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Critique de pilyen


François Bégaudeau dans sa dernière livraison s'attaque à un sujet rebattu : la vie littéraire en France. L'écrivain, qui, en plus d'avoir une certaine verve dont il n'est pas avare médiatiquement, fourmille d'idées pour essayer d'être un peu novateur. "La politesse" se présente sous la forme d'une fantaisie en trois parties, allant du factuel d'un écrivain un peu connu à un récit de science fiction où il s'essaie à l'invention d'un monde sinon parfait mais défait au moins d'une marchandisation effrénée des vies en général et du livre en particulier.
Le livre débute par un mail datant de 2022. On lit, on est intrigué puis on oublie très vite car nous sommes embringués dans le quotidien d'un écrivain (peut être Bégaudeau lui même ). de foire du livre de Binic où les lecteurs cherchent désespérément Foënkinos en lycée de banlieue où les élèves font acte de présence mais n'ont surtout lu aucune ligne du monsieur qui leur fait face, la vie d'auteur n'est guère enviable. Personne ne le lit vraiment, surtout pas les attachés de presse ou culturels qui le reçoivent, ni les journalistes qui l'interrogent ni même les lecteurs qui viennent lui extorquer une dédicace. Alors, il fait acte de présence, fulminant intérieurement tout en renvoyant la balle le mieux qu'il peut. C'est drôle, mordant. Cela pourrait être répétitif mais l'oeil narquois de Bégaudeau sait varier les points de vue et prendre la bonne distance. Je me suis seulement demandé où était exactement l'auteur: au-dessus de la mêlée, observant le monde d'une vigie d'intelligence inatteignable ? Ou vraiment cet auteur désemparé par l'état culturel de notre pays ? Bizarrement, malgré l'évident mordant du texte, je pencherai pour la première idée, tellement un soupçon de suffisance pointe deci delà...
Dans la deuxième partie, le narrateur pète les plombs, refuse de continuer à jouer cette comédie et décide d'être totalement frontal avec ses interlocuteurs, mettant leurs faux semblants, leurs incohérences à nu. C'est un petit jeu de massacre réjouissant qui nous est offert, jusqu'à l'absurde. L'écrivain se lâche et du coup confirme sa nette supériorité face à ces pantins que sont les rapaces qui gravitent autour du livre. On rit, jaune, l'écrivain ne gagne vraiment pas en sympathie, mais je l'avoue, réjouissant.
Et arrive la dernière partie qui aurait dû achever ce livre en apothéose. François Bégaudeau nous envoie dans le futur. La politesse est devenue une monnaie universelle, toutes les utopies de solidarité entre les êtres, tous les jolis projets pour une meilleure planète verte sont enfin arrivés. On lit les livres pour les mots, les phrases et non pour une quelconque satisfaction sociale ou image valorisante... Enfin, c'est ce que j'ai cru percevoir parmi ces nombreuses pages, les plus chiantes que j'ai pu lire depuis longtemps.
La fin sur le blog
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