Quoi qu’on y fasse, les plus grandes émotions, les plus belles, dont on se souvient toujours, viennent de l’amour, quitte à les maudire ensuite.
Le bonheur, s’il existe, disait Alain, c’est dans les coins qu’on le trouve, à l’abri du regard, avec une femme qu’on aime, et de la lecture !
Le monde est vide dès que les hommes se taisent. Nul monde merveilleux n’attend qui que ce soit.
Alain ne veut rien gâcher. Son mensonge à lui, il le gardera toujours. L'amour qu'il ressent maintenant est d'autant plus fort que le remords n'est jamais loin. Comme ces pères qui, après avoir battu leurs fils, vont le retrouver la nuit, le regardant endormi, et prennent sa main, légèrement, pour ne pas l'éveiller. Alain sent son cœur battre et sa gorge nouée par des pleurs qu'il ne pourra jamais montrer.
Ils se taisent et goûtent au plaisir de l'amitié, ce doux silence rempli de mots qui n'ont pas besoin d'être dits.
Un livre "où l'on ne se prend pas la tête", expression qui a le don d'exaspérer Alain, peu tolérant en matière littéraire. Pour lui, la littérature n'est pas un divertissement.
Elle n'oublie rien. Les écarts de conduite de ses amis sont notés à jamais. Elle est capable, dans sa colère, de rappeler aux malheureux fautifs des actes dont ceux-ci ne se souviennent même plus.
Avant, les gens travaillaient à Paris toute leur existence.…À la défense on erre comme des malheureux sur le parvis, ou bien dans les galerie commercial des quatre temps. D’ailleurs je ne sors plus. Je bosse sans arrêt. Une pause d’une demi-heure, et c’est tout.
Le bus. Les gens. On voit qu’ils vont à la défense. Leurs visages portent l’uniforme de la gravité et de l’ennui.
On travaille comme l'on fait des enfants, pour échapper à soi-même et remplir le temps dont on ne sait trop quoi faire.
En rejoignant la communauté des mères, Sophie cesse d'être différente.