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EAN : 978B087RPKQ56
Stock (19/08/2020)
3.73/5   58 notes
Résumé :

« Il lui était apparu d’abord quelconque, avec sa moustache et son uniforme terne, gris ou vert, devant son pupitre. Puis il avait parlé. Non, d’abord, il était resté silencieux, les bras croisés, les sourcils froncés, tournant lentement la tête, comme un maître qui attend que ses élèves se taisent. La rumeur s’était tue d’elle-même. Alors il avait commencé à parler. Des phrases prononcées lentement, d’une voix douce. Un adagio en quelque sorte, le début len... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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L'auteur des Choix secrets nous propose à nouveau le portrait d'une femme, qui donne son titre au roman. Erika est l'épouse d'un SS, nous sommes en janvier 1945, et malgré les convictions de la jeune femme, et la propagande de ce parti auquel elle adhère sans réserve, l'armée allemande est en déroute, et fuit la Pologne qu'elle occupait, chassée par les Russes.

Erika suit le mouvement, croise sur son chemin une femme et son petit garçon. La mort guette sur la route et lorsque l'enfant se retrouve seul, Erika se pose en mère de substitution. Ce chemin de croix extrêmement dangereux est l'occasion de revenir sur son passé, son mariage avec un officier qui a trahi.

« Elle ne l'aimait pas. Il le savait bien. elle restait au foyer par idéal national-socialiste. Erika se voulait une ménagère exemplaire. le nazisme était son romantisme à elle, et comme sa vie ne correspondait pas à ses espérances, elle était malheureuse. »

Tout est dans cette phrase. Comme dans Les choix secrets, Hervé Bel dresse le portrait peu flatteur d'une femme prisonnière de préjugés qui lui sont nécessaires pour ne pas s'écrouler ; On peut ne pas l'aimer, voire la détester, mais elle a en elle cette cohérence qui la maintient en vie et fait sa force, .

Le roman est noir, et ce d'autant plus qu'il s'appui sur des faits réels, montrant l'humanité dans e qu'elle a plus terrible Certains passages sont insoutenables et l'auteur met bien en évidence cette capacité de l'être humain à s'habituer au pire.


Ce n'est pas une lecture délassante, mais ce genre de récit est indispensable, pour ne pas oublier, pour être conscient que tout est toujours possible, hélas .

#ErikaSattler #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Dans ce livre lu d'une traite l'auteur dresse le portrait dérangeant d'une femme nazie.

Il fallait oser, il le fait brillamment, Érika est profondément vraie, à la fois odieuse, égoïste , même quand elle fait preuve de générosité, notamment envers Albert le petit garçon qu'elle sauve , elle le prend sous son aile , ainsi que sa mère Katherine , Erika: simple femme nazie, un portrait intime à la fois glaçant et exemplaire dans sa simplicité grâce à un style très sec et sobre.

Elle lutte pour sa survie en janvier 1945, lorsque les Russes envahissent la Pologne , occupée par Hitler.
.Là où elle avait trouvé en un emploi .

Ce qu'elle subit est épouvantable mais elle reste cependant fidèle à ses convictions jusqu'à la dernière page de cet ouvrage.

Érika y croit encore , le grand Reich triomphera ….
Tout son monde s'écroule mais elle s'accroche désespérément à ses convictions, incapable d'accepter la défaite ,la fuite interminable , douloureuse, le complet écroulement de son idéologie .

La menace est terrible, le froid , la mort, les coups , les viols, les rencontres , durant cette très longue fuite aux côtés de milliers d'allemands.

Cruelle manipulatrice, aussi belle que dure, se croyant l'exemple de la femme nazie parfaite , elle jouera de sa beauté pour exploiter sans vergogne le désir qu'elle inspire aux hommes , elle a alors vingt- quatre ans, et n'hésitera pas à provoquer la mort de tous ceux qu'elle estime indigne de survivre .
Les personnes qui entourent Érika sont incroyablement bien campées : son mari Paul ,déçue par lui ,un SS, emprisonné pour trahison ( il n'a pas supporté ce qu'on lui faisait faire comme chef de camp ) les hommes , pitoyables , très étranges , terrifiants , inhumains, tous passent dans son existence sans la marquer tant elle est tout à fait incapable d'empathie pour un autre qu'elle même ..

L'auteur décrit «  La banalité du mal » sans complaisance, dans toute sa glaçante vérité pour cette nazie impitoyable, dure et pure .

