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Critique de fabienne2909


Dans « Un hiver avec Schubert », Olivier Bellamy nous offre une quarantaine de portraits de Schubert : son rapport avec la musique, le temps, l'admiration sans borne pour Goethe qui ne daignera jamais le remarquer, ses amis, son rapport avec Dieu, l'absence de concertos dans son oeuvre…
Une quarantaine de petites touches, de petits tableaux souvent très érudits qui permettent de reconstituer un Schubert attachant dans son obsession pour la musique, et dont la valeur restera curieusement inconnue de son vivant. le tout sans tomber dans une biographie linéaire.

« Un hiver avec Schubert » peut donc se lire de loin en loin, ou bien se dévorer tout entier. Je suis restée tout au long de ma lecture très impressionnée par l'écriture d'Olivier Bellamy, toute en richesse, onctuosité, profondeur… même dans les passages les plus opaques. Car ce livre me semble être avant tout, je pense (même si l'auteur pourrait s'en défendre, puisque son objectif était d'abord de parler de sa passion pour le compositeur qu'est Schubert), un ouvrage de spécialiste parlant à des spécialistes capables de comprendre la nuance du passage d'un fa dièse à un si bémol, par exemple. Mais au final, ce n'est pas un reproche, car il est si facile de se laisser bercer par la musicalité de l'écriture d'Olivier Bellamy !

Zaphod, dans sa très belle critique de l'ouvrage, et à laquelle je vous renvoie (je voulais répondre directement à sa critique mais finalement je profite de la mienne), regrette de ne pas avoir été invité dans l'intimité de l'auteur, qui n'est pas assez disert sur la façon dont Schubert lui a sauvé la vie, grâce à la découverte de la Symphonie inachevée, « pur diamant tombé d'un ciel charbon ».
J'étais d'accord au début, et trouvais cela bien dommage que l'auteur ne se soit pas dévoilé plus que quelques phrases sur lui, qu'il n'ait pas plus détaillé en quoi la mélancolie et la douleur palpables dans la musique de Schubert faisaient tant écho aux siennes. Et au final, je pense que l'explication se trouve à la page 226 de l'ouvrage, avec cette belle citation des propos de Pascal Quignard : « L'enfance, matrice de toutes les émotions, se comprend après coup. S'y replonger, la méditer, permet d'ennoblir et d'approfondir ce qui a été éprouvé. Cela s'accompagne d'une nostalgie. C'est perdu et c'est bien plus présent que cela n'était. La musique m'apparaît l'art idéal pour ce retour d'un passé qu'elle médite sans fin. »
Qu'expliquer de plus après cette phrase magistrale ?
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