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Consternation ! Seul mot qui me vient à l'esprit en refermant ce livre. Comme tu as souffert mon Andalousie. le sang a coulé dans tes ruelles, des corps déchiquetés ont endoloris ton pays, des hommes ont oublié leur drapeau et leur patrie. Nous sommes l'été 1936 à Malaga, en pleine guerre civile espagnole. D'un coté les républicains, de l'autre les nationalistes dirigés par le général FRANCO. Paco a 16 ans, un sac à dos rempli de rêves et d'illusions. Il ment sur son âge pour rejoindre les républicains et défendre corps et âme ses idéaux pour une Espagne libre. Mais Franco gagne du terrain et ressort victorieux de cette bataille. Devant un pays déchiré et à l'agonie, il fuit sa terre vers l'Afrique du nord en clandestin et va continuer de se battre plus que jamais pour sa patrie. Mais il va connaitre les méandres des camps prisonniers. Il sera victime de la faim, de la torture, du sang qui gicle. Il va être témoin de la folie des hommes, des corps désarticulés, des bouches que l'on bâillonne pour étouffer les cris des femmes, des hommes et des enfants. Dieu et son pays l'ont oublié. Son coeur se remplit d'amertume, de colère et de désillusion. Mais au bout de cet enfer, Oran. Cette ville semblable à Malaga va l'adopter comme son propre enfant. Mais comment être heureux loin de sa femme, de sa famille de son Andalousie qu'il aime tant ? Combien de temps va durer cet exil, cette longue nuit d'absence ? Ce récit je l'ai pris en pleine figure parce qu'il raconte la mémoire de mes grands-parents, mais ma tendre enfance n'a pas voulu l'entendre. Ce livre vient me rappeler leurs paroles et aujourd'hui je comprends. Comme Paco ils ont fuit leur Andalousie mise à feu et à sang dans l'espoir d'une vie meilleur ailleurs. L'écriture de Yahia Belaskri est fluide, généreuse et sincère. le texte est puissant, juste et fort en émotion mais sans apitoiement, ni haine aucune. Ce livre ne raconte pas seulement mon histoire, il parle de la folie des hommes mais aussi des liens d'amour qui unissent les êtres et nous rappelle qu'il faut toujours aller de l'avant et se battre pour ses idéaux et ses rêves. Ce roman est venu à moi par deux fois, la première au salon littéraire du livre arabe où j'ai eu la chance de rencontrer l'auteur, Yahia Belaskri qui m'a gentiment dédicacé ce livre pour un ami, et la deuxième, dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babélio grâce aux Editions Vents d'ailleurs. Une longue nuit d'absence, mon Espagne, mon Andalousie… Poignant ! Ce livre me tenait à coeur car il raconte mes racines. Lors de l'écriture de ce billet, j'ai jeté des tas de brouillons à la corbeille car jugés trop pathos, trop intimiste, trop politique, trop de ci, trop de ça….et puis un soir grâce à un quiproquo une personne, ni vue ni connue, a fouillé dans ma corbeille et a ressorti mes petites ratures, mes petites blessures qui ne sont ni trop ci, ni trop ça, mais juste MOI. Parfois les quiproquos viennent tout balayer, comme un vent de folie, et nous rappelle que malgré les multiples facettes qui nous servent de façade notre vrai visage ressort toujours un jour ou l'autre pour dévoiler ce que nous sommes vraiment. Je t'aime fort, ni point, ni parenthèse, jamais raisonnable, et toujours incontrôlable. Merci ! Je remercie vivement Babelio et les éditions Vents d'ailleurs pour ce moment de lecture. Lien : http://marque-pages-buvard-p.. + Lire la suite |