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Critique de Cigale17


Fleur et Julius, des jumeaux d'une douzaine d'années, passent leurs vacances en montagne, dans une ferme isolée, chez Mamilia, leur grand-mère maternelle, célibataire et heureuse de l'être. En fauteuil roulant depuis un accident, elle est restée extrêmement autonome malgré son handicap. Les jumeaux sont très différents. Fleur est vive, aventureuse et pleine de joie de vivre. Julius se révèle plus raisonnable et souvent angoissé. Et puis le monde est injuste : Fleur a une vessie riquiqui qui l'oblige à se lever la nuit, dans le noir, dans le froid, à quitter la chambre et la chaleur confortable de l'étage pour rejoindre la salle de bains, en bas, sans bruit pour ne réveiller personne… Une nuit, elle voit par la fenêtre une lueur qui se déplace, là-bas, à l'orée du bois tout proche, une lueur qui disparaît, reparaît, pour disparaître enfin. Que va faire Fleur ? Remonter au chaud dans son lit ? S'habiller et aller voir ce qui se passe dans le bois ?
***
Sandrine Beau, dans ce roman de 127 pages, met en scène ces deux enfants au tout début de leur adolescence. Un narrateur à la troisième personne nous emmène sur leurs traces et nous voyons tantôt par les yeux de Fleur, tantôt par ceux de Julius. Une petite particularité : quand on change de focalisation, on remonte très légèrement en arrière et on revoit la fin de la scène précédente avec les yeux du nouveau personnage. le même procédé sera employé plus tard avec la grand-mère. Peur dans la neige est un thriller plutôt qu'un roman policier comme l'annonce la quatrième de couverture. En effet, la police intervient à la toute fin et il n'y a pas d'enquête proprement dite. Les enfants de la classe de CM1/CM2 qui l'ont lu l'an dernier dans le cadre du prix des Incorruptibles avaient bien accroché. Pour la lectrice que je suis, plus que la trame elle-même, ce sont les éléments périphériques qui présentent le réel intérêt : le handicap de la grand-mère qui vit seule, la perte d'emploi du père des enfants, les petits boulots de la mère, la chute dans la pauvreté qui explique et justifie le geste de Fleur, etc., parce qu'ils permettent d'aborder différent sujets. La plupart des questions sont venues des enfants, spontanément. L'existence de la « pièce muette » dans cette ferme située près de la frontière suisse permet à l'autrice d'évoquer Anne Franck et ses propres ancêtres « passeurs » de familles juives, mais aussi d'homosexuels et de tziganes. D'ailleurs, si la dédicace en début de roman s'adresse aux amis, celle de la fin est destinée aux Justes parmi les Nations et aux gens qui continuent à aider ceux « qui fuient un enfer ». Un bon petit roman que je conseille aux 8-12 ans malgré le final où tout, mais alors vraiment tout s'arrange.
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