AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jamiK


jamiK
03 février 2022
Gros coup de coeur !
Le traitement est très original, cette bande dessinée mêle montage photos, illustrations dans des styles très différents, et même des bricolages, sculptures d'objets de rebut à la façon de Christian Voltz, il y a un peu de Tim Burton, et parfois on revient à un dessin très réaliste.
2044, on ouvre la malle d'un père récemment décédé et on y découvre un carnet de notes. C'est raconté comme une suite de rubrique, chacune est dédicacée pour une personne, certains destinataires reviennent sporadiquement, c'est entre le roman épistolaire et des notes d'impressions, de réflexions sur le monde, la vie...
Toutes les lettres sont mélangées, dans le temps, on va de la fin des années 1980 à 2047 mais la plupart tourne autour de la période 2015-2025. L'histoire se monte par bribes, comme un puzzle, avec en toile de fond le réchauffement climatique, la pollution, l'agonie de l'humanité et de la planète, chaque récit est une suite de réflexions, d'instantanés, des bribes d'histoires, autour de rencontres, de réflexions sur un article de journal, une discussion, une lecture, un film… Cet ensemble d'impromptus nous met face à nous même, ce sont des notes que chacun de nous aurait pu écrire, du moins jusqu'en 2021. La fin, on la connait, et c'est le lien entre la réalité d'aujourd'hui et ce qu'il nous donne à entrevoir des années 2040 qui est vertigineux et tellement réaliste, parce que le constat est dur : le moment où ça dérape est déjà passé.
Avec ces petits bouts de ferraille, ces photos truquées, ces petites taches d'encres, ces réflexions souvent anodines, l'auteur semble lancer un SOS terrible pour notre planète. C'est un récit écologique sans militantisme apparent, pas d'explications, juste une manière d'ouvrir les yeux, de la poésie qui a des choses à dire.
Cette bande dessinée, par son étrangeté, nous retient pour mieux nous secouer, c'est beau et horrible à la fois. À lire et à relire, jusqu'en 2047, parce qu'après…
Commenter  J’apprécie          401



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}