Je suis chrétien, mais le temps que j’ai passé en Irak m’a convaincu que Dieu ne voulait plus m’écouter. J’ai fait des choses que même lui ne pourra jamais pardonner. Je les ai faites en toute conscience ; j’ai fait des choix avec lesquels il me faudra vivre pour le restant de mes jours. Je ne suis pas une victime. A chaque fois j’ai entendu ma conscience plaider pour la modération, je lui ai répondu de fermer sa gueule et de me laisser faire mon boulot.
Prendre le contrôle de la pièce.
Faire progresser des binômes.
Y aller lentement, c’est y aller calmement. Y aller calmement, c’est gagner du temps.
Ne pas faire preuve de précipitation.
Grailler ses chargeurs à la moindre occasion.
C’est la forme de guerre moderne la plus brutale et la plus coûteuse en vies humaines.
Je suis prêt.
Ma grand-mère m’a toujours appris à me battre de manière loyale et à ne jamais frapper un gars s’il ne me voit pas.
Tout faux, grand-mère. C’est le meilleur moment pour frapper un homme. Si vous en avez l’opportunité, foutez-lui une branlée.
(…) Ne jamais frapper un homme à terre ? Des conneries. Dites moi quel meilleur moment il pourrait y avoir.
Le pilote n’a pas reçu l’autorisation de larguer son chargement. La Division ne veut pas avoir à réparer les dégâts qu’ils serait susceptible de causer. Apparemment, nous menons une guerre plus sympathique, plus gentille.
Bienvenue dans l’infanterie. Là où les maisons des haji valent plus que nos propres vies.
Je haïrai toujours la guerre, mais je serai toujours fier de celle que j'ai menée.
(p292)
Les Bradley se mettent en mouvement et leur Bushmaster entrent dans la danse. Les insurgés planqués dans l’entrepôt sont sur le point de recevoir une leçon sur la puissance de feu américaine. C’est impressionnant. Les 240 déchiquètent la façade du bâtiment. Les obus de 25 mm trouent les murs et balancent du shrapnel à l’intérieur. Avec nos balles traçantes, nous dessinons dans le ciel obscur des motifs de dentelle, formant ce qui pourrait ressembler à un spectacle de son et lumière.