J'ai lu ce livre animée d'un profond malaise , une révolte violente contre le personnage et tout ce qui l'entoure: la cruauté , la médiocrité m'étaient intolérables, mais je l'ai quand même lu d'une traite .

Un portrait pas du tout flatteur, il y a longtemps que je n'avais découvert la capacité d'un être humain à atteindre ce niveau du pire.

Je l'ai lu parce qu'il faut se souvenir de ce que fut cette politique, j'ai visité Auschwitz, j'ai eu du mal à m'en remettre .

Une lecture exemplaire , terrifiante, pétrie d'intenses émotions , de trouble et même d'inquiétude, sur le mécanisme de l'aveuglement, les horreurs absolues que cela génère .

Les mots me manquent d'ailleurs pour qualifier cette femme !

Un ouvrage ambitieux remarquable et dérangeant, qui fait réfléchir , abordant le nazisme sous un angle que je n'avais pas encore découvert ! .

Emprunté à la médiathèque.
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Mon bel idéal national-socialiste

Spécialiste des «portraits de femmes qui dérangent et secouent», Hervé Bel confirme son talent avec Erika Sattler, une jeune femme qui a embrassé l'idéal national-socialiste et veut encore croire à la victoire alors que l'armée russe avance.

J'ai découvert Hervé Bel grâce à Caroline Laurent qui a publié son roman La femme qui ment aux Escales, où elle a elle-même publié ses livres Et soudain, la liberté et Rivage de la colère. Après avoir beaucoup aimé Les choix secrets (disponible en poche), j'ai adoré Erika Sattler, car encore une fois se vérifie la promesse de Caroline: «Hervé excelle dans les portraits de femmes qui dérangent et secouent.»
Nous sommes cette fois dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, au moment où un prisonnier parvient à fuir son camp de travail. Celui qui apporte son aide est un jeune officier SS, Paul Sattler.
Une main tendue assez étonnante venant d'un homme qui n'a pas la réputation d'être un tendre. Peut-être sent-il que le vent est en train de tourner? En ce début 1945 l'armée russe ne cesse de gagner du terrain et il faut songer à se replier.
Après avoir démonté l'usine de guerre qui emploie quelque 4000 personnes et organisé le convoyage des pièces détachées et des hommes vers l'Allemagne, il s'occupe du voyage de son épouse Erika qui l'avait suivi en Pologne.
Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'elle se prépare aussi à quitter Gerd Halter, son amant. Après l'avoir croisé à Fribourg sept ans plus tôt, elle avait retrouvé le beau blond devenu commandant SS quinze jours plus tôt. Après une dernière nuit d'amour, elle prend la direction de Posen, première étape d'un voyage qui s'annonce très éprouvant.
Les trains sont non seulement pris d'assaut, mais ils font l'objet d'attaques aériennes qui vont forcer les passagers à descendre et à fuir. Erika se retrouve alors en compagnie d'une poignée de survivants à errer sur les routes. le froid et la faim viennent s'ajouter à la peur de croiser des habitants hostiles ou des Russes dont la sauvagerie est déjà légendaire. Ils pillent les maisons, violent les femmes avant de tout détruire. Aidé par un soldat Allemand, Erika parviendra à s'en sortir, contrairement à la mère du petit Albert, désormais orphelin et qu'elle va prendre avec elle, après lui avoir fait une promesse: «Tu as entendu parler de Jésus, je suis sûr? Eh bien, c'était un juif! Et cela a donné les catholiques. Quand nous aurons gagné la guerre, alors ce sera leur tour d'y passer. Crois-moi, j'aurai ma part. Je les tuerai comme j'ai tué les Juifs! Tout ça pour toi et ta mère!»
Erika reste en effet persuadée de la victoire de son idéal, même si tous les indices semblent démontrer le contraire. Pour elle ceux qui n'y croient plus sont de «mauvais Allemands» qui ne méritent pas ce Führer dont le discours l'avait subjugué lorsqu'à 16 ans, elle avait pu assister à l'un des grands rassemblements organisés par les nazis. Une opinion qui ne changera pas non plus lorsqu'elle découvrira «un charnier de cadavres gelés en costume rayé» dans un train qui avait déraillé. «Dans ce magma, des têtes, des jambes, des bras tendus, levés vers le ciel, tous si bien mêlés que l'on ne distingue aucun corps entier. À y regarder de plus près, leurs membres ne sont plus que des os et de la peau. Ils ne risquent pas de pourrir: aucun petit bout de chair à offrir à la vermine».
Hervé Bel a choisi de croiser le récit du voyage d'Erika et d'Albert vers l'Allemagne avec celui de son mari, arrêté pour avoir aidé un prisonnier et qui va se retrouver à son tour en cellule. le mal et le bien en quelque sorte, tous deux très mal en point et tous deux n'ayant qu'un mince espoir de survivre. L'épilogue lèvera le voile sur leurs destins respectifs, nous rappelant combien les années de l'immédiat après-guerre ont continué à charrier de rancoeurs, de haine, de malheur. Après La chasse aux âmes de Sophie Blandinières et La race des Orphelins de Oscar Lalo, voici une troisième occasion de nous souvenir de ce que fut cette politique qui malheureusement continue à trouver des adeptes de nos jours.


