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Tour à tour caustique, espiègle, moqueur, François Bégaudeau brosse un milieu qui semble s'intéresser à tout sauf … aux livres et aux écrivains.
Emissions télé ou radio, salons, foires du livre, rencontres en médiathèque, le parcours de notre écrivain connu (bien moins que Foenkinos ou Carrère !) devient franchement désespérant et vain. Cette grande messe médiatiquo, pseudo intello est sous la plume de Bégaudeau franchement affligeante mais surtout férocement drôle. Les deux premières parties sont à ce titre, très réussit, l'auteur d »Entre les murs » s'en donne à coeur joie. C'est sur la troisième partie que j'émets un bémol, mais il vient de moi uniquement. Bégaudeau choisit de nous plonger en 2022 dans une société ou le citoyen à repris la main, on imagine le plaisir de l'auteur à partir dans ce délire rêvé par beaucoup. Et si son imagination fertile fait merveille, elle a eu pour conséquence de me perdre en route. Pas trop grave tant je me suis régalé sur les deux premières. 3.5
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"La politesse ou l'Art d'écrire pour ne rien dire".Begaudeau excelle dans ce livre dans la vanité et la vacuité d'écrire pour ne rien dire, 293 pages,il faut le faire.
Pour moi,une grosse déception,ayant bien aimé "Entre les murs" et un peu moins "Dans la diagonale".Avec un style décousu et répétitif,des phrases sans queue ni tête,il raconte l'errance d'un écrivain sans succès , dans des Salons du Livre,des librairies vides,des gymnases de province,des salles de classe aux élèves indifférents à la matière littéraire.....pour promouvoir ses livres.Ca vole vraiment bas si les coulisses de l'édition et de ses mécanismes de promotion sont telles qu'il le raconte.Le livre est criblé de phrases ironiques à l'humour douteux voir de mauvais goût,d'autres bizarres("J'ai quinze ans de plus qu'il y a quinze ans",p.57."J'ai vingt ans de plus qu'il y a vingt ans"p.137).Dans la troisiéme partie,il bascule dans l'absurde,non moins ennuyant.
L'unique étoile que je donnerais est pour l'unique passage truculent de ce livre,p.179-182,où une femme rencontrée lors d'une dédicace l'invite chez elle.Séduit,il la suit,mais Surprise!,elle veut lui lire un passage d'un texte qu'elle a écrit et voudrait avoir son opinion.Elle lit,son verdict à lui est super négatif(maladroit,brouillon,le talent ca ne vient pas du premier coup...),pour faire bref,elle l'a piégé,c'est un texte de Robert Walser!
Pour conclure,un livre déconseillé aux amoureux de la Littérature !
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Il y a un fossé sidérant entre ce qu'est La politesse, de François Bégaudeau, et ce qu'on en dit dans la presse. C'est effroyable et en même temps amusant, parce que la façon dont il a été traité est la preuve de la justesse du constat que l'auteur y fait. Une parfaite démonstration par l'exemple.
Le champ littéraire et la société dans laquelle il s'inscrit sont malades et moribonds. On y souffre. le livre est poli parce qu'il fait rire de ce constat désespérant, mais pas que. «7. critiquer une époque en déniant à ceux qui la vivent toute capacité à la déjouer est impoli ». Et l'auteur fait ce qu'il dit.
Pour moi, l'enjeu du livre est là : raconter des révolutions. Des prises de Bastille personnelle, littéraire, politique, et sociétale.
Et ce livre est révolutionnaire : il explique comment sortir des quatre murs de la survie et de la misère relationnelle qu'elle impose.
Se promener, écouter, ouvrir les yeux, attraper les signes avant-coureurs : la révolution est déjà en marche (Partie II). Il ne faut « pas résister, mais s'écarter. »
François Bégaudeau ne dit pas je sais bande d'ignares, il raconte comment il fait comme il peut, comment lui, progressivement, s'est compris et a fait un pas de côté.
On m'objectera peut-être qu'on l'a lu, qu'on n'a pas vu. C'est qu'il faut se concentrer. Il faut faire « l'effort d'appréhender des oeuvres exogènes à (notre) périmètre de référence ». Et accepter de ne pas tout comprendre : « Tiens voilà encore de l'énergie à recueillir : celle dégagée par quelqu'un qui comprend assez pour comprendre qu'il ne comprend pas tout. »
Il faut aussi aimer jouer. Être malin comme le singe que l'auteur est, et joyeux comme l'enfance. Il faut être Alice et suivre les cailloux semés.
Puis tracer son chemin.
C'est ainsi que j'ai relu le livre, que j'ai dessiné ma carte aux trésors littéraires par exemple.
