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Citations sur Paranoïa, tome 2 : Miroir (29)

Tout à coup, les battements des vaisseaux à la surface de la chose se mirent à accélérer, tambourinant à une vitesse plus effrénée encore, ce qui me terrifia. Je reculai, intriguée et angoissée, ne sachant à quoi m’attendre. L’intérieur de mon corps s’assombrit et je me retrouvai de nouveau dans le noir, la masse sphérique devant moi s’improvisant unique source de lumière alentour. Je ne pus que la fixer attentivement, bien que mon cœur à moi aussi se soit mis à battre plus fort, sous la pression de l’appréhension et de l’inconnu. Du danger.
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C’était d’un rouge vif lumineux, inapproprié pour un corps humain, me dis-je, recouvert d’une multitude de microvaisseaux sanguins agglutinés, si nombreux qu’il était impossible de savoir sur quelle sorte d’organe ils couraient. À l’intérieur, le sang battait, à un rythme différent de celui de mon cœur cependant, et une chaleur vive s’échappait de la surface.
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Une large membrane que je ne reconnus pas apparut devant moi. Sans savoir pourquoi, je compris instantanément que c’était de là que provenaient les sons feutrés que j’avais perçus plus tôt.
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Je contemplai quelques instants les deux ventricules se contracter dans un rythme rassurant. Puis je glissai plus bas encore, en 14prenant soin d’éviter la région endolorie près de mon estomac. Je passai devant mon foie aux coloris bruns, et arrivai aux extrémités de mon abdomen.

Je m’arrêtai net.
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je me surpris à pouvoir distinguer chaque partie de mon corps – de l’intérieur de mon corps. Veines, capillaires, flux sanguin, cellules et même ADN, rien ne m’échappait. C’est ainsi que je fis une visite détaillée de ma boîte crânienne, du liquide clair dans lequel baignait cet organe ridé et rose : mon cerveau. J’en perçus le moindre neurone, la moindre synapse, la moindre terminaison nerveuse. Je me trouvais devant le centre de contrôle régentant toute l’activité de mon corps. J’étais abasourdie par tant de détails et d’harmonie. Intriguée par cette étrange capacité à tout percevoir, curieuse, je descendis ensuite le long de mes sinus, plus étroits et sombres, découvris mes amygdales, étonnée de distinguer tant de couleurs chatoyantes à travers les rouges et les roses des muqueuses. Je traversai ma gorge en passant par l’œsophage et jetai ensuite un regard stupéfait à ma gauche, où mon cœur, d’une teinte cramoisie, se contractait à intervalles réguliers pour expulser le sang vers mes autres organes vitaux.
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J’essayai de me concentrer sur l’air qui devait entrer et sortir de mon thorax le plus régulièrement possible. Lorsque j’eus réussi à me focaliser sur autre chose que la gigantesque boule tapie au creux de mon ventre, un changement radical se produisit : si mes yeux ne pouvaient rien distinguer de l’extérieur, de ce qui m’entourait, une clarté apparut soudain à travers moi. Comme si ma vision ne dépendait plus de mes pupilles mais de ma simple conscience, je me surpris à pouvoir distinguer chaque partie de mon corps – de l’intérieur de mon corps.
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Calme-toi, calme-toi.
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La douleur grossit encore, prenant plus de place à chaque seconde qui s’égrenait. Elle se cala entre mes côtes, juste là, sous la partie inférieure de mon sternum, comprimant mes poumons. J’aurais voulu hurler tant la souffrance était vive, bousculant mes organes et mes os, mais j’en étais incapable tant l’air me 13manquait. Le pire étant l’étrange certitude de savoir que, si le supplice était à son zénith, il ne serait jamais mortel.
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Je m’aperçus que ce sentiment m’était familier. L’avais-je déjà éprouvé ? Aucune idée. Ma mémoire, elle aussi, s’était comme volatilisée, ne me laissant que l’arrière-goût de sentiments amers et douloureux. Pourtant, une certitude s’imposa à moi : le manque. Je me sentais privée de la seule chose dont j’avais besoin pour survivre, bien que je n’en connaisse plus l’essence. Aucune image, aucun nom, aucune musique, rien. Simplement cette atroce conviction que j’avais perdu quelque chose pour toujours, que je serais à jamais seule, délaissée. Il y avait un vide, un espace creux, qui grandissait au fur et à mesure que j’y pensais. Cette émotion se traduisit ensuite en une douleur physique qui me coupa le souffle, me fit hoqueter, tandis qu’elle glissait lentement le long de ma gorge, m’étouffant par son intensité. Elle mit une éternité à descendre puis à s’échapper enfin de mon œsophage, et vint se nicher dans le fond de mon estomac, tel un parasite.
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Soit. J’étais donc consciente, malgré moi, mais aussi aveugle et sourde. Je tentai alors de bouger mes mains, pour tâter les environs. Une fois encore, impossible. Mes membres étaient tétanisés, paralysés, ils ne répondaient pas. C’était comme si les ordres de 12mon cerveau s’évanouissaient avant même que l’information ne soit relayée. Je ne savais pas si j’étais debout ou couchée, vêtue ou nue, je ne percevais rien. Un élan de panique s’infiltra à travers chacune de mes veines lorsque je compris : j’étais bel et bien séquestrée dans ma propre enveloppe charnelle, faible esprit incapable de s’extirper de cette paroi de chair et de sang. J’étais seule, perdue.
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