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A la fin de la Seconde Guerre mondiale, Erika Sattler, une nationale-socialiste convaincue, essaie de fuir la Pologne où elle s'est installée, devant la progression des troupes russes. Parallèlement, son mari, un SS qui a oeuvré contre son camp, suit la même route, prisonnier, sans qu'elle le sache. ● On est dans la tête d'Erika Sattler, et comme ce fut le cas pour Les Bienveillantes de Jonathan Littell, cette position est tout sauf agréable. Mais cela permet de comprendre l'état d'esprit de certains nazis. Erika est une femme qui n'éprouve aucune empathie ; elle ne conçoit le monde qu'en termes de rapports de force, dans lequel le fort triomphe naturellement et le faible n'a à s'en prendre qu'à lui-même. Son périple ne lui ouvre nullement les yeux, malgré tout ce qu'elle traverse et tout ce qu'elle voit. Heureusement, le roman s'intéresse aussi à son mari, qu'Erika a fini par détester, ce qui permet un contrepoint bienvenu. J'ai aimé ce récit, même si l'épilogue m'a semblé un peu maladroit.
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Erica Satller a 16 ans en 1936 , 16 ans lorsqu'elle assiste subjuguée à un discours d'Hitler qui galvanise les foules , c'est décidé elle sera national - socialist .
Elle est la parfaite représentante de la race aryenne , blonde aux yeux bleus , elle est travailleuse , a une volonté de fer , croit aux jours meilleurs qui vont arriver .
Elle se donne corps et âme pour la nouvelle Allemagne qui sera grande , la race supérieure triomphera bien entendu .
Les juifs , ils n'ont que ce qu'ils méritent , des êtres faibles , qui ne se révoltent pas ,ils complotent contre l'Allemagne , alors la nuit de cristal est bien utile , ils comprendront qu'ils n'ont pas leur place dans la grande Allemagne .
Erica Sattler n'hésitera pas à dénoncer son propre beau -frère qui a le tort de critiquer le régime , oh pas une dénonciation anonyme , non , elle est fière de faire son devoir de citoyenne et signe la lettre .
1945 , la débâcle de l'Allemagne est inévitable , Erica Satller ne veut pas y croire , les Allemands ne sont ils pas les plus forts ?
Tout son monde s'écroule mais elle s'accroche désespérément au monde d'avant , incapable d'accepter la défaite , l'écroulement de son idéologie .
Un portait sans concessions d'une jeune femme nazie jusqu'au bout des ongles .
Une très belle lecture sur le mécanisme de l'aveuglement.
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critiques presse (1)
Actualitte
27 octobre 2020
Le nouveau roman d'Hervé Bel est une des plus belles surprises de la rentrée littéraire. Il impressionne par la maturité de sa composition et la singularité de son thème. Plongez dans la tête et les viscères d'Erika Sattler, une belle jeune femme, pur produit du système nazi auquel elle adhère complètement durant le III ème Reich.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
«  En 1940, la défaite de la France , un grand moment le meilleur peut- être de toute cette guerre!
On éprouvait un immense soulagement et une grande fierté .
Même à Nebenwald , il y avait eu la fête toute la nuit dans une grange .
Paul était là d’ailleurs .
Elle était fière de lui.
Il avait combattu en Pologne, il avait failli mourir.
Ce jour - là de juin 40, elle avait cru l’aimer »
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Aux yeux d’Erika, la guerre était avant tout une aventure lointaine. Il était entendu que l’Allemagne, jamais, ne serait conquise. Qu’il y eût des aléas, bien sûr, cela faisait partie du jeu… Mais que celui-ci puisse se terminer par l’anéantissement de la patrie, elle n'y avait jamais songé. Pense-t-on que la Terre, le Soleil et les étoiles puissent un jour périr?
La peur lui étreint le ventre. Jusqu’à maintenant, elle ne se croyait pas vraiment en danger. Même durant l’attaque du train de la veille. Il lui semble d’ailleurs, dans le souvenir qu’elle en garde, que quelqu’un en elle observait paisiblement la petite Erika affolée par les bombes.
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«  Les Polonais sont devenus des bêtes menaçantes que le feu éloigne, mais qui attaqueront dès qu’il sera éteint .