J'aimerais que La politesse fasse du bien à ceux qui ont un réel d'avance. Les réconforte au besoin de ceux qui, encore ricanants, leur foutent la paix à peu près tant qu'ils ne nuisent pas à leurs intérêts, sortent toutes les artilleries dans le cas contraire. Je pense aussi à Flavia, qui a choisi de vivre en camion, négocie son départ de la Poste et va s'installer sur son petit paradis de terrain où il y a l'essentiel – un étang, des arbres, la beauté – et où il faut tout construire, pour être auto-suffisante.
Dernière chose et puis j'arrête parce que je ne veux pas être trop longue : outre ce que je viens d'écrire, qui suffirait à en faire un livre à mettre en circulation sur le champ, La politesse est un enchantement pour qui aime la langue, les jeux avec les mots et la poésie. Derrière chaque blague, chaque torsion linguistique, il y a du fond. Je déflore un peu le livre mais il y en a tellement que je ne spoile pas beaucoup, j'en cite trois :
« Son père l'avait tailladé en châtiment d'une punition » (p17) ; « la libération sexuelle, d'accord, mais sans les repères éducatifs c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres » (p187) ; et les cascades surréalistes de bleus, bleu espadon, bleu douche, bleu scooter, bleu moquette, bleu valise, bleu harpe, bleu turquoise, bleu vache, bleu noix, bleu poisson, bleu ours, bleu fauteuil, bleu lézard, dans un livre où il y a peu de couleurs.(j'ai cherché d'ailleurs l'arc-en-ciel, mais le violet n'apparaît pas).
Le chapitre 20 de la partie II est mon préféré.
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un livre qui aurait pu me faire passer un moment d'humour noir et caustique sur le monde littéraire contemporain, mais qui m'aura perdue en considérations soporifiques…
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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François Bégaudeau, c'est l'auteur de ce conseil impérissable à mes yeux : « … je t'en prie, cultive jusqu'au bout la joie qui te fait entrer en littérature. » Il n'en est pas de meilleur, au bout du compte, et j'y pense vraiment très souvent, c'est à cette phrase que je me raccroche quand je sens cette joie commencer à slalomer. Il y fait référence, d'ailleurs (à la joie, encore et toujours), dans le prologue de « La politesse » : il s'agit d'un mail adressé à sa nièce, en 2022, lui présentant le texte qui va suivre. En 2012 et 2013, de janvier à juin, il a noté. Tout. Ou presque. Sa vie d' »auteur médiatique », ses pérégrinations de salons du livre en émissions de radio, en passant par les rencontres en bibliothèque ou les ateliers d'écriture, j'en passe, le brassage de sensations et ce mouvement qui fait qu'on se décale imperceptiblement, jamais tout à fait à sa place ni complètement dans son être. La densité de ces deux parties m'a surprise, les lire m'a coupée du monde extérieur et m'a pris beaucoup plus de temps que leur nombre de pages réduit, il se passait quelque chose que je ne m'expliquais pas : l'auteur s'est chargé de m'éclairer en troisième partie. Il s'y met alors à revenir en 2022, décrit une société absolument délirante, un truc qui m'a totalement perdue, je n'ai pas compris grand-chose, je n'ai pas eu envie de comprendre non plus, et comme ça il explique les hiatus grammaticaux des parties précédentes, les élisions volontaires qui effectivement participent à cette impression forte que j'avais eue, induisent une immersion profonde dans le texte. J'ai survolé un peu les dernières pages, je n'y étais plus, mais ça m'a fait marrer, il y a de l'audace dans tout ça, il y a une proposition originale (et beaucoup d'humour tout au long des pages) (un très réjouissant sens de l'absurde), je ne sais pas, en tout cas ce n'est pas un livre tiède.
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De son écriture malicieuse et ironique, François Bégaudeau nous fait partager les aléas de la tournée promotionnelle de l'écrivain. du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, les Salons, les Rencontres, les Festivals se succèdent dans des lieux parfois improbables, dans une ambiance souvent surréaliste ("Et David Foenkinos, il sera là bientôt ?"). Jean-Christophe Averty passait des bébés en celluloïd à la moulinette, Bégaudeau fait la même chose mais c'est la vie littéraire française qu'il s'amuse à démythifier...jusqu'à ce que le Salon du livre libertaire de Merlieux le fasse rêver à un nouveau futur. le lecteur l'accompagne dans son rêve ou reste au bord du chemin, un peu déçu que la narration des déboires de l'écrivain (re)connu se mue en rêverie utopiste d'un avenir radieux. Cette dernière partie donne sens et cohérence à la première car, pour moi, elle donne à voir la mise en oeuvre du travail littéraire qui est, justement, celui de l'écrivain convié dans les salons. Et c'est bien le privilège de la littérature que de nous faire croire à l'invraisemblable !
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Attention un peu spoiler

