Le discours du chameau - Jenine et autre poèmes

Comme le soir qui se lève
la douleur nous regarde
telle une présence abîmée par le temps
pour avoir hanté les miroirs

Il ne m’est que des mots
et ces couleurs du souvenir ardent
pour voiler la blessure
et ouvrir la porte de la forêt qui s’éloigne
comme moi qui apprends
le silence
du miroir ému.

un jour le soleil s’est posé au
cœur de l’amertume
les plaies se sont fermées sur l’envol
d’un oiseau
l’oiseau libéré
devint astre du soupçon

Le jour
malgré l’étoile
tient la vague et le vent
dans une même main
sur des murs
où le rire a gravé nos empreintes
nous avançons
pour le piège de la mer
et le bleu du voile
la mariée
court sur l’eau
nue sous l’écume

tu me laisses
l’obscure énigme du ciel équivoque
ma tête croit relever la part du rêve écarlate
quand au loin
un peuple se terre
le dos vêtu d’herbe douce

Lali
16 octobre 2012
Les vers de Tahar 5
Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59 Modifier

L’eau qui passe dans la longue chevelure
habille ce visage
avec la peau des mots
le regard est un chant
et ce corps
un fleuve
qui traverse la ville
fermant les portes
à l’oubli
salué par les oiseaux vivants
jaillis de ma bouche
en poèmes et pétales.

J’ai vu l’aube pâlir
quand le matin a glissé dans la transparence du désir.
Le sable inespéré s’est mêlé au dire confus.
Tout dire.
Quand le tout est un vol incendiaire.

La Palestine est une terre occupée. Une terre d'où la vie est réfutée. Blessure dans la mémoire des uns, honte dans la mémoire des autres. Culpabilité dans l'histoire, elle est une terre qui fait mal en chacun de nous. Aux autres elle fait peur.

mes frères je vous parle des temps lointains
je vous parle du fond de notre solitude
de pays imaginaire
et de sa clarté qui saigne
le silence est un linceul
qui nous enterre vivants ...

tu me laisses
l'obscure énigme du ciel équivoque
ma tête croit relever la part du rêve écarlate
quand au loin
un peuple se terre
le dos vêtu d'herbe douce