Quand les Russes seront là, ils se déchaîneront contre les allemands qui n’auront pas fui.
Il y a dans le village près de l’usine une famille de fermiers qui ne veut pas partir. Ils disent qu’ils sont chez eux.
Bien sûr qu’ils ont raison !
Mais les Polonais, ces lâches, ces veules, les massacreront sitôt que l’armée aura le dos tourné…… »
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INCIPIT
UN JOUR DE MARS 1944
L’évasion
La forêt bruissait du souffle des scies et des hommes harassés, des cris des kapos, et de l’écho saccadé des cognées. L’air sentait la pourriture végétale sur la terre gorgée de froid.
En ce début d’après-midi, les gardes, le ventre plein, étaient fatigués, car même les plus méchants digèrent. Ils fumaient en regardant ailleurs pour n’avoir pas à sévir.
C’était aussi, pour les détenus, un moment de repos relatif. Les muscles se détendaient un peu. Parfois, un œil toujours fixé sur les SS et les kapos qui buvaient du café chaud à même les thermos, ils interrompaient leur travail. Jamais longtemps.
L’un d’eux en profita pour aller pisser derrière un buisson. Il s’appuya contre un chêne…
Plus rien. Un trou noir dans lequel il se laissa tomber avec un contentement inexprimable.
Il se réveilla avec le sentiment que quelque chose n’allait pas: c’était le silence. Il ouvrit les yeux; un instant, il espéra qu’il rêvait puis comprit que son commando était reparti au camp sans lui. Aussitôt, son estomac se vida, toute la soupe claire, par tous les orifices. Il savait ce qui arrivait à ceux qui avaient le malheur de ne pas rentrer au camp avec les autres.
La nuit tombait. Il était fichu. Inutile de chercher à s’enfuir ou de demander asile à un paysan. Les Boches offraient des récompenses à ceux qui dénonçaient les fuyards. Circonstance aggravante, il était juif.
Il se coucha sous la souche d’un arbre, et se tint immobile autant qu’il lui était possible. Il tremblait des pieds à la tête. Du suc gastrique remontait sans cesse à sa bouche. Il avait peine à respirer. Aucune échappatoire. Ou plutôt une seule : se suicider tout de suite, en se jetant d’un arbre.
Jamais il n’aurait la force de monter si haut. Alors il imagina se fracasser la tête en se précipitant contre un tronc. Cela semblait difficile, et il se demanda même s’il était possible de mourir de cette façon. Longtemps, il rêva de ce qu’il se savait incapable de faire.
La nuit recouvrait tout.
Là-bas, au camp, l’alerte devait avoir été donnée, et on le cherchait.
Il sursauta. Des pas, des rires gras. Une sueur visqueuse lui inonda la figure. C’était une patrouille partie à sa recherche. À entendre leurs voix joyeuses, on aurait cru une bande de joyeux lurons en knickerbockers et grosses chaussettes qui se baladaient dans la Forêt-Noire.
Dès qu’ils le verraient, ils cesseraient de rire, ou plutôt ce ne serait plus le même rire. Ils le battraient à coups de crosse, sur la tête, dans le ventre, en prenant garde à ne pas le tuer.
La patrouille était maintenant toute proche. Il hésita à sortir. «Messieurs, je suis désolé, je ne l’ai pas fait exprès. S’il vous plaît, veuillez me pardonner!»
En position fœtale, il pissa encore dans ses cuisses. Il claquait des dents. Il voulut penser à Anna, mais son nom ne fit que lui traverser l’esprit. Au regard de ce qui allait suivre, plus rien de sa vie ne semblait avoir d’importance. Pas même le passé. D’ailleurs, cela faisait longtemps qu’il n’y songeait plus.
La peur triturait ses viscères, soulevait encore et encore son estomac. Ses tempes battaient si fort qu’il croyait les entendre résonner autour de lui.
Il eut une pensée pourtant, une seule, cinq mots : « Je voudrais être un animal. »
Un soldat arrivait maintenant, une lampe de poche à la main. Son halo éclaira les feuilles gelées près de sa cachette.
Le prisonnier vit les bottes, et l’homme se pencher, qui braqua un instant la lumière sur lui, avant de l’en détourner. Il devina le relief de son casque d’acier et la rondeur de ses joues serrées par la jugulaire. Il tenait un chien-loup par une laisse qu’il tirait pour l’empêcher d’avancer. C’était fini. Il allait appeler les autres et le faire sortir en lui arrachant une oreille.
