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Citations sur Rien que l'amour : Poésies complètes (96)

Si loin de ton regard et de ta vie je ne retrouve plus les pas qui me conduisaient vers toi.
Je ne peux plus m'enfermer dans tes mains, ni dans ton sommeil.
Quelques lettres toujours pareilles vont de l'un à l'autre comme autant de géants sans voix.
Tu es pour mon cœur, pour ma bouche pour le pantin désarticulé de ma vie une brûlure toujours plus forte qui ne les réchauffe pas.
Je cherche en vain, sans jamais me rendre, à te connaître, à te reprendre.
Je ne sais même plus la place que tu tenais entre mes bras.
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C’est le pas cadencé sur les dalles éternelles
c'est le cri sans écho vers l'étoile de glace
c'est le cri vissé dans les gorges écarlates
la nuit
ses chemins sans poussière ses arbres jusqu'au ciel
ne blanchiront pas des touffes de femmes nues
Terre brisée de vagues terre sans vol d'oiseaux
le continent de ton coeur bat comme un filet d'eau
tu tournes moins vite autour du piège de ton cœur
pris lui-même dans la soie des étoiles

L'éventail d'une femme s'ouvre sur un lit
froissé par mille mains urgentes
sa tête coupée de baisers tombe
une hanche comme un sillon un soupir retenu par un fil
des bouches se nouent roulent sur leurs bords
avec le son que fait la nuit descendante
la lumière épuisée fait des bulles de jour
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Le vent fait sauter les étoiles hors des flaques
le vent debout poursuit sans relâche la terre
qui se replie à ses pieds comme une bête,
le vent fouille les maisons et part sans rien prendre.

Les arbres où champs et prés respirent sans fièvre
il faut leur enlever feuille par feuille
pour que l’automne puisse passer
avec ses convois blessés d’incendie.

C’est le moment où le couchant est plus vaste que la mer
sur un soleil que l’on peut toucher du regard.
C’est le moment où 1a nuit surprend les oiseaux
qui s’enfuient, encore éblouis de tout l’été.

La route soudain seule en pleine campagne
s’aperçoit qu’il faut choisir aux carrefours
et que le monde n’a plus assez de lumière
pour attendre les ruisseaux au passage des ponts.
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De mon enfance, je revois le couchant
s’étendre sur le plancher usé
et se replier lentement dans l’ombre
comme un épi trop lourd de blé.

Aux quatre coins du corps,
le coeur tire sur ses liens.
j’ai peur de vivre derrière ces vitres
tant elles sont béantes et vides.

Je ne respire pas plus qu’un objet.
Où sont les chemins descendus du soleil
vers l’après-midi si large de l’été ?
Au soir, on retrouvait les sources perdues.

Derrière les murs, plus vivantes en leur nudité
et renversées parmi leurs seins, les femmes
sont les plus belles blessures du monde
avec leur sexe, leur bouche et leurs yeux.

Au-dessus de la terre, il y a une chambre
où la solitude et le papier peint sont éternels.
Quand je n’y suis pas, des femmes de clarté
vont au-devant du jour ou de l’armoire

et, dès que je rentre, rejoignent mes yeux.
Gardiennes de secrets, elles revivent en moi
comme un buisson éperdu de printemps.
Le coeur s’enfonce dans le corps

tiède de pleurs, de plantes et de sources.
La voix n’a plus d’ombre, ni de retard
et monte comme une lame ensanglantée
de la terre entr’ouverte par le ciel.

Une grande amertume envahit la fenêtre
qui dénude le front avec un reste de jour
en y laissant la cicatrice des veines
et partout le rire jaillit des bouteilles.
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Il faut aller vite dans tous les sens
parce que partout autour de moi
Des femmes qui vont mourir se donnent
à des hommes dont la mort est pour demain
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A la recherche de la première étoile dans le ciel
je vais entre les murs
qui me tutoient.
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Une femme sous forme d'épaule nue
gagne froid dans son miroir
la buée de ses murmures de ses désirs insoumis
est plus fondante sur la vitre calcinée
Les oiseaux sont rentrés sous leurs ailes
la nuit ravage les coteaux du cœur
et le désastre sera plus cher aux pommettes du matin
les étoiles frôlent la terre de leurs antennes
des feuilles mortes vont et viennent aux cuisses des forêts
des baisers se parlent à voix basse
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Les mots ont été créés pour qu‘en fermant les yeux
je puisse venir à toi sans faire un mouvement.
Ta gorge s'éveille quand je l’appelle
d'une voix qui en connaît avant moi la forme.

Quand tu n'es pas a portée de mon regard,
quelques mots toujours pareils te remplacent.
Mais je puis aller jusqu’au bout de toi
sans en prononcer un seul.
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Dès que tu entres dans ma chambre
tu la fais se tourner vers le soleil
Le front sur toi de la plus faible lueur
a c'est tout le ciel qui t'enjambe.

pour que mes mains puissent te toucher
il faut qu’elles se fraient un passage
à travers les blés dans lesquels tu te tiens,
avec toute une journée de pollen sur la bouche.

Nue, tu te jettes dans ma nudité
comme par une fenêtre
au-delà de laquelle le monde n’est plus
qu'une affiche qui se débat dans le vent.

Tu ne peux pas aller plus loin que mon corps
qui est contre toi comme un mur.
Tu fermes les yeux pour mieux suivre les chemins
que ma caresse trace sous ta peau.
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L’espace est pris entre nos regards
et nous n’avons que quelques gestes à ébauche,
pour qu’il tombe â nos pieds sans faire plus de bruit
que la dernière goutte d’eau d’un orage sur la forêt

Tu es plus nue sous mes mains
que la pluie sur les tuiles,
qu’un feuillage dans le matin,
que les dents ensoleillant la bouche.

Des insectes s'écrasent en plein vol sous notre peau,
mes doigts ne cherchent pas à se protéger de la lumière
qui s’élève du fond de tes yeux
pour faire se lever dans les miens un jour insoutenable.

Le reste de notre vie se fige autour de nous
en hautes statues qui ne peuvent entrer
dans le cercle de silence et de joie
qui nous serre aux reins.
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