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Citations sur Le silence des dieux (8)

Le mot que tu retiens entre tes lèvres est ton esclave, celui que tu prononce est ton maître, c'est ce que disait les anciens. Fais des mots justes tes maîtres, sois courageux, autrement tu n'es pas un homme libre.
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Je sais. Sur les traces des ancêtres, là où l'on célèbre les noces du soleil et de la pierre, à l'ombre de la montagne, naît le vertige. Trouble des pas écrasés par le soleil, exaltation des pierres millénaires, les chemins s'ouvrent sur les roches et offrent un monde où règne la beauté des bâtisseurs d'hier. Au milieu des lentisques, scilles et cistes, seul le murmure des pierres qui s'agrippe aux figuiers rompt le silence. Les tamaris courbés par le vent jettent des ombres bienfaisantes.
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Toute vie, toute œuvre d’homme ne sont que signes sur le sable et tout s’efface lorsque résonne la voix du vent.
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Plus Yahia Belaskri écrit, plus le journaliste qu'il était s'efface devant le grand écrivain qu'il est devenu. "Le silence des dieux" se dévore. Il fait partie de ces romans qu'on ne peut quitter avant la fin et dont on regrette ensuite qu'elle soit venue si vite. Un village aux portes du désert. Un habitant y attend le bus de la ville qui ne vient pas. Le lendemain apparaissent des soldats qui interdisent aux villageois de sortir. Comment les familles survivront-elles sans ce lien avec l'extérieur? Abbas, l'homme le plus riche du village qui maltraite ses trois épouses prend le pouvoir et décide qu'un des leurs est coupable de la situation et qu'il faut le punir. La suite c'est à vous de la découvrir. Sachez toutefois que ce roman est un hommage aux femmes et à leur courage et que son écriture regorge de poésie et d'humanité
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Le désert sans limites héberge des populations diverses, animales, végétales, humaines. Il est vivant. Chaque dune, chaque pierre, chaque grain de sable racontent l'histoire des hommes, leur infortune et leurs espérances. C'est un pays où sans cesse chacun est confronté à sa présence fragile, à l'incertitude qui caractérise le mystère de la vie, à la mort et à l'infinie résurgence des éléments. Le silence est peuplé de bruits imperceptibles à l'oreille insensible. Le sable parle. Il s'exprime dans toutes les langues, celles des profondeurs de la terre et des astres, celles des tempêtes, celles des hommes aussi. Il faut écouter le murmure des cristaux. Et quand le vent s'invite, le sable fredonne, il chante parfois. Sa mélodie est message, elle change d'une saison à l'autre, d'un jour à l'autre. Les hommes du désert savent écouter et adaptent leur vie aux voix qui leur parviennent.
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Ziani avait quinze ans quand, un jour d’été, il a surgi sur la place du village de la Source des chèvres, pieds nus, cheveux hirsutes. Il tenait des propos incohérents, refusait d’être approché, insultait les gens, bousculait les enfants.

Il s’est assis devant le café sans rien dire, balbutiant juste quelques mots. Il est resté là jusqu’au crépuscule. Au moment de l’appel à la prière, les villageois ont rejoint la mosquée, il les a suivis. À la fin de la prière, il était encore devant la porte, l’imam l’a entraîné vers sa maison, lui a remis du pain et des dattes. Il s’est éclipsé. Personne ne sait où il a dormi. Les jours s’épuisaient. Il apparaissait, traversait la place, courait les rues, revenait, esquissait des gestes désordonnés, engueulait de temps à autre un enfant, un adulte.

C’est Baki, le maire, qui lui a proposé de s’installer dans une ruine, aux limites du village. Il lui a donné une couverture, quelques vêtements. Cela fait vingt-cinq ans qu’il y demeure. Il traîne un tronc d’arbre, des bouts de bois, une plaque de métal, il rafistole, se fabrique une couche, un bout de table, toujours en maugréant. Les habitants ont pris l’habitude de lui offrir à manger, de le chasser lorsqu’il les dérange ou les embête. Personne ne sait d’où il vient ni comment il est arrivé là. Ils l’ont affublé du nom du Fou, peut-être qu’une certaine intensité de l’être, cette capacité à capter et sentir les choses leur semblent folie car ils se croient tous sains d’esprit et sont bien incapables d’envisager la transgression.

Ziani hante le village, il court de rue en rue, écoute derrière les portes, enregistre les secrets des uns, les souffrances des autres, apprend à connaître chacun. Les jours de marché, il a pris l’habitude d’haranguer longuement la cantonade. Le voilà sur la place, au milieu des gens, la bouche pleine de mots :

Ô gens du village, braves gens
écoutez la parole venue de loin
celle des anges gardiens des cieux
les jours sombres s’agglutinent
au-dessus de vos têtes vides
ne glissez pas sur la pente fatale
ayez le sursaut de l’âme
faites parler votre cœur
cessez jérémiades et calomnies
Ô gens du village, braves gens
Écoutez les voix de la sagesse
Méfiez-vous des augures du malheur
Ignorez les griffes du tumulte
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Ceux qui n’ont pas goûté à la morsure de la vie ne savent pas de quoi ils parlent. Ils se disent experts et sont prompts à livrer leur opinion, mais ils se trompent sur tout. Pour eux, le désert est vide. Erreur et égarement ! Le désert sans limites héberge des populations diverses, animales, végétales, humaines. Il est vivant. Chaque dune, chaque pierre, chaque grain de sable racontent l’histoire des hommes, leur infortune et leurs espérances. C’est un pays où sans cesse chacun est confronté à sa présence fragile, à l’incertitude qui caractérise le mystère de la vie, à la mort et à l’infinie résurgence des éléments. Le silence est peuplé de bruits imperceptibles à l’oreille insensible. Le sable parle. Il s’exprime dans toutes les langues, celle des profondeurs de la terre et des astres, celle des tempêtes, celle des hommes aussi. Il faut écouter le murmure des cristaux. Et quand le vent s’invite, le sable fredonne, il chante parfois. Sa mélodie est message, elle change d’une saison à l’autre. Les hommes du désert savent écouter et adaptent leur vie aux voix qui leur parviennent.
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Soudain une voix étouffée, lointaine : un songe, nul doute, découpe le carré de soleil telle une promesse à venir depuis le palimpseste des ancêtres. L’esquisse d’un sourire longtemps absent ressurgit d’outre-monde, comme une corde lancée au naufragé. Mais, laideur des jours orphelins, seule persiste l’odeur âcre de la solitude.
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