Mais le soldat, immobile, le regarda; soudain, murmura: «Reste tranquille. Je reviens tout à l’heure.»
D’une voix forte qui lui cogna le cœur, l’homme ensuite cria: «Rien à signaler par ici, il doit être plus loin. On va le trouver!»
Et il s’éloigna.
Alors, à nouveau le silence. Le froid est une mort douce. On s’endormait, paraît-il.
Il songea à Anna, sa fiancée, qu’il supposait à Ravensbrück. Puis, tenaillé par la faim, à une boucherie de Strasbourg, sa ville.
Combien de temps s’écoula ainsi, il ne le sut jamais.
Tout à coup, Nicolas Berger entendit des pas dans les feuilles mortes qui craquaient comme des croûtes de pain. Penché sur lui, habillé en civil, un chapeau large en feutre sur la tête, l’Allemand lui murmura: «Sortez!», d’une voix grave et douce. Berger tremblait à nouveau, mais moins que tout à l’heure. Malgré ses jambes engourdies, il se releva aussi vite qu’il le put, les yeux baissés, au garde-à-vous. On ne regarde jamais un Allemand en face. Il n’aime pas ça et vous flanque un coup de gummi en plein visage. L’Allemand ne disait rien. Il devait réfléchir.
Le prisonnier osa lever la tête, et il reconnut le lieutenant SS Paul Sattler qui avait dirigé le commando de l’après-midi. Un jeune homme encore.
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«  Erika avait seize ans.Elle était rentrée chez elle transformée. Elle serait nationale - socialiste.
Pour le Reich, elle tiendrait plus tard son ménage avec soin, dans l’unique souci de donner du courage à son mari qui serait soldat.
Et puis elle ferait beaucoup d’enfants , pour donner à l’Allemagne la force de vaincre ses ennemis .
Elle était exaltée comme par un poème épique . »
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Vidéo de Hervé Bel
[EMISSION] LES COUPS DE COEUR DES LIBRAIRES 01-01-2021
L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • Gotlib - Les Grands Crus classés de Fluide Glacial de Gotlib aux éditions Fluide Glaciale https://www.lagriffenoire.com/1056458-achat-bd-gotlib-----les-grands-crus-classes-de-fluide-glacial.html • Guide de survie gastronomique à l'usage des obsédés de la bouffe de Stéphane Rose aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/1056935-philosophie-politique-guide-de-survie-gastronomique-a-l-usage-des-obsedes-de-la-bouffe.html • Cannibale de Danielle Thiéry aux éditions Syros https://www.lagriffenoire.com/1056017-romans-pour-enfants-cannibale.html • Le guide du zizi sexuel - Nouvelle édition de Hélène Bruller et Zep aux éditions Glénat https://www.lagriffenoire.com/1057589-livres-educatif-pour-enfant--titeuf-----le-guide-du-zizi-sexuel.html • Rien n'est noir de Claire Berest aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/1055189-divers-litterature-rien-n-est-noir.html • Putzi de Thomas Snégaroff aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/1055460-divers-litterature-putzi.html • Roy Cohn: L'avocat du diable de Philippe Corbé aux éditions Grasset https://www.lagriffenoire.com/1052877-livres-de-droits-roy-cohn---l-avocat-du-diable.html com/121813-divers-litterature-la-papeterie-tsubaki.html Retour à Martha's Vineyard de Richard Russo et Jean Esch aux éditions Quai Voltaire https://www.lagriffenoire.com/1050905-divers-litterature-retour-a-martha-s-vineyard.html • Peindre la pluie en couleurs de Aurélie Tramier aux éditions Marabout https://www.lagriffenoire.com/1041693-divers-litterature-peindre-la-pluie-en-couleurs.html • Erika Sattler de Hervé Bel aux éditions Stock https://www.lagriffenoire.com/1053915-divers-litterature-erika-sattler.html • La race des orphelins de Oscar Lalo aux éditions Belfond https://www.lagriffenoire.com/1049585-divers-litterature-la-race-des-orphelins.html • Max de Sarah Cohen-Scali aux éditions Gallimard Jeunesse https://www.lagriffenoire.com/30756-romans-pour-enfants-max.html • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #sudradio #conseillecture #editionsjailu #editionsstock #editionsphebus #editionsplon #editionsgrasset #editionsperrin #editionspo
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