dieux, et s'y rendent régulièrement pour déposer des offrandes, brûler de l'encens et prier. Mais ils refusent généralement d'emmener les Blancs dans ces lieux sacrés que sont les "tuns" (les "pierres", ainsi qu'ils désignent simplement leurs ruines). Ils font cependant une exception pour Giles Healey qu'ils connaissent bien, et qui leur apporte les "bienfaits" de la civilisation : fusils de chasse et munitions, vêtements, nourriture et remèdes.