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Critique de hanyrhauz


Pour de nombreux lecteurs, l'imaginaire de la maison close est celui De Maupassant : de Boule-de-Suif à la Maison Tellier. Les maisons de tolérance étant interdites en France depuis la fin des années 40, il n'y a plus guère de littérature à ce sujet. Mais il y a des débats, qui reviennent régulièrement, avec leur lot de polémistes, moralistes et autres éditorialistes pour nous livrer leur avis sur la question : doit-on autoriser des bordels en France ?
Emma Becker est une écrivaine en immersion. Pendant 2 ans, elle s'est prostituée dans une maison close de Berlin. Mais pas n'importe laquelle. La Maison. Petite entreprise familiale où les filles sont travailleuses indépendantes, décident de leurs horaires, de leurs tenues et parfois même de leurs clients. La narratrice est arrivée dans ce lieu par défi après une conversation avec son amant, et elle y est restée 2 ans parce qu'elle y était bien.
C'est un lieu féminin où l'on accueille des hommes. Ce qui donne un livre sur les femmes bien plus que sur les hommes. Parce que si l'on connaît dans les grandes lignes ce pourquoi les hommes franchissent la porte, on connaît beaucoup moins ce qui se passe entre les passes.
Pas d'apologie béate de la prostitution, mais un récit très personnel, bien écrit (et pourtant il n'est pas si simple de parler de sexe pendant 300 pages sans tomber dans la vulgarité ou dans une forme de monotonie), et qui se lit avec passion. Mention spéciale pour les dernières pages, notamment quand Emma Becker s'imagine dans la peau d'un homme et ce qu'elle ferait alors dans la chambre. le tout est émaillé d'une bonne playlist qui accompagne parfaitement la lecture du roman.
La part belle est donnée à la sororité et c'est plaisant de lire des pages sur la prostitution écrites par une femme. Parce que ce sujet nous appartient tout autant et qu'il est temps de livrer un regard féminin et contemporain sur nos soeurs du pavé.
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