La politesse de François Bégaudeau ou comme une petite envie de meurtres entre amis. Lecture désopilante, en tous cas au début.

L'auteur brosse un portrait sans concession du monde littéraire français et régle sans doute des comptes personnels au passage.

C'est un roman construit en trois parties chronologiques avec en guise d'introduction à l'ensemble une lettre post-apocalyptique (procédé dont le caractère artificiel dérange un peu tout de même) entre le narrateur et sa nièce aspirante écrivain qui lui demande en substance "alors tonton raconte comment c'était avant".

En première partie, l'auteur narre son tour de France littéraire et nous dépeint des salons littéraires à périr d'ennui et des interventions en ZEP à dégouter quiconque d'entrer en littérature. Plongé dans ce grand bain sans aucun contrôle des événements et des réactions de ses contemporains, l'auteur essuie poliment les affronts et ravale sa fierté magré les marques d'indifférence qu'il reçoit sans cesse. A force de "prendre sur lui", il se bloque le dos. Je l'ai lu comme une peinture du monde réel de l'auteur où sans cesse s'affronte la réalité de ce qu'il vit, la passivité polie de ses réponses et de ses réactions, tandis qu'en voix off, sa conscience de soi analyse les événements avec un temps de retard et se désole de son piteux être au monde. le texte est brillant, parsemé de remarques incisives et désabusées. Cette première partie se boit comme du petit lait.

Deuxième partie, "la revanche". Même joueur joue encore. le narrateur revit peu ou prou le même périple héxagonal, mais comme dans un rêve de compensation où son inconscient soulagerait ses soupapes, il a décidé de ne plus se laisser faire et de se défouler. Il répond tout haut ce qu'il pensait tout bas, rembarre méchamment les autres et n'a plus jamais mal au dos. Une sorte de relecture de sa journée avec ce qu'il aurait aimé répondre du tac au tac. Nous avons clairement quitté la réalité pour un jubilatoire jeu de massacre intéreur où s'exprime enfin sa volonté de toute puissance horriblement bridée au quotidien par la conscience de sa propre finitude et le manque de considération des autres. C'est jouissif de suivre le narrateur dans cette revanche sur le réel.

La dernière partie, "la belle" dans l'univers des jeux, se trouve être la plus originale, mais aussi la plus inaccessible. le narrateur y dépeint un monde littéraire et social post-apocalyptique où les egos ne s'affrontent plus, où la politesse n'est même plus nécessaire car les individus ne sont plus en concurrence. C'est un morceau de bravoure qui fourmille d'idées loufoques, mais qui déroute et perd le lecteur. Au final, le livre s'essoufle et la tentation est grande de refermer La politesse (sans ménagement) en se disant qu'on en a déjà tiré le meilleur. Il semblerait que la critique ne soit pas nouvelle (les "cent pages de trop" qu'il évoque plusieurs fois). Il semblerait que François Bégaudeau ait décidé de s'asseoir sur ces bons conseils de la critique (il a bien raison si cela lui donne mal au dos) et de ne pas couper dans ce centifolia qui lui est cher, peut être pour les quelques lecteurs qui sont fans de lui au point de goûter chaque page de cet auteur pourvu qu'elle soit de lui, peut être par manque de courage de se relire une fois de plus et de procéder au difficile exercice de l'autocritique. Il semblerait enfin que son éditeur ait décidé de ne pas le vexer et de publier l'oeuvre dans toute sa longueur et dans toutes ses longueurs, se disant sans doute que comme cela ne concerne que la fin du livre, cela ne nuit pas au pouvoir "page -turner" du début. Toujours est-il que cette troisième partie devient vite illisible. Des lectures que j'ai pu faire des autres critiques de ce livre, j'ai cru comprendre que personne n'a pu venir à bout de l'Apocalypse selon Saint Bégaudeau. Dommage car une troisième partie plus courte aurait sans doute rendu l'ensemble du livre plus percutant.

