Par le feu, un chaud effroi.
Le monde est à feu et à sang. Tout est prétexte à faire la guerre, guerres économiques, guerres de religions, nucléaires, biologiques, pacificatrices, préventives (pour prévenir une éventuelle guerre ????), guerres civiles, guerres d'indépendance, ethniques, propres.
Rien n'est prétexte à faire la révolution, à dire non, à choisir l'en vie contre l'envie, à choisir la liberté contre l'esclavage moderne. Désespérant… mais ce n'est que mon avis comme dirait l'autre.
Désespéré c'est ce qu'a été Mohamed Bouazizi. C'est ce qui l'a conduit le 7 décembre 2010 à s'immoler
par le feu comme pour exister. Un sacrifice qui sera le déclencheur de la révolution de jasmin en Tunisie. Un sacrifice qui mettra fin au règne de Benali.
Tahar Ben Jelloun nous conte dans ces quelques pages, les jours d'avant. Comment jour après jour cet homme a lutté contre les abus de pouvoir et la corruption. Une lutte avec ses pauvres moyens, une lutte au quotidien pour assurer la subsistance de sa famille, une lutte digne. Il n'aura cédé à aucun compromis avec le « pouvoir », avec « l'autorité ». Loin des « testostéronés » en treillis et autres affolés de la gâchette, loin des « anabolisés » des salles de sport à la virilité à deux balles, il aura été un Homme lui. Un homme qui tout en pleurant, parce que ça pleure aussi un homme, garde la tête haute quoi qu'il arrive.
Par le feu est un récit de cinquante pages qui nous met face à notre négligence. Oui, nous sommes négligents avec la vie. Nous légitimons notre asservissement…
Nos vies valent plus que leurs profits, dit toujours
Besancenot (excellent une fois de plus hier soir chez
Ruquier). Tout est dit dans ce slogan.
« L'histoire de Mohamed n'appartient à personne ; c'est l'histoire d'un homme simple, comme il y en a des millions, qui, à force d'être écrasé, humilié, nié dans sa vie, a fini par devenir
l'étincelle qui embrase le monde ».