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Citations sur Des garçons d'avenir (6)

Comme frappé de suffocation, je me dis que telle serait ma vie maintenant, non plus l’existence paisible et souvent superficielle des étudiants universitaires, mais un effort quotidien pour résister à la peur, la masquer du mieux possible alors que tout en moi, muscles, entrailles, pensées, se tordrait, renâclerait, se révulserait, je compris que seule l’horreur m’attendait dans les semaines, les mois peut être les années à venir
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Si je devais regretter un jour quelque chose de la guerre, ce seraient cette proximité de vues, la camaraderie, la sensation de découvrir le monde et d'appartenir à un tout. (page 137/138)
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...elle griffait sans même sans rendre compte, sans établir de distinction entre les lâches qui abandonnaient leurs animaux, ceux qui les maltraitaient et les autres. J'avais remarqué la veille, au dîner, que la domestique ne lui présentait pas le plat de viande, et je lui demandai si elle avait pour habitude de ne pas en manger. Bien sûr, jeta-telle, comment pourrait-elle regarder dans les yeux veaux, vaches, moutons, poules et autres cochons, l'estomac plein de leurs semblables ?
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...je finis par lui raconter les plaies béantes, abyssales, privant les visages de nez, de bouche, de mâchoires, et nous obligeant à injecter aux blessés de l'eau et du café par une sonde placée dans l'oesophage, les yeux effarés, les mains resserrées sur mes poignets avec la force de la peur, les corps souillés de sang, de terre et de merde, les corps projetés en l'air, coupés en deux, déchiquetés, les corps en putréfaction mêlés à la boue du parapet, les corps sur lesquels les soldats marchaient, les enfonçant davantage dans la terre, les corps grouillant d'asticots et de mouches...
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son royaume, ce territoire que chacun d'entre nous possède au fond de lui, je le savais désormais, et qui oriente le destin, devenant rêve parmi les rêves, rêve suprême à retrouver, à atteindre dans un monde qui, souvent, n'a pas de place pour lui. (page 220)
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Nous parlions aussi du patron qui, depuis notre arrivée à Stainville, affichait une étrange attitude : il enfilait parfois un burnous rouge que lui avait offert un confrère servant chez les spahis et nous demandait s'il ne lui donnait pas belle allure. En vérité, c'était surtout moi qu'il interrogeait : pour une mystérieuse raison, il m'avait brusquement pris en affection [...] ; il me confia que le burnous des spahis, il en était certain, le protégeait contre les mauvaises influences et le danger, une idée originale, pensai-je, l'armée français ayant justement abandonné la couleur garance parce qu'elle attirait l'attention de l'ennemi. Et puis, expliquait-il, il avait le bleu en horreur, c'était une couleur fausse, à ses dires, une couleur hypocrite. - Vous ne croyez pas, Bonnefous ? Je répondais qu'avec la boue et la saleté nos vêtement n'avaient plus de bleu que le souvenir. C'était la terre qu'ils rappelaient maintenant, pas le ciel. Vous voyez bien que le bleu est faux ! commentait-il. Il se travestit !
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