Il pleut. Sur la ville et ses habitants, sur les maisons et les voitures. Il pleut partout, même dans le cœur des hommes. Il pleut à n'en plus finir.
La guerre est passée par là, les laissant exsangues, en lambeaux. Quelques espoirs, peu d'espérance, et les mensonges se sont accumulés.
Son enfance s'écoule au rythme de l'école aussi, les maîtresse et leur affection se substituant aux manquements familiaux. Sur les bancs de bois, il découvre les mots, par bribes puis entiers. Après les mots ce seront les livres, des livres reçus à l'école, puis ce sera volés dans les librairies, à la bibliothèque.
( p 63)
Partir pour naître à la vie comme le bébé au premier jour. Partir pour sentir la vie, les choses et les êtres. Partir pour ne plus avoir peur de mon ombre, ne plus m'angoisser dès qu'une porte claque, ne plus me retourner dans la rue ne plus frissonner la nuit venue, ne plus faire de cauchemars. Partir ! Pour moi, ce mot est magique.