Beaux Arts Magazine, n°415 janvier 2019

...avec Vasarely, le tableau est tour à tour un vaisseau spatial, une machine à téléporter et un moyen de communication avec les dimensions suprasensibles...

C’est historique : pour la première fois, l’État accède à une demande de restitution du patrimoine africain. Après des décennies à ignorer le problème, la décision a été prise dans la foulée de la remise du rapport très engagé de deux universitaires. Que va-t-il se passer désormais ?

On oublie souvent de dire que la Chine est devenue en quatre ans le premier marché de l’art au monde, devant les États-Unis. L’expansion artistique de Shanghai n’en est ainsi sans doute qu’à à ses débuts. Nombreux sont d’ailleurs les autres galeristes qui envisagent sérieusement de s’y installer (comme Almine Rech). Shanghai bientôt devant Hong Kong ?

Les dessins de Pouchkine à Paris
Les grands maîtres du dessin, de Dürer à Malevitch. Deux cents feuilles issues de la collection du musée Pouchkine de Moscou, constituée en partie grâce aux nationalisations postrévolutionnaires, arrivent exceptionnellement à Paris cet hiver.
Paris Fondation Custodia du 2 février au 12 mai 2019

Bref, quand on arrête de discuter des œuvres, quand les critères de jugement s’enfoncent dans le flou, c’est le fluo qui gagne et la verroterie clinquante qui remplace le saphir.

Le bon goût est-il ringard ? La critique d’art est-elle une vieillerie suspecte ? À voir le succès de Banksy ou de Jeff Koons, une chose est sûre : il devient urgent de lire Laurent de Sutter.

Brut de culture
Résultat d’une collaboration entre les six entreprises de l’audiovisuel public français - Arte, France Médias Monde, France Télévisions, l’INA, Radio France et TV5 Monde -, Culture Prime (dit aussi Culture) est un média culturel d’un type nouveau sur Facebook. Dans la lignée de Brut, qui donne des éclairages sur l’actualité en quelques secondes, Culture Prime publie chaque jour plusieurs vidéos courtes et dynamiques sur différents sujets. Un format très agréable et efficace pour les scrollers compulsifs, qui, en une minute, peuvent glaner dix infos insolites sur Oscar Wilde ou encore visionner un extrait de la dernière création du Ballet royal de Suède.
Culture Prime à suivre sur Facebook

Révélations sur les origines de l’art
Une découverte bouleverse nos certitudes sur les origines de l’art.
Une peinture représentant, entre autres, un gros animal, probablement un bœuf sauvage, ornant une grotte de Bornéo remonterait à quarante mille ans (soit cinq mille ans avant la peinture du rhinocéros découverte dans la grotte Chauvet, en Ardèche), selon les résultats d’une étude publiée dans la revue Nature par une équipe australo-indonésienne. Elle devient ainsi «la plus ancienne œuvre figurative connue» et confirme que l’art rupestre n’est pas une invention purement européenne, mais qu’il s’est développé à peu près en même temps aux deux extrémités du globe.

Hammershøi, peintre de la solitude
Une palette restreinte à des tonalités brunes ou grises, une inspiration
limitée à l’étroit cercle familial : aussi taciturne fût-il, le Danois Vilhelm Hammershøi (1864-1916) a laissé un oeuvre d’une froideur incomparable
et pourtant ô combien fascinant par son caractère intimiste. Totalement imperméable aux modes et aux influences de son temps, Hammershøi ignore tout autant la tradition du paysagisme danois que celle de l’impressionnisme, qu’il a pourtant découvert à Paris. Un maître nordique souvent comparé aux autres grands solitaires de la peinture, Vermeer ou Hopper, et dont les symbolistes ont raffolé.

La véritable révélation aura lieu l’année suivante au coeur du Luberon. Quand Vasarely découvre les jeux d’optique engendrés par les contrastes violents entre ombre et lumière que seul le soleil de Provence peut faire naître, c’est l’illumination. «Villes et villages méridionaux dévorés par un soleil implacable m’ont révélé une perspective contradictoire. Jamais l’oeil n’y réussit à identifier l’appartenance d’une ombre ou d’un pan de mur : pleins et vides se confondent, formes et fonds alternent.» Nul hasard si, dans les années 1970, il installe son oeuvre entre les murs antiques du château de Gordes, sous le regard bienveillant de Madame Pompidou : il doit beaucoup à ce site.