Citations sur La scupture flamboyante : En Limousin, Guyenne, Quercy (1)
La Sainte Madeleine du Puy-Jobert
Conservée dans une collection privée de la Geneytouse, la Sainte Madeleine, dite du Puy-Jobert, pourrait être le témoin de ces maladreries qui quadrillaient le diocèse de Limoges : 48 établissements y ont été recensés 212 parmi lesquels on relève Limoges (chapelle Sainte-Marie-Magdelaine citée en 1475), Nontron (maladrerie de Sainte-Madeleine 1488), Aixe (maladrerie de Sainte-Madelaine 1492).
À Saint-Junien, un autel de Sainte Madelaine est fondé dans la collégiale en 1492.
Il semble bien que la Sainte du Puy-Jobert se rattache à la même série de fondations. Curieusement, l’année 1492 marque un point culminant dans le culte magdalénien: c’est alors que des religieuses pénitentes de Sainte-Madeleine s’établissent à Paris avec la protection de Charles VIII 214; d’ailleurs, le même phénomène est sensible en Allemagne où la Sainte Madeleine de Münnerstadt (musée de Munich), oeuvre célèbre de Riemenschneider, est précisément datée de 1492.
En tout cas, le développement simultané de ce culte s’accompagne d’un type iconographique commun: le Ravissement de la Madeleine à la Sainte-Baume.
Le visage encadré de deux longs bandeaux de cheveux descendant sur les épaules, la pénitente du Puy-Jobert est élégamment vêtue d’une robe plissée, avec ceinture à chaînette, et d’un manteau doublé d’une pelisse à pointes de diamant (h: 1,24 m). Il s’agit d’un traitement de la fourrure assez spécifique du Limousin (cf. Donzenac, Carennac). Les mains brisées devaient soutenir le phylactère déroulé par deux anges acolytes qui participent au « Ravissement ».
Sur le phylactère s’inscrit la fameuse maxime de la Sainte-Baume :
« Ne desperetis, "os qui peccare soletis
Exemploque meo, "os reparate Deo »,
c’est-à-dire :
Ne désespérez pas, pécheurs endurcis,
Mais imitez-moi et faites pénitence devant Dieu.