Dernier point dont il fallait parler, le "name dropping" incessant. Certains y verront la volonté de montrer qu'il connait son sujet, à savoir le monde littéraire, d'autres y verront plutôt une galerie de portraits au vitriol pour procéder à un bon réglement de comptes. Pour ma part, je pense que François Bégaudeau est un auteur technique qui pèse ses formules, cisèle ses emplois de figures stylistiques et ne rechigne pas à employer toutes sortes de méthodes et d'outils. Je le soupçonne d'avoir recours au name dropping comme à une sorte d'accélérateur des moteurs de recherche. Imaginez un peu, si tous les gens cités dans ce roman l'achète, le lise et en parle, cela fait déjà un bon début de notoriété. Or comme la nature humaine est ainsi faite que si l'on parle d'une personne, elle s'en souciera forcément, c'est un outil intelligent pour piéger des lecteurs susceptibles de créer le phénomène. de plus, à bien y réfléchir, quand il tape fort, c'est souvent sur des personnages anonymes, il ne faudrait tout de même pas se fâcher avec quelqu'un d'important !



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Ca commence pas mal, humour, sarcasme, petit monde des écrivains dans leurs activités de commerçants en livre, une corporation comme une autre, ses travers, ses tics... Et puis ça se répète... c'est toujours drôle certainement mais ça l'est de moins en moins : la répétition... mais ça reste sympathique, alors on s'obstine et on continue de lire, on arrive à la troisième partie, celle où le professeur Bégaudeau fait un rêve, il nous dit ce que serait le monde si tout le monde s'aimait, était gentil... On est stupéfait de se retrouver d'un seul coup devant une rédac. d'un élève de 5ème ou de 4ème (et encore, de nos jours...), quand ils écrivent qu'ils voudraient qu'il n'y ait plus de guerre, de faim dans le monde, de méchants etc. On est tous d'accord, bien sûr et c'est bien qu'un gamin de 11 ou 12 ans disent ça. Là, c'est le professeur Begaudeau, fils d'enseignants, enseignant lui-même et on se prend à penser : ah oui, alors les enseignants, à force de n'être jamais sortis de leur petit cocon n'ont pas encore découvert le monde, ne savent pas de quoi il est fait... c'est pour ça qu'ils nous font toujours la morale, ce qu'il faut faire, ce qu'il faut penser... C'est tellement pathétique... Bon, vous me direz, que par les temps qui courent et dans le marasme actuel, oser proposer quelque chose, c'est déjà pas mal... Allez, je mets 2 / 20 (une demi-étoile) pour l'encre, le papier et le temps passé (insulte suprême, je mets une note à un enseignant !). J'aurais lu un Begaudeau, ça s'arrêtera là !
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Bégaudeau, on l'aime ou on le déteste. Difficile de se retrouver entre deux. Pourtant, ce roman m'a laissé une impression mitigé. Je crois même que c'est la premiére fois qu'un de ses romans ne me convainc pas tout a fait...

Sur environ 280 pages, il divise son oeuvre en 3 parties distinctes. Les 2 premiéres se concentre sur le présent et la derniére sur un future fantasmé. Clairement, j'ai adiré les 2 premiéres. le style bien particulier de l'auteur, avec son humour mordant, voir féroce, mais aussi sa vision claire et pertinente du monde qui l'entoure, fait presque toujours mouche. On le suit ainsi se déplaçant de salon en émission TV, en interviews. Il en profite de dite tout le "bien" qu'il pense de ces passages obligés, de cette politesse feinte devant l'hypocrisie générale. Et tout ça, bourré de références à ses propres oeuvres (Je crois qu'il parle de quasiment tous ses livres précédents) et de petits commentaires bien sentis ("Envoie ton livre à des blogueurs, ils se sentent tellement honorés qu'ils en font toujours des bonnes critiques"), c'est le Bégaudeau que j'aime.

Puis arrive cette troisiéme partie, en 2022. Il imagine alors un futur où les citoyens ont repris le dessus, où les écrivains et l'art ont un statut particulier. Et là, il m'a perdu. le style perd de sa force (ce qui, ceci dit, est cohérent avec les 2 premiéres parties) mais le lecteur se retrouve aussi rapidement à s'ennuyer devant cette fin qui ne méne pas à grand chose. Une déception donc même si, ne serait-ce que pour les 2 premiéres parties, je vous conseille quand même d'y jeter un oeil !
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Séduite par le sujet de ce livre qui relate le quotidien des écrivains : les salons du livre; les émissions de radio de télé , le monde de l'écriture de l'édition .Le thème est intéressant et traité avec beaucoup d'ironie dans l'écriture.Mais j'ai ensuite lâché la lecture trouvant un style assez"redondant"et n'apportant pas d'information ; on tourne en rond.
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