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Citations sur Outsiders. Etudes de sociologie de la déviance (25)

Au lieu de nous demander pourquoi les déviants veulent faire des choses qui sont réprouvées, nous ferions mieux de nous demander pourquoi ceux qui respectent les normes tout en ayant des tentations déviantes ne passent pas à l'acte.
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Est déviant non pas celui qui transgresse la norme mais celui dont on a intérêt à dire qu'il transgresse la norme.
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Tous les groupes sociaux instituent des normes et s'efforcent de les faire appliquer, au moins à certains moment et dans certaines circonstances. Les normes sociales définissent des situations et les modes de comportement appropriés à celles-ci : certaines actions sont prescrites (ce qui est "bien"), d'autres sont interdites (ce qui est "mal"). Quand un individu est supposé avoir transgressé une norme en vigueur, il peut se faire qu'il soit perçu comme un type particulier d'individu, auquel on ne peut faire confiance pour vivre selon les normes sur lesquelles s'accorde le groupe. Cet individu est considéré comme étranger au groupe [outsiders].
Mais l'individu qui est ainsi étiqueté comment étranger peut voire les choses autrement. Il se peut qu'il n'accepte pas la norme selon laquelle on le juge ou qu'il dénie à ceux qui le jugent la compétence ou la légitimité pour le faire. Il en découle un deuxième sens du terme : le transgresser peut estimer que ses juges sont étrangers à son univers.

Le double sens de "outsider", p. 25
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Le fait central en matière de déviance [est] que celle-ci est créée par la société. [...] Les groupes sociaux créent la déviance en instituant des normes dont la transgression constitue la déviance, en appliquant ces normes à certains individus et en les étiquetant comme des déviants [outsiders]. De ce point de vue, la déviance n'est pas une qualité de l'acte commis par une personne, mais plutôt une conséquence de l'application, par les autres, de normes et de sanctions à un "transgresseur". Le déviant est celui auquel cette étiquette a été appliquée avec succès et le comportement déviant est celui auquel la collectivité attache cette étiquette. (p. 32-33)
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La déviance est une propriété non du comportement lui-même, mais de l'interaction entre la personne qui commet l'acte et celles qui réagissent à cet acte.
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Ce n'est pas parce qu'une norme existe qu'elle est automatiquement en vigueur. On ne peut pas rendre compte de l'application des normes en invoquant la vigilance constante de quelque groupe abstrait.
[...]
Premièrement, il faut que quelqu'un prenne l'initiative de faire punir le présumé coupable ; faire appliquer une norme suppose donc un esprit d'entreprise et implique un entrepreneur. Deuxième, il faut que ceux qui souhaitent voir la norme appliquée attirent l'attention des autres sur l'infraction ; une fois rendue publique, celle-ci ne peut plus être négligée. [...] Troisièmement, il faut y trouver un avantage : c'est l'intérêt personnel qui pousse à prendre cette initiative.
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En bref, les individus apprennent à participer à une sous-culture organisée autour d'une activité déviante particulière.
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Mais il convient de faire quelques distinctions préliminaires. Les normes peuvent se présenter sous des formes très variées. Elles peuvent être édictées formellement par la loi : dans ce cas les forces de police de l'Etat peuvent être employées pour les faire respecter. Dans d'autres cas, elles représentent des accords informels, établis de fraîche date ou revêtus de l'autorité de l'âge et de la traduction; des sanctions informelles de diverses sortes sont utilisées pour faire respecter ce type de normes.
De même, la tâche de faire respecter les normes - que celles-ci aient la force de la loi ou de la tradition, ou qu'elles s'appuient simplement sur un consensus - peut incomber à un corps spécialisé, comme la police ou la commission déontologique d'une association professionnelle ; mais cette tâche peut aussi être l'affaire de tout un chacun, ou moins de tous les membres du groupe auxquels les normes sont censées s'appliquer.
Les nombreuses normes que nul ne cherche à faire appliquer n’ont qu’un rapport tout à fait superficiel avec le type de norme qui m’intéresse ici. Par exemple, les « Blue laws » figurent encore dans les codes bien qu’elles ne soient plus en vigueur depuis une centaine d’années. (Mais il est important de se souvenir qu’une loi tombée en désuétude peut être réactivée pour diverses raisons et retrouver toute sa force originelle, comme cela s’est passé récemment dans le Missouri pour les lois régissant l’ouverture des établissements commerciaux le dimanche.) Des normes informelles peuvent pareillement dépérir si on ne les fait pas appliquer. Je m’occuperai ici principalement de ce que l’on peut appeler les normes effectivement en usage, celles que des groupes maintiennent en vie par leurs efforts pour les faire respecter.
Enfin, le degré exact auquel un individu est étranger - aux deux sens du terme précédemment mentionnés - varie d’un cas à l’autre. De celui qui commet une infraction de la circulation ou de celui qui a un peu trop bu dans une soirée, nous pensons que c’est un individu somme toute pas très différent des autres, et nous traitons sa transgression avec tolérance. Mais nous estimons que le voleur est déjà moins semblable à nous et nous le punissons sévèrement. Quant aux crimes tels que le meurtre, le viol ou la sédition, ils caractérisent à nos yeux leurs auteurs comme de véritables étrangers à la collectivité.
De même, certains transgresseurs ne pensent pas avoir été injustement jugés. Celui qui a enfreint les règles de la circulation admet en général les règles qu’il a violées. Les alcooliques ont souvent une attitude ambivalente : tantôt ils estiment que ceux qui les jugent ne les comprennent pas, tantôt ils reconnaissent que l’ivresse chronique est néfaste. Certains déviants enfin, dont les homosexuels et les toxicomanes sont de bons exemples, élaborent quant à eux une idéologie systématique expliquant pourquoi ils sont dans le vrai et pourquoi ceux qui les désapprouvent et les punissent ont tort.
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La déviance [est] le produit d'une transaction effectuée entre un groupe social et un individu qui, aux yeux du groupe, a transgressé une norme. (p. 33)
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Ce ne sont pas les motivations déviantes qui conduisent au comportements déviants mais l'inverse, c'est le comportement déviant qui produit au fil du temps la motivation